Duc de Detroit 42 Dugg, le cul entre deux chaises
Dans nos 25 morceaux du premier semestre 2020, nous décrivions 42 Dugg comme un rappeur menant une « existence curieuse façon Kodak Black, jalonnée par les peines de prison et les moments de grâce derrière le micro. » Au cours des six derniers mois, le rappeur de Détroit aura pris soin de confirmer ce mode de vie paradoxal. En août, le voilà qui se retrouvait à nouveau pris dans l’étau de la justice américaine, pour une histoire de délit de fuite survenu deux mois auparavant dans le comté d’Oakland, Michigan. Le 1er décembre, il revenait aux affaires avec le clip de « Free Me », une injonction à peine masquée à retrouver sa liberté pour, selon ses dires, pouvoir s’impliquer auprès de sa communauté et remplir ses obligations professionnelles. Basses clinquantes, piano épileptique et nonchalance poisseuse, la formule n’avait pas bougée et restait sensiblement similaire à celle développée sur Young & Turnt 2, ou en featuring lors de ses quelques apparitions comme sur le « Friday Night Cypher » de Big Sean, qui réunissait début septembre une petite partie de la scène bouillonnante du Midwest américain. Appliqué dans ses placements et fort de l’énorme succès qu’a été le morceau « We Paid » avec son acolyte de 4PF Lil Baby, 42 Dugg inquiète toutefois par l’amour qu’il semble encore porter aux magouilles en tout genre, dont il promettait pourtant s’être éloigné sur « Been Turnt » (« RIP Neff, Rob, and Reece / Free Nell, Rico and Queesey / Hellcats, Trackhawks and Demons / I ain’t never goin’ back, I mean it » ). 2020 aura incontestablement été l’année de son explosion pour le grand public, bénéficiant en partie de l’attraction qui propulse Détroit et ses alentours sur le devant de la scène. Reste à savoir si 2021 marquera l’avènement définitif de sa carrière ou sa fin prématurée, si son parcours croisera celui de Kodak Black derrière les barreaux ou bien en haut des classements Billboard. — The QLTR