La loi du point final
Oxmo Puccino ft. Lino
("Opéra Puccino", 1998)En 1998 la France remporta deux Coupes du monde à domicile : celle de football et celle du rap. Travail foncier en altitude – deux tomes de plumes plus lourdes qu’une tonne de plomb -, schéma tactique, habileté technique, sens du placement et timing meurtrier ("Merde arrête de pomper, mec !") : en 3’30, Ben Harper pouvait ranger sa Weissenborn sous ses genoux. La messe et l’instru étaient pliés. Lire la chronique de "Opéra Puccino"
Pucc Fiction
Oxmo Puccino ft. Booba
("L432", 1997)L’écurie Time Bomb en virée crapuleuse à Bogota pour la compile L 432. Booba et Oxmo, secondés par Ali au refrain, se reconvertissent en narcotrafiquants et moissonnent la pègre locale à coups de pistolets mitrailleurs. Le talent de story-teller d’Oxmo répond aux fanfaronnades de Booba sur une production de DJ Mars.
J'ai mal au mic
Oxmo Puccino
("L'amour est mort", 2001)Monsieur Exercices-de-style, mention Très-bien-minimum de moyenne, s’essaie au renversement de perspective : et si le micro du MC était son cœur ?... Le challenge était digne d’un Oulipien. Ox’ le relève haut la main, sur une prod de DJ Sek. Oui les refrains sont l’ombre portée de l’entrain, et mènent à ce constat puccinien : sans air, l’amour est mot ; avec, l’amour est mort. Lire la chronique de "L'amour est mort"
Pas l'temps pour les regrets
Lunatic
("Mauvais oeil", 2000)Le jour où tout explosera, où il ne restera que des cendres balayées par des bourrasques de vent, on cherchera à illustrer cette image d’apocalypse en musique. Concentré de haine, de rêves frustrés et de réalités sombres, 'Pas le temps pour les regrets' serait le morceau le plus adapté.
That's my people
Suprême NTM
("Suprême NTM", 1998)Ne vous y trompez pas : 'That’s my people' est l’hymne funéraire du Suprême, le dernier morceau marquant du dernier album. Au ralenti, porté par quelques touches de pianos, plusieurs références au graffiti, un cut de Method Man et Keith Murray, Kool Shen ressasse ces idéaux universels que sont l’authenticité et l’unité des proches. Abouti, brut et bien léché, 'That’s my people' fait partie de ces rares morceaux gravés à jamais dans nos cerveaux.
'That's my people' vu par SULLY SEFIL (producteur) : "A l’époque, je préparais des sons pour le premier album de Busta Flex. J’en avais enregistré certains sur mon DAT pour lui faire écouter et parmi ces enregistrements, il y avait un seul titre qui n’était pas fini. C’était 'That’s my people', avec son sample de Chopin. J’avais fait une rapide programmation pour le beat, mais j’étais loin d’avoir terminé le morceau. Je me suis tout de même dit "Allez, je le mets quand même, on ne sait jamais", mais je n’étais pas non plus super chaud pour le faire écouter. Quand j'arrive au studio Planète Sun, où travaillaient Kool Shen et Busta, je fais écouter les prods que je voyais pour Busta. En l’occurrence, ils accrochent sur ce qui deviendra ‘Ma Force’. Puis ils me demandent s'il n’en reste pas d’autres. Je leur dis que si, il en reste une, mais bon, elle n’est vraiment pas terminée, je suis réticent à la faire écouter. Au final, je la mets tout de même et je vois Kool Shen qui a un spasme [rires], il commence à avoir la bave aux lèvres. Non, je déconne, mais effectivement je vois Kool Shen qui mime des paroles, qui accroche grave au son. J’en ai conclu qu’il avait un texte mais pas la prod’ qui allait avec, et je voyais que ça collait super bien. C’était le lyrics de ‘That’s my people’, et il a tout de suite voulu tester des trucs dessus. Pour la petite histoire, si ma mémoire est bonne, il n'a jamais réussi à refaire une prise aussi bonne que celle qu’il avait faite sur la maquette. Au final, ils ont gardé cette prise de voix. De mon côté, je voulais développer le morceau, mais je n’en ai jamais eu l’occasion. J’entends des défauts dans cet instru, j’aurais aimé le développer plus, mais d’un côté tant mieux si ça a plu comme c’était fait, spontanément, surtout quand je vois comment le titre a marqué et marque encore aujourd’hui."