Ancien pas blasé Sankofa – Glyde Drexler
En 2001, Sankofa était présent sur « 616 Rewind », le posse cut qui fermait Will Rap for Food, le premier album de CunninLynguists. Mais là où ceux qui l’accompagnaient sur le morceau (Celph Titled, Tonedeff, les Lynguists eux-mêmes) ont accédé à une certaine notoriété, Sankofa est resté dans l’ombre. Ce qui ne l’a pas découragé, bien au contraire : le résident de Fort Wayne, Indiana, a mené une carrière très prolifique, à tel point qu’il est aujourd’hui assez difficile de dresser sa discographie de façon précise. Sorti au printemps, Glyde Drexler vient donc amener un autre jalon à ce beau parcours. Si, en soi, la référence à l’élégant Clyde « The Glide » Drexler valait déjà qu’on s’y attarde, à l’écoute la curiosité laisse vite place au contentement. Sankofa promène sa voix profonde et plaisante sur des instrus cotonneux, s’autorisant quelques passages chantés du meilleur effet au détour de certains refrains. Il y a aussi des scratches, des roulements, des caisses claires qui cognent, des textes pleins de recul… Tous les éléments constitutifs du rap de vieux. Oui, mais du rap de vieux fait avec conviction et humilité, sans volonté de montrer que c’est comme ça que ça doit être fait et pas autrement. Visiblement peu enclin à se positionner dans un game auquel il n’a jamais vraiment participé, Sankofa préfère tranquillement jouer sa partition dans son coin et parler de ce qui l’entoure et le traverse. La chaleureuse production renforce cette impression d’intimité et contribue à faire de Glyde Drexler un formidable diffuseur de sérénité. — Kiko