Troisième album solo pour Andy Cooper
Il y a des rappeurs qui proposent des disques sans surprises, mais d’une efficacité remarquable. Andy Cooper est de ceux-là. Inutile d’imaginer l’ancien MC d’Ugly Duckling pencher vers la trap, le cloud-rap, ou rechercher une quelconque crédibilité de rue. Depuis près de 25 ans, Andy est tourné vers le rap positif, fun et funk, celui de ceux qui ont biberonné à Grand Master Flash, The Furious Five, ou encore De La Soul et Digital Underground. Apôtre de valeurs hip-hop qui peuvent sembler désuèttes aujourd’hui, amateur d’un second degré aussi moqueur que rempli d’autodérision, le MC originaire de la face joyeuse et cocasse de Long Beach propose aujourd’hui L.I.S.T.E.N. Et comme prévu, ce troisième disque solo n’étonnera aucun de ceux qui connaissent déjà Andy. Quant aux autres, ils découvriront cette étonnante aptitude à faire un son frais avec des codes musicaux vieux comme Afrika Bambaataa. Basses rondelettes et vibrionantes, alternance de samples piochés tantôt en guise d’hommages, tantôt dans un puits sans fond approuvé par Cut Chemist, et flows avec option turbo intégrée peuplent cet album pompeusement nommé (L.I.S.T.E.N étant l’acronyme pour Lyrical Innovation Supplying The Ear’s Need) mais diablement mené. Entre voyage dans le temps et intemporalité hip-hop, Andy Cat est tout sauf dans l’air du moment, mais bel et bien dans l’héritage. Comme un (grand) gamin qui met un joyeux bordel chez le notaire.