28 décembre 1977
Kery James
("Si c'était à refaire...", 2001)Kery James a toujours paru plus vieux que son âge officiel. Il a 23 ans lorsque les 9’41 de ce rappel aux bases de l’humilité de la condition d’un homme referment l’album "Si c’était à refaire". Bilan d’une première vie riche de plusieurs (re)naissances, révélée, relevée et élevée par son lot de drames, il met un taquet à la date du 11-Septembre avec la punchline la plus courte de cette année 2001 : oui, l’Islam "hisse l’âme". Lire la chronique de "Si c'était à refaire..."
16 rimes
La Brigade ft. Lunatic
("Le maxi blanc", 1997)Extrait bazooka du premier EP de La Brigade, '16 Rimes' pose le décor. Le collectif parisien à ses débuts - mais aussi à son sommet - trouve en Ali-Booba des poids lourds pour un vrai concentré d’égotrip et d’images fortes. Dont le régulièrement cité et célébré "Paris c'est comme aux States mais enlève au moins 10 ans".
Aujourd'hui
Fabe
("Détournement de son", 1998)Un cri du coeur de deux minutes. Comme toujours, Fabe ne fait pas dans les figures de style complexes et les rimes multisyllabiques. Mais ses mots simples sonnent infiniment juste et touchent, parfois même là où ça fait mal. En voilà un dont on a pas fini de regretter la retraite anticipée.
Bad Boys de Marseille
Akhenaton ft. Fonky Family & Shurik'N
("Métèque et mat", 1995)Remix US, espagnol, "sauvage"... : parmi les nombreuses déclinaisons de 'Bad Boys de Marseille, c'est sans doute la version single que les internautes ont choisi de plébisciter. Normal : avec un AKH en pleine mafiosite aiguë et la fougue de la FF – alors groupe mixte grâce à Karima – 'Bad Boys de Marseille' est l'hymne phocéen par excellence.
Rap, musique que j'aime
Zoxea
("A mon tour d'briller", 1999) - Photo : Tachi'I used to love H.E.R' à la sauce Sages Po. Sur un superbe sample des Isley Brothers, Zoxea lâche une déclaration d'amour adressée au rap, flirtant entre amertume et tendresse. Alors que la nostalgie semble gagner une bonne partie du public hexagonal, le constat livré sur ce morceau phare du premier album solo du MC est toujours d'actualité.
Abcdr du Son : 'Rap musique que j'aime' est en 79ème position de ce classement. Qu'est ce que ça fait de voir que ce morceau a autant marqué les esprits ?
ZOXEA : C'est cool mais honnêtement je pensais qu'il serait mieux classé. C'est un titre vraiment emblématique et toujours d'actualité bientôt onze ans après sa sortie. Ça doit faire partie de l'amnésie dont est victime une bonne partie du public à mon égard [rires].
Tu te souviens du contexte dans lequel tu as eu envie d'écrire cette déclaration d'amour au rap ?
Z : Ça devait faire deux trois ans que je tannais Dany et Melopheelo pour qu'on fasse un morceau avec Sages Po' où l'on personnifierait un objet, une situation. Malheureusement, on ne l'a pas fait pour l'album "Jusqu'à l'Amour". Quand j'ai eu l'opportunité de faire mon album solo, c'est un des premiers concepts que j'ai voulu amener et c'est en composant l'instrumental que le thème m'est naturellement venu à l'esprit pour s'y greffer. Ensuite, j'écrivais ligne après ligne, comme guidé spirituellement, comme si tout était déjà écrit. C'était magique.
Quelques années après, tu as écrit '60 piges', une autre façon de déclarer ta flamme à la musique. Ca signifie que, malgré les années qui passent, cet amour ne s'est pas estompé ?
Z : Non, bien sûr. Après toutes ces années, c'est bien plus que de l'amour ou de la passion que je peux éprouver pour la musique. La musique est ancrée en moi, comme je suis ancré en elle. Les années ne peuvent pas estomper ce lien, au contraire, elles le renforcent car on se connaît de mieux en mieux elle et moi... Elle est moi.
Malgré le côté positif du morceau, tu avais aussi des propos assez durs envers le rap, disant que, déjà, "ses dérives" ne te convenaient pas. Tu as toujours la même posture vis-à-vis de l'évolution de cette musique ?
Z : Comme je le disais plus tôt, ce morceau reste d'actualité onze ans après. Un des titres de mon prochain album fait d'ailleurs écho à 'Rap, musique que j'aime'. So wait and see...