Nos rappeurs ont du talent Les pires et les meilleures phases de 2021
Pour une phase horrible une phase bien foutue, car le rap français est comme un mariage : pour le meilleur et pour le pire.
- Naps – « La Seleçao » feat Alonzo & Jul : « Je vais lui mettre un plan elle a des implants. » Si celle-là a été ghostwritée par Kalif Hardcore, il faut admettre qu’une réhabilitation de Black Marché s’avère plus compliquée que prévu.
- Infinit – « Uranium » : « J’allume tout le monde comme si j’imposais la démocratie »
- Caballero (à moins que ce soit Jeanjass) – « Polaire » : « Ma bitch n’a rien sous la jupe comme un écossais. » Les comparaisons ne sont pas toujours le fort des rappeurs bruxellois, puisque Jeanjass (à moins que ce soit Caballero) sort « j’en veux au monde entier comme quand un frère se casse de chez toi avec ton chargeur et que t’es à 9 pour cent » dans « Billet de 100 », et il faut admettre qu’on a connu plus percutant.
- So la lune – « Apollo 11 » : « J’ai pleuré des rivières de larmes au palais des enfants sans coeur »
- Onze – « Respect » : « Je m’épile les poils des yecou en décoffrant la pâte à modeler. » Réaliste mais dégueulasse. (Ils rappent aussi « je me suis fait des ennemis rien qu’en mangeant du riz »)
- Souffrance – « Café » : « J’suis pauvre, j’vis dans un rêve de gosse de riche »
- Benjamin Epps – « Zidane 2006 » : « Rien ne me donne plus envie qu’un couple de lesbienne / Et si j’étais Feuneu j’aurais zouké Wejdene ». Comme dirait un sage d’internet qui se reconnaîtra : « Je suis sûr qu’en faisant des phrases comme ça il se prend pour Despo en plus »
- Sofiane – « Zidane » : « Ni de la bonne ni de la mauvaise graine, de celles qui poussent au printemps des monstres »
- Bambi – « Ghettoïsé » : « Ils veulent que je parle je suis pas une langue / Elles veulent que je mûrisse j’suis pas une mangue » (celle-là est peut-être géniale en fin de compte.)
- LTA – « Upgrade » : « Connu pour être brutalement direct / si tu pues la merde c’est pas dû aux sociétés secrètes ». Le Diogène du rap français, toujours là pour nous cracher la vérité à la gueule (il ajoutera plus tard « je veux pas finir comme Rockin Squat »).
- OrelSan – « Du propre » : « T’étais en manque d’affection, maintenant t’as une infection. » Pour rappel, Aurélien Cotentin a bientôt 40 ans.
- Veust – « Intro » : « Elle est sportive je l’ai recrutée pendant le mercato / Quand je la déshabille, c’est comme si j’ouvrais mes cadeaux »
- ICO – « 8 mile » : « Quand je trompe ma go’, j’mets des vêtements tah 2002 / Comme ça, si y a une photo qui fuite, bah j’peux dire que c’était en 2002, gang »
- RED.K – « Légendaire » : « Mon rap ne touche pas assez les femmes, à l’inverse de Pierre Menès ». Le plus fort c’est de l’écrire après Lino qui avait rappé six ans plus tôt « Mon rap touche pas les p’tites, c’est pas du Polanski ». Lino qui pose à son tour « C’est comme Jacquie & Michel dans My Little Poney » rappelant le « Quand Marc Dutroux rencontre Candy » de Booba. La boucle est bouclée.
- L’enfant – « Freestyle commissaire » : « Je m’en bats les couilles des violences policières et j’en ai rien à foutre des minorités ». Celle-là (et d’autres dans le même registre) lui ont valu huées et insultes lors d’un concert programmé par Spinnup France le 25 novembre au Point Ephémère. Il a ensuite crié au racisme anti-blanc, une technique à la mode pour éviter de se remettre en question. Ben PLG était programmé juste après et a fait un carton: une belle soirée en définitive.
- Hors catégorie (toutes les catégories), Sysa – « Mafiosi » : « Nique sa grand-mère le pass sanitaire / Nique sa grand-mère le passe sanitaire / Brigitte à moi tu me parles pas d’âge / Brigitte à moi tu me parles pas d’âge ». Hâte de pouvoir la postillonner sur les voisins pendant un showcase OM Records au Bazar.
– Manue