Still revelant Aketo en a encore sous le pied
La rigueur d’Aketo force le respect. Multi certifié avec Sniper, il n’a toujours cultivé qu’une chose, sa passion pour le hip-hop. En 2006 sur Trait pour trait déjà, il consacrait son titre solo à cette culture qu’il aime tant, qu’il adore, disons-le. Graffeur, rappeur, bousillé par cette merde et à l’affut de chacune de ses évolutions, Aket’ est un ovni en 2021, du haut de sa quarantaine d’années. Non pas qu’il n’existe plus de passionnés, mais avoir son background, ses succès, son statut et continuer à rapper comme si c’était la première et dernière fois, c’est quelque chose. Surtout, il est pertinent, et les invitations auxquelles il a répondu cette année le prouvent, puisque son blase figure aux tracklistings de Noor II (Djado Mado), Classico Organisé (Jul), Apollo 11 (So La Lune) ou encore Marathon (Norsacce Berlusconi), qui ne sont pas franchement des sorties de oldtimers aux abois. En son nom propre, le Tchetch’ a cette année sorti Monsieur Bourbier, un EP faisant suite à sa Confiserie de l’an passé. Sept titres et zéro faute, sur des prods de Madizm et Flem. « J’traverse les époques j’suis increvable, j’traverse le désert, fuck le come back », lâche Monsieur Konar au détour de ce projet, résumant assez justement sa situation, celle d’un type qui n’a pas voulu céder aux sirènes des ondes hertziennes en solo (ou n’a pas réussi ?) et qui produit sa musique comme n’importe quel indé, peinant parfois à la faire entendre, mais n’arrêtant jamais de s’amuser en studio. Car c’est aussi ça qui ressort des morceaux d’Aketo cette année, non seulement il aime le rap, mais il aime aussi en faire, la nuit, le jour, tout seul, avec des copains, à l’ancienne, au goût du jour, pour lui, pour les autres… Le virus est en lui et il est hors de question de se soigner. – B2