Zikxo « 32 temps »
Zikxo est de l’école de ceux qui kickent sans compter, rappent au kilomètre sans être essoufflé, tombent pile sur la caisse claire, de la première seconde à la onzième minute. Après un album, Temps, et une courte pause, il reprend sa série de freestyle entamée il y a deux ans et demi. Le trente-deuxième s’ouvre sur une voix de documentaire animalier, en écho à son surnom et au titre d’un EP (« Zykyenne »), non sans rappeler l’outro de « Tallac » (tirée du dessin-animé préféré de MC Jean Gab’1) : les hyènes victorieuses veulent « être les seules à pénétrer le territoire des Hommes » – là où dans l’intro de Panthéon, l’ours solitaire préfère « s’exiler dans un endroit où les Hommes ne vont jamais ». Zikxo a le flow des meutes conquérantes. Rythmiques sèches, boucle qui aurait pu être tirée d’un titre de Hugo TSR, il se distingue toujours de la scène actuelle par son imprégnation aux classiques et oubliés du rap français – « nique la concu, les cainris ». Pour celles et ceux qui auraient zappé ses débuts, c’est l’occasion d’écouter, entre autres, son remix de #JeSuisPasséChezSo épisode 10 (« c’est pour les frérots, c’est pour les Théo, qui au comico rêveraient d’inverser les rôles ») et sa démonstration technique, pleine d’intonations rohffiennes, sur une face B d’Obie Trice .