Toujours dans son costume de personnage de film de la blaxploitation, Freddie Gibbs est revenu en cette fin d’année avec un nouvel album You Only Die 1nce. Avec sa cape de mauvais super-héros, l’artiste de Gary livre une suite presque officielle de l’album You Only Live 2wice (2018). De manière intelligente, toutes les bonnes idées semées sur son précédent opus $oul $old $eparately (2022) ont été bonifiées. Cette fois-ci, le fil conducteur est tout simplement le diable, en la qualité de narrateur, toujours prêt à inciter Gangsta Gibbs à renifler un rail de coke (« Cosmo Freestyle »).
Incarné par Gerald « Slink » Johnson (Black Jesus ou encore doublage de la voix du personnage Lando dans la série The Boondocks), cet humour acide, totalement compatible avec l’auteur de Piñata, met en valeur toutes les contradictions de son auteur. À la fois Don Juan (« 30 Girlfriends ») tête à claques (« …Ruthless »), touchant (« Origami »), Freddie Gibbs ne semble pas être prêt à édulcorer une once de qui il est pour séduire.
Une personnalité extra large, à l’image des inspirations puisées pour les morceaux « 30 Girlfriends » et « …Ruthless », deux titres sélectionnés dans le bac « R&B classic joints », le premier chez Tony! Toni! Toné! (« Anniversary ») et le deuxième chez 112 (« Cupid »), un signe qui confirme qu’un court format « R&B Gibbs » doit se concrétiser.
Si ces dernières années les albums avec un angle thérapeutique pour exorciser les traumas générationnels se sont généralisés, à contre-courant, le bonhomme navigue dans son propre écosystème en marge de l’industrie (« On The Set »), avec ses propres réflexions, parfaitement à l’aise avec lui-même et ses parts d’ombre : « Bitch, I’m thuggin’. » – ShawnPucc