Uptown, le groupe oublié
Les plateformes de streaming ont façonné notre manière d’écouter et de consommer la musique. Tout y est accessible en un clic, toute la discographie d’un artiste, tout un genre. Les algorithmes facilitent d’autant plus une exploration naviguant entre Daily Mix et Radar Des Sorties. Cependant malgré cet immense catalogue, certains disques sont encore absents de ces bibliothèques musicales et virtuelles. Jean Baptiste Vieille mentionnait déjà dans nos colonnes certaines pièces manquantes au puzzle et les raisons de ces absences.
Il y a quelques jours, c’est une pièce historique du rap marseillais, et français, qui refit surface. Souvent cité dans les crédits et remerciements de ses pairs, le groupe Uptown sortait en octobre 1994 une cassette qui restera pour toujours le quatrième album (un EP en l’occurrence) du rap marseillais. Après Ombre Est Lumière, Kartier De Fous allait devancer la sortie de Métèque Et Mat en 1995 et du Retour De L’Âme Soul en 1996. Moins mystique qu’IAM, Uptown proposait en édition très limité un rap plus aéré, plus laid-back entre le style d’un DITC poussiéreux de 1992 (« Dealers De Rimes ») et des inspirations Left Coast (« Pulsions – Remix 96 »), en poussant même vers de la balade funky (« Quand j’avais 16 ans »).
Kartier De Fous est entièrement produit par Mounir Belkhir qui produira également pour Les Nubians, Prodige Namor et également Assassin (deux titres sur l’album Touche D’Espoir). Namor qui apparait sur le possee-cut « Le Kartier Passe Avant Tout » où se retrouvent également Sista Micky, Toko Blaze et… Kery James. Le groupe de Saint Joseph (quartier Nord de la ville) composé de Mourad alias N°7, Stabe, Mounir et Funkystein a par la suite sorti un maxi Pulsions/Réalité en 1996 et un double CD Bootlegz (1991 – 1997) sorti en 2006, réunissant en plus de cet EP des inédits et featurings. Une belle surprise que vous pouvez retrouver sur Internet, en attendant une hypothétique réédition physique, qui sait.