Glaviots La Gale – Acrimonium
Le rap de la Gale sent le goudron. Celui d’errances nocturnes, celui du tabac froid fumé pour passer l’ennui, celui sur lequel se collent les plumes, et celui sur lequel se plaque un mollard, qu’il soit de dédain ou d’insulte. Parfait pour un disque qui s’intitule Acrimonium et qui navigue d’abord sur des beats traps électronisés avant de basculer sur un boom-bap de haute voltige. Ces derniers sont d’ailleurs l’occasion de saluer une nouvelle fois le travail de DJ Eagle, tenancier de SWC Records. Quant à La Gale, solitaire et intouchable, elle a plusieurs fois des allures de cheffe de meute sur ce disque. Voix rêche, placements qui changent de schémas, rhétorique vengeresse, la rappeuse a certes toujours eu l’air affranchie de tout et de tous, et pourtant elle n’a jamais semblé autant l’être que sur Acrimonium. Le PH de la langue y est si acide et l’attitude d’une liberté si sauvage, que l’EP inspire ce mot-valise : libertaigre. — zo.