Quand le jazz s’inspire du rap
On n’a pas encore bien pris la mesure du retournement, dont Doo-Bop constitue un disque charnière : la tendance d’une partie du jazz contemporain à s’inspirer du rap, et plus seulement l’inverse. Ce renversement va au-delà des noms les plus connus et donne parfois lieu à des coups à trois bandes : c’est ainsi qu’un morceau du Steve Lehman Octet, sur le récent album justement intitulé Mise en abîme, revisite le tube de Camp Lo « Luchini (This is it) », une tuerie qui n’a pas pris une ride et tournait elle-même autour d’un sample de Dynasty…
Autre bel exemple dans un genre très différent : le guitariste jazz-rock Wayne Krantz, visiblement fan d’Ice Cube. Celui qui s’était déjà fait connaître en reprenant un remix de « Check Yo’Self » (qui lui-même reprenait « The Message ») sur son album Howie 61, récidive sur son nouvel album Good Piranha/Bad Piranha, avec une reprise de « My Skin is My sin » (face B du single « Really Doe » qu’on retrouve sur le disque Bootlegs & B-Sides). Et propose dans la foulée une reprise du « U Can’t touch this » de MC Hammer, le tout en deux versions.