Il ne vient pas de Boulogne, mais de Tampa Bay. D'habitude, on est déjà content si les rappeurs attendus au tournant depuis un bail ne déçoivent pas trop. Celph Titled a fait mieux : non seulement il a été à la hauteur, mais il est allé au-delà des espérances. Son Nineteen Ninety Now est un hommage non seulement assumé, mais parfaitement réussi. Il faut dire que le pilier des Demigodz est bien épaulé, tant l'alliance entre les productions de Buckwild et les platines de Mista Sinista casse la baraque - festival de cuts, de breaks et de détails qui font mouche dans les arrangements. Car si Celph cultive son image de bourrin en s'affublant des surnoms les plus débiles (point commun avec son pote J-Zone), son album fait preuve d'un sens du détail étonnant, notamment dans la construction, interludes musicaux et extraits vocaux assurant les transitions entre les morceaux. Le "landmine lieutenant" peut désormais prétendre au grade de colonel, au moins.
— Greg