SCH embrase Gomorra
SCH est un personnage à part dans le paysage français. Il est arrivé tranquillement, fracassant le silence avec une singularité dans la voix, un accent acerbe et un accoutrement à part. Ce Rat Luciano version futuriste Vuittonné attrape les vues par millions presque par surprise. Presque car il s’agit d’une transformation, un travail de longue haleine pour peaufiner le « rap des scélérats ». Un instinct devenu méthode, arrivée à maturité. 2015 sera donc l’année où l’originalité paye. SCH signe chez Def Jam France, adoubé par Lacrim sur sa dernière mixtape.
Et pour lancer cette nouvelle exposition, un premier clip nous frappe de plein fouet. Avec le même décor que « Le monde ou rien » de PNL : la cité de la série Gomorra, le grand banditisme méditerranéen dans les grandes largeurs, la noirceur étalée en 16/9. Schneider partage une autre influence avec le duo des Tarterêts : les montées robotisées de Lil Durk, entre harmonies bitumées et balles sifflantes archi aiguës. Son timbre se fait moins caillouteux comme après une bonne tisane au miel mais la douceur n’est que de façade, l’exécution est toujours froide et sommaire. SCH rend sa formule plus accessible et montre qu’il a plusieurs types d’armes lourdes dans le coffre de son Merco. Les voitures allemandes restent les classiques, le rappeur d’outre-Rhin risque de le devenir rapidement s’il continue sur ce rythme.