Les sortilèges du monde moderne selon Tar One, Moudjad et Béhybé
Lorsqu’en décembre dernier, il a été temps de jeter un regard passionné sur l’année écoulée, L’Abcdr avait pris garde de laisser visible dans le rétroviseur quelques excellents disques restés confidentiels. Parmi eux, il y avait le recueil de titres que Tar One avait publié tout au long des 365 jours précédents. Une œuvre pour perpétuer une passion et contenant autant le plaisir de kicker que celui d’observer le monde. Elle ne pouvait donc pas être mieux nommée : Juskomsa. 2021, rebelote avec un deuxième volume, sauf que cette fois, le rappeur n’avance pas en solo. Après avoir dévoilé une première piste avec Taipan, c’est en trio que la joue celui qui est désormais l’un des darons tranquilles du rap belge. À ses côtés ? Son compatriote le ‘vni Béhybé, ainsi que le virevoltant Moudjad qui officie dans un registre plus sombre que d’habitude. Et pour cause, même si Moudj’ ne prononce pas une seule fois le mot « enfoiré », lui, Béhy’ et son hôte démontent l’orgueil digitalisé du monde moderne. Ils le font sur une production aux maléfices planants portée par un beat assourdissant de Math Mayer. Du son envoûtant à la Hits Alive qui suit à la lettre la maxime prononcée par Moudjad : « Rappelle-toi qu’on voit tous les défauts quand il y a trop de lumière. » C’est dit juste comme ça et ce sera tout de même relayé sur les réseaux sociaux, quoi que ces rappeurs en pensent.