2010. Cinquantenaire des "indépendances" africaines. Gros guillemets, sourire jaune et pot de vaseline à portée. Avec une raie afro à la Patrice Emery, l'ex-Starflam Baloji exhume pour son second solo une "chanson fédératrice, symbole de la crédulité des prémices". Visages en sueur, bretelles-noeuds pap' de "mundele ndombe" (les "Noirs blancs") et yeux rougis par les néons et les bouteilles de Simba, voici que reprennent chair ces temps de folle espérance. Celle d'avant le retour de boomerang des années nonante, les costumes abascot et la dégringolade de Mobutu-Charybde en Kabila-Scylla. "En Europe vous avez l'heure, ici nous avons le temps" rappelle l'artiste sur son blog... En fil rouge mercurochrome à cette ritournelle tuméfiée, les trois mots d'une question jadis posée par le Wu-Syndicate : "Where wuz heaven?"
— Anthokadi