Jamais n'arrête Norsacce Berlusconi – Marathon
Marathon arrive en point d’orgue dans la constante progression de Norsacce Berlusconi sur les dernières années. Comme tous ses ékipiers du 667, il a saisi depuis belle lurette que la course était longue, et que l’endurance primait sur la vitesse de pointe. Concrètement, cet album vient asséner l’ultime coup de massue qui enfonce solidement la musique de Norsacce. Il n’a rien cédé et a conservé sa vision dans le tunnel, accompagné de Congo Bill à la production sur une grande partie du chemin. Quatorze pistes, trois quart d’heures dans le noir, des basses qui tabassent, quelques invités dans le studio KGB (Double Cup Kase, Ashe22, Freeze Corleone, Captaine Roshi, Osirus Jack, et plus étonnamment Aketo), l’immersion est intense, sans pour autant être étouffante. Le rappeur a une voix singulière, quelque peu nasale, qui d’emblée lui donne une aura particulière. Ce qui rend Marathon si réussi, ce sont aussi les nombreux instants de rupture qui le ponctuent. Une rime moyenne qui remplit une mesure, un name dropping improbable, une volonté de faire sourire, ce sont autant de brefs passages durant lesquels Norsacce redescend d’un demi-étage, sans que cela n’affecte la qualité globale de son album. Son écriture est suffisamment originale et lui-même est sûr de ce qu’il a à donner pour se permettre de petits écarts dans un run aussi dense. Il n’en reste pas moins que de « Intro marathon » à « Wayans », Norsa’ porte haut les couleurs noir et noir de son drapeau, remercie le Seigneur à chaque occasion, et regarde le rap baisser les yeux. – B2