Sidekicks

Si toutes les lumières sont braquées sur Marseille et sa Bande Organisée, il y a dans la capitale un « Underdog » qui brille dans l’ombre et agit (presque) en solo. Présent depuis quelques années maintenant, coupable notamment du très bon Fusion ultime en 2018 avec Dr. Kimble, Ockney vient de sortir Best Kept Secret. Treize titres d’une bonne trentaine de minutes conçus entre 2019 et 2020, et où le slow flow façon Evidence du Parisien est réglé au millimètre sur des productions donnant dans le son crade new-yorkais bouillonnant actuellement. L’influence Griselda se fait sentir sur l’ossature de la tracklist, bien accompagnée par Just Music Beats, Didaï (derrière un impressionnant « Colis piégé »), Spezial Beats, Get Large, Jerrican Beats et Kluzz. Ockney reste en famille aussi avec les featurings : Ron Brice, Dr. Kimble, Freez, Double Zulu et Hemo Hemess. Samples de The Wire, rap jusqu’à l’amour (« J’m’inspire du rap outre-atlantique/ mais j’ai toujours fait passer l’amour avant le fric »), piques aux haters et aux « zumbas », Ockney monte encore son niveau d’un cran, jouant sur le même parquet que d’autres as du slow flow français comme Perso, auteur de l’excellent Chambre noire en début d’année (avec Just Music Beats à la production), ou Veust, invité flamboyant d’Akhenaton ce dernier printemps sur « O’Straniere ». D’ailleurs, pour eux aussi, c’était avec la participation de Just Music Beats.

Il règne une atmosphère de résurrections joyeuses à Marseille en ce mois d’octobre. La cause ? La poussette de Jul, 13 organisé, sortie vendredi dernier, dont l’un des effets quasi-magique fut de redonner voix à plusieurs tauliers du rap de la ville. Alors que, le mois des vingt ans de Mode de vie… béton style, le Rat Luciano régale le pays de 16 la chair à vif, dans la lignée des pépites livrées pour « #MarseilleAllStar Episode 3 » (YL) ou « Roule avec nous » (Numbers) en 2016-2017 et que L’Algérino rappelle qu’il était bien plus Brooklyn que cabaret au début des années 2000, on retrouve aussi Stone Black, l’un des MC’s du groupe Carré Rouge, poser sur « L’étoile sur le maillot » et « Tout a changé ».

Et ce dernier, dans une interview donnée au journaliste de La Marseillaise Philippe Amsellem, annonce que Jazzy Jazz, Manolo et lui-même travaillent sur un nouvel album. La ligne directrice ? Peaufiner « un style Carré rouge, avec l’identité Carré Rouge et les sonorités actuelles ». Connu pour ses paroles réalistes et engagées, sa patte new-yorkaise à l’ancienne, le groupe suscite une certaine curiosité en affirmant se confronter aux « sonorités actuelles »… Pone de la Fonky Family a déclaré hier sur son fil Facebook, dans une critique personnelle et apaisante de 13 organisé, que des anciens auraient « (re)goûté aux paillettes » à cette occasion, promettant « quelques surprises »… Le retour de Carré Rouge est peut-être la première d’entre elles. En attendant, il est possible d’entendre Stone Black, tout de Stone Island vêtu, sur une prod convenant aux petits comme aux grands, asséner avec classe : « respecte-moi il y a des chances que ta daronne c’était ma groupie », dans le deuxième clip de la compilation.

Il y a 18 ans sortait Phantazmagorea du DJ Californien D-Styles. Membre des collectifs légendaires que sont les Beat Junkies et les Invisbl Skratch Piklz, D-Styles avait en 2002 traumatisé la scène de la scratch music. L’album, entièrement conçu à base de scratches, frappe encore aujourd’hui pour deux choses : la maîtrise technique de Dave Cuasito et la noirceur de sa tracklist. Devenu objet culte, le disque sorti sur le label des Beat Junkies n’était désormais trouvable qu’en échange d’un bon billet. Le label italien Aldebaran Records, s’est chargé de corriger cette anomalie en proposant une réédition de luxe composée de trois LPs (là où la version originale n’en comportait que deux). Remasterisé et gratifié d’un bonus qui n’est autre que la banque de son utilisée par D Styles lors de sa tournée, voici le contenu de ce troisième disque qui est la quintessence du « breusson » version scratch. De quoi accompagner à merveille les nuits d’insomnie, voire même les plus esthétiques cauchemars, comme le prouve le clip du mythique titre « Clifford’s Mustache », sorti 18 ans après sa parution. Tout juste majeur, et c’était bien le minimum vu les images.

Qui y’a-t-il derrière le « nous » du rap français ? Pour répondre – entre autre – à cette question, le sociologue Karim Hammou, auteur d’une Histoire du rap en France, parle d’une « esthétique des visages ».  Du « monde de demain » de NTM à la « Mauvaise journée » de Jul, en passant par « A chaque jour suffit sa peine » (Nessbeal), les clips de rap affectionnent cette technique filmique qui consiste à faire se succéder non pas le seul visage du rappeur, mais une multitude de traits, irréductiblement singuliers, vieux, femmes, enfants… Les paroles résonnent au-delà des lèvres qui les ont prononcées, elles sont celles de tout le monde : le voisin, la fille croisée dans le bus, le fervent supporter du virage nord, le partenaire de five sur le citystade, la mère fatiguée… S’il y a bien un rappeur qui incarne cette idée dans sa musique, ses paroles et ses clips, c’est le rappeur du 13e arrondissement de Marseille, Relo, à l’image de son émouvant remix de « Demain c’est loin » (Face B, 2019). Ou encore, de son « Marseille en vrai » dont une version remixée a été mise à l’honneur par des tauliers tels R.E.D.K, Keny Arkana, Kalash l’Afro et Dibson en 2018. Ces dernières années, il est rarement le protagoniste principal de ses clips. Relo « représente », c’est tout. Sa ville et surtout ses habitant.es, dont on devine, au détour d’une rime ou d’un plan, les trajectoires banalement mouvementées. Sa loyauté va au réel, sans fantasme ni complaisance, ne sortant ni les kalashs ni les parasols. Rien d’étonnant à ce que quelqu’un comme Soso Maness l’invite à son Planète Rap et apparaisse dans plusieurs de ses clips. Très prolifique, l’égérie du rap sous-terrain de la cité phocéenne, a décidé d’accélérer le rythme de ses sorties après son solide et sérieux Plume 13. Et comme pour montrer que ses œuvres ne sont jamais qu’à lui, mais faites pour être appropriées par tous, il lance ce mardi treize vignettes d’une minute où à chaque fois, un acteur de la scène marseillaise commente une de ses punchlines. Celles-ci seront publiées depuis la page facebook de nos confrères de 90bpm et sur celle de l’artiste, à raison d’une par jour, du 6 au 19 octobre. A ces vignettes, Napo ajoute une foule d’autres surprises : clips, mixtapes à venir tout au long de l’automne. A suivre de près, pour tous les amoureux de rap, de Marseille, ou des deux.

Producteur et DJ toulousain qui traîne son nom dans des crédits d’albums depuis presque vingt ans (Joey Starr, Billy Bats, Soprano, Ol’Kainry…), Kimfu s’est lancé dans une série de remixes de grands classiques du rap et du r’n’b français, revisités avec des esthétiques contemporaines. « Bad Boys de Marseille (Version sauvage) » sur un Meek Mill type beat, « Hip-Hop Forever » de Busta Flex sur un instru qui tire plus vers l’afro : des contre-pieds audacieux. Surtout, il ne se contente pas seulement de remixes sonores : sur le compte Instagram « C’était mieux maintenant » ouvert pour l’occasion, il poste ces remixes sous forme de vidéos avec des versions Memojis des rappeurs concernés et partage des visuels inspirés des grands magazines rap de l’époque. Une multi-créativité bienvenue que Kimfu va décliner chaque semaine, avec, si l’on en croit les noms annoncés sur ces fausses « Unes », des remixes de Lunatic, 113, Diam’s, Oxmo Puccino, X-Men, Disiz et NTM.

Quand il s’agit d’humour, de chambrage et de caricature, la génération Snapchat et Twitter sait se montrer d’une grande inventivité, et il y a quelques mois c’était le rap des années 2000 qui se trouvait être la cible de moqueries souvent amusantes et rarement malveillantes. De courtes vidéos mettant en scène un grand garçon en survet’ et en doudoune dans le salon, regard fixe, pouce levé et avec des légendes comme « L’époque de nos grands frères dans le rap, juste un pouce ça suffisait » ou « l’époque de nos grands frères [deux mille emojis hilares], pas de gestu ». Devenues des mèmes dans l’environnement rap français des réseaux sociaux, il y a quelque chose de réjouissant dans ces blagues qui ne reposent pas sur rien, et synthétisent effectivement toute une époque, toute une attitude, au point de ressembler à de l’hommage. Le passage de flambeau d’une génération à l’autre a bien été effectué, les petits gesticulent désormais, ils font leurs folies, ont leurs codes, mais se souviennent des grands.

Si de simples Snap humoristiques sont assez plaisants sur le plan de la mémoire culturelle du rap français, que dire d’artistes émergents qui par leur musique rendent explicitement hommage à leurs ainés ? La mixtape de Djado Mado et l’interview qu’il nous a accordée s’inscrivent en plein dans cette démarche, et voilà qu’en cette rentrée 2020 un autre jeune provincial, en la personne de BEN plg, continue le travail. Dès l’intro de son album Dans nos yeux, il annonce la couleur dans une phrase sans équivoque : « Pour le jour où on m’enterre ce sera Salif et Niro en B.O ». Convoquer ainsi deux légendes, c’est d’ores et déjà se mettre dans la poche toute une partie du public, qui entre nostalgie et résignation préfère généralement ressortir un album de Nysay qu’écouter la dernière mise à jour d’une playlist App-Spot-Eezer

Pourtant, de son jeune âge BEN plg ne fait pas du rap de vieux con, loin de là. Les références sont appuyées (il va jusqu’à reprendre le concept et des phases de « J’hésite » du Boulogne Boy) mais ne constituent pas le fond même de sa musique. BEN plg n’en est d’ailleurs pas à ses débuts, mais ses précédentes apparitions ressemblent (sans lui faire offense) à une période de recherche, et Dans nos yeux constitue de toute évidence un cap dans son parcours. Un rap sincère s’y fait jour, fait d’une écriture souvent très fine, d’une interprétation pleine de justesse. Certains passages rappés à fleur de peau rappellent Guizmo quand des montées vocales laissent penser à l’influence de SCH. Quelles que soient les inspirations du nordiste, il les a digérées et se les est appropriées brillamment. Puis surtout, les lignes qu’il écrit sont parfois d’une puissance rare : « Bambi meurt au cinoche pendant qu’papa est aux putes »« J’ai des gavars on dirait des pizzas Carrefour à trente balais », « Si tes larmes sont salées c’est peut-être pour qu’ton sourire se fige », et il y en a d’autres, beaucoup. Plutôt triste dans les thèmes et les sujets d’inspiration, la musique de BEN plg sent mauvais les coups reçus et le tabac froid. Elle est belle comme une table en formica, triste comme du Rimmel qui coule avec les larmes d’une sœur, nécessaire comme un gosse qui met une gifle à un ado méchant, touchante comme un câlin entre frères. Et s’il est encore un peu tôt pour développer davantage sur cet opus, sorti le 18 septembre dernier, une fois l’euphorie de la découverte retombée il s’agira de prendre un peu de recul pour en parler davantage, pourquoi pas dans ces colonnes.

 

 

Dans le prolongement du volume 4 de ses mixtapes Boulangerie Française, DJ Weedim sera entouré de quelques beaux noms ce vendredi 25 septembre sur scène et en livestream sur le net, à partir de 21h. L’évènement se tiendra à La Place (75001) et sera diffusé simultanément sur Youtube, puisqu’il faut bien trouver des alternatives à la chaleur humaine et aux sueurs en fosse des « vrais concerts » pour les raisons que chacun sait. Seule une trentaine de places sont disponibles pour assister à ce show qui réunira Seth Gueko, Jason Voriz, San-Nom, Josué, Reta, Deadi, Braboss et Captaine Roshi, autour de DJ Weedim. Pour ne pas manquer ça, il est encore possible de s’inscrire ici au tirage au sort, et quelques lots de places sont à gagner sur nos réseaux sociaux !

C’est une belle archive qu’Ol’Tenzano a numérisé. Le producteur et DJ de feu Less’ du Neuf a remasterisé et publié sur ses comptes Soundcloud et Youtube la mixtape Extralarge, qu’il avait produite et sortie en 2000. Pressée à l’époque uniquement en cassette (oui, c’était donc une vraie tape), Extralarge a presque tout d’une compilation propre à l’esprit de celles sorties à cette époque – hormis un mix sommaire, esprit cassette oblige. D’abord, un fil conducteur : les rappeurs répondent dans leurs couplets à la question « qu’est-ce que j’ai apporté au rap depuis le début ? ». Ensuite, une unité sonore : Ol’Tenzano assure la grande majorité des productions de la tape et rappelle son style particulier, construit sur des samples finement travaillés et des ambiances funky. Mais il laisse aussi la place sur quelques morceaux au gratin de la production de l’époque : Pone, Djimi Finger, JMDee ou encore Logilo sont invités, et leur seule présence rappelle la place qu’avait alors Ol’Tenzano dans l’écosystème des producteurs de l’époque. Enfin, Extralarge est bien nommée pour l’épaisseur de son casting (du Secteur Ä à Côté Obscur / La Cosca, en passant par Anfalsh et Puzzle) et surtout certaines combinaisons inédites : Soprano avant le succès des Psy 4 de La Rime avec un Disiz qui s’appelait encore La Peste, et un évident et pourtant unique duo Kohndo et Rocé. Extralarge a aussi valeur de jolie archive, où on y entend un Demi Portion encore ado, Anfalsh dans sa formation d’origine avec Sheryo et les binômes Diam’s/Sinik, Al/Adil et Kazekami/Swan. Une belle manière de fêter les vingt ans de cette mixtape qui n’est pas devenue culte mais avait pourtant de forts arguments pour elle, même encore aujourd’hui.

Lit d’appoint, draps de célibataire nostalgique de son adolescence à l’effigie des Tortues Ninja dont émane l’odeur, plus que de l’assouplissant, d’un sommeil arrêté trop tôt. Le protagoniste de cette journée type, qui pourrait avoir lieu en France ou dans l’Utah, porte un sweat – peut-être parce qu’il faut faire des économies sur le chauffage la nuit. C’est Nekfeu. Plus tard, la caméra s’attarde sur le visage d’un enfant portant le masque de Grandmaster Splinter, surnom de Népal à l’époque de ses premiers medleys. Le regard caméra, direct mais derrière le masque, semble voir le monde tel qu’il est. Ce regard, c’est peut-être celui de Népal, et libre à chacun.e d’imaginer ce qu’il dit. Le clip, tiré du huitième morceau d’Adios Bahamas, fait ainsi succéder des plans ralentis, de manière à connoter le style contemplatif associé – par stéréotype – au cinéma indépendant mis en lumière par le festival de Sundance. Nekfeu, acteur principal, marche aux pas ralentis par la caméra, en harmonie totale avec la prod enveloppante de Diaby. A elle seule elle fait naître, de ses claires textures sonores, un sourire triste. Le masque de Splinter n’est pas la seule référence à l’univers symbolique du rappeur. Le prix de l’essence évoque les 444 nuits de son premier EP; la planche de surf trônant dans le salon, fait résonner les mots avec lesquels il nous a laissé : « après le rap, j’irai faire du surf ».

A quoi reconnaît-on un grand clip ? Certains, par la marque et l’influence qu’ils laissent durablement (« Pour ceux ») ; d’autres, pour leur symbolisme maîtrisé – et touchant. « Sundance » est une ode sans prétention à l’anonymat, à l’indépendance contre Hollywood – la 75eme session plutôt que le management d’Anne Cibron. Hommage à Népal par Nekfeu, hommage à Nekfeu par Népal, car le clip naît d’une idée originale du dernier, imaginant ce que la vie de son ami aurait pu être si son rêve de rappeur ne s’était pas réalisé. Il est permis d’y voir quelque chose de triste ; mais ce n’est pas du misérabilisme qui découle de cette journée mutique. Plutôt, la beauté d’une solitude banale, suscitant la même mélancolie naturaliste que les paysages urbains d’Edward Hopper, à l’image des plans larges sur la station-service éclairée aux néons.

« Two or Three Things I Know About Edward Hopper », Wim Wenders (2020)

Le choix de Nekfeu en acteur principal n’est pas anodin. Celui dont les réseaux sociaux ont été supprimés depuis plusieurs mois a-t-il tellement rappé qu’il ne parle plus ? Népal, à l’image de l’enfant derrière le masque, était de ceux qui savent voir au-delà des apparences, de la vanité des conventions sociales; il n’aurait certainement jamais voulu l’exposition publique de son camarade. Et l’attitude de Nekfeu aujourd’hui laisse penser qu’il regrette parfois d’avoir trop joué de ce jeu dont Népal se tenait scrupuleusement loin. Son personnage évolue comme si celui qui l’interprétait appréciait réellement le calme capitonné transmis par le clip. C’est pourquoi l’hommage est à double sens: « Sundance » est aussi un cadeau de Népal à son ami. Un moyen de le faire revenir fidèle à lui-même et loyal à sa mémoire, sans même user du langage, dont l’aspect artificiel, creux et incapable d’exprimer un gramme de la peine que cause la perte d’un être cher, surgit parfois de drames vécus. Pour un rappeur, sentir la vanité du langage, du succès, de toute reconnaissance sociale, doit être particulièrement contradictoire. A cela Népal répond : « puisque l’enfer c’est les autres, on va laisser ça aux autres ».

C’est toute l’ambivalence de la vie de rappeur. Evidemment, rien ne vaut l’argent et la gloire – qu’il se rappelle de la phase de Vald « je me souviens on était déjà déprimés quand j’étais pauvre« ; mais rien n’empêche non plus que face à l’hypocrisie généralisée qu’ils génèrent, les gagnants lorgnent parfois vers l’authenticité tranquille de journées passées dans l’anonymat. Un autre rappeur masqué, Kekra, disait aussi qu’il préférait qu’on se concentre sur sa musique et non sur lui, précepte peut-être moins facile à tenir quand on a la bouille de Ken Samaras. Ce dernier peut toutefois l’offrir aux caméras, dans une ultime conversation avec son frère nocturne. L’anonymat est paradoxalement un thème omniprésent dans le rap, musique qui produit de plus en plus de célébrités. Sans y voir nécessairement le reflet de réflexions existentielles nées du nouvel esprit du capitalisme, la référence au « bouquin d’Hermann Hesse » incite à relire la fin de son poème « Etapes ». Un message aux Népal aussi bien qu’aux Nekfeu de ce monde :

Peut-être même que l’heure de notre mort
Nous enverra-t-elle, jeune, vers des espaces nouveaux,
L’appel de la vie ne prendra jamais fin…
Allons donc, cœur, fais tes adieux et guéris!

Diffusé au début de l’été sur notre site, le documentaire Clasher l’ennui a pour vocation de mettre en lumière une ville alors cloisonnée autant qu’un événement hip-hop à l’époque inédit dans le rap français. C’est donc en toute logique – et avec joie – que le film d’Yveline Ruaud sort d’internet pour être autant que possible diffusé en public en cette rentrée. La première projection aura lieu ce week-end dans le cadre de la Fête de l’Humanité. En partenariat avec l’association La Familiale, spécialiste d’open-mics et de concerts ciselés où la fête reste accessible à tous et à toutes (ainsi que les boissons !), le célèbre festival du quotidien du PCF proposera un temps d’échange avec deux des figures principales derrière ce 52 minutes consacré à Dégaine ton Style et la ville des Ulis. La discussion se tiendra en présence d’Yveline Ruaud, réalisatrice de Clasher l’ennui, et Fiks Niavo, membre d’Ulteam Atom et figure tutélaire de ce que le rap peut français peut compter de plus noble en termes d’intransigeance et de réfléchi en termes de prises de position. Et comme La Familiale n’est pas non plus la dernière pour ce qui touche à l’intransigeance et à la démarche réfléchie, une série de concerts est prévue dans la foulée de ce samedi après-midi. Après un warm-up de DJ G-High Djo, ce sont Ismaël Metis, Pearly, Sakness de La Jonction qui se partageront le plateau avant un final avec Soso Maness. Évidemment, plus que d’habitude, les accès à cette journée marathon seront limitées. Alors pour prendre ses places pour ce 12 septembre à Vitry, rendez-vous ici, ou passez sur nos réseaux sociaux où quelques sésames seront à gagner.