Sidekicks

Luxe Timeless et Bessy Bess ne forment pas un duo récent. Le break et le rap les ont liés dans les années 2000, créant une amitié immuable. Ensemble, ils traversent le temps et les classiques dans une nouvelle série de freestyles sur Instagram, ”95ZOO”. De Lunatic au G-Unit en passant par Jay-Z, les deux compères de la banlieue nord réimplantent, avec finesse et rudesse, les principes de la rue et du hustle. L’interprétation de luXe évolue, il offre un grain de voix plus rugueux que dans ses précédentes sorties. Bessy Bess break avec les mots. Amega, filmmaker parisien, image le tout. “On va l’faire nous même, on paiera pas de prestataire” dit luXe dans le freestyle numéro 2. Savoir se débrouiller par tous les moyens nécessaires fait partie de leurs préoccupations premières. Sans complaisance dans les propos, sévères dans l’attitude, les valeurs et desseins des deux ex-breakeurs restent imprescriptibles depuis leurs débuts. Réussir ou mourir en perpétuant l’analogie de la rue et la culture hip-hop. Utiliser de manière efficiente les outils et armes laissés par la première génération : les “OG’s”. Raconter la street sous une forme plus documentaire que cinématique par des “idées claires / sombres images”. Les deux rappeurs s’érigent même en grands frères bienveillants pour les plus jeunes, prêts à braquer les “gros” pour aider les petits. S’approprier des faces B classiques n’est pas une décision anodine. Rares sont les audacieux qui se sont frottés à l’instrumental de Rockwilder pour Redman, “Let’s Get Dirty”, dans lequel les synthés mènent la danse. Les objectifs sont limpides : éveiller les auditeurs et affirmer un savoir-faire expérimenté.

C’est devenu une habitude. Après avoir remixé Tesla Coupe 2 Ville de Gizo Evoracci et Corner – Face A de M City cette année, après trois volumes de IZMatic (en 2018 et 2019) autour de son panthéon de rappeurs US et français, Madizm remet le couvert. Et cette fois, l’écurie Griselda est à l’honneur. Remixseason Vol. 1 #GXFR revisite dix-sept morceaux des Buffalo soldiers dopée par la science d’un MadIzm en grande forme sur un de ses terrains favoris : samples diggés dans le rayon du fond et breakbeats qui décollent les tympans. Parmi les moments forts, un « Dudley Boyz » hurlant à travers la brume épaisse, un « Vera Boys » à l’ambiance Morriconnienne ou un « Fire in the Booth » brise-nuque où les couplets de Benny et Conway semblent être nés sur cette deuxième version. Clou du spectacle : un enchainement de trois titres incroyables, ou quand les remix se font meilleurs que les originaux. Chacun se fera son avis mais entre « Benz Window » ressuscitant Prodigy sur une boucle radieuse totalement à contre-pied du gris sonore qui ont fait leur marque de fabrique, « Eric B » et sa boucle funk à laquelle sied parfaitement les intonations habituellement crispantes de Westside Gunn et « Ray Mysterio » aux montées de violons héroïques derrière une voix asiatique pitchée rappelant, en plus triomphant, le moment le plus Cuban Linx d’Ärsenik, difficile de faire la fine bouche. D’autant plus, lorsque MadIzm termine sa sélection sur un sample de Jacques Brel. Jacques Brel, DMX, La Machine, Côte Ouest Pistolet et le Boucher. Une véritable association de tontons flingueurs disponible uniquement sur le bandcamp de MadIzm.

Quand il n’est pas affairé à l’organisation de son propre festival, Demi Portion parcourt les salles françaises à longueur d’année. Le vendredi 21 octobre, c’est à Bordeaux qu’il fera étape, pour un concert dans la Salle du Grand Parc. L’événement est organisé par l’association Big Challenge, déjà derrière le festival Rest In Zik il y a quelques semaines, fête locale du hip hop. C’est dans le même esprit festif que les portes du 39 Cours de Luze s’ouvriront au public à 20h, pour entendre non seulement Demi P mais également le Belge L’Hexaler et Specy Men, jeune rappeur toulousain. À cette occasion, L’Abcdr a le plaisir de vous offrir quelques places sur ses comptes Facebook, Twitter et Instagram.

1er Cycle s’ouvrait par « Fausse cocaïne », c’est avec « Vrai crack » que H Jeune Crack annonce la sortie prochaine de 3eme Cycle, et pour cause, « depuis « Fausse cocaïne » j’suis un vrai crack » revendique-t-il sans avoir tout à fait tort. Le diamant est de moins en moins brut, le travail se fait sentir et à mesure que les semaines passent, la proposition artistique est de plus en plus franche. Rappeur mais également beatmaker et ingé-son, apparemment nonchalant et pourtant minutieux dans l’exécution (« J’suis déter de ouf, mais j’ai la flemme de ouf aussi… La prod, le son le mix, je sais tout faire, j’te plante avec un couteau suisse »), H Jeune Crack est actuellement la nouvelle tête la plus fascinante de la scène francophone.

Assisté de Esone à la production de ce nouveau morceau, le MC montre en trois minutes l’essentiel de ce qui fait sa force tranquille. Sous des airs je-m’en-foutiste, il est d’une précision sans faille, à la façon d’un scientifique fou gribouillant des formules que le commun de ses confrères ne saurait assumer. « J’te fais rigoler, ma gueule j’suis un p’tit comique ! »  Peut-être, au début… Mais une écoute respectueuse de la H Jeune Crack-musique force un changement de vision. S’il ne manque pas d’instiller une part d’humour dans ses lignes, il met des feuilles à tout le monde à chacune d’elles. « Gros j’suis presque inconnu, mais j’suis déjà presque iconique » ; « On m’demande de t’faire, c’est comme si c’était fait » ; « La musique c’est des ondes gros ton truc est beaucoup trop lisse » ; bref, « Des bars en continu appelle moi BFM ! » 

À cette malice un brin arrogante se superpose une humilité touchante, et c’est peut-être de là que naît l’irrésistible attraction de la musique de H Jeune Crack. Lorsqu’il évoque le crack, les armes et la Maybach, tous sont imaginaires, lui étant vraisemblablement plus accoutumé à la confiture de sa regrettée grand-mère, à son stylo et à sa carte Imagine’R. « Je souhaite le bien à ceux qui me veulent du mal comme ça ils me voudront plus de mal… » Cette innocence confinant à la candeur est renforcée par le regard juvénile qu’il pose sur ses contemporains, qu’il s’agissent des traders (« j’comprends pas le principe : ils achètent de l’argent, c’est comme marcher sur des chaussures, et on marche pas sur mes chaussures »), des fachos (« nique son père les fachos, nique ton père si t’es un d’eux ») ou de quiconque susceptible de prendre pour lui la phrase que voici : « T’es sale de l’intérieur gros pourtant ta coke elle est coupée au détergent. »

Cet assemblement parfois paradoxal fait de H Jeune Crack un vrai crack et de « Vrai crack » un vrai track de Jeune Crack, l’un de ses meilleurs à ce jour, marquant la bascule attendue pour lui. De plus en plus en maitrise, changeant de beat au cours du morceau, taquin mais pertinent, il a synthétisé ici ses aptitudes, accompagné pour l’occasion des réalisateurs TKSH et leur équipe. Un nouveau gribouillage sur les murs de la caverne, par « l’humain du futur, l’homme préhistorique. »

 

Parfois, il suffit de citer quelques phases scratchées pour savoir ce qu’un disque renferme. Entre « les ailes de mésanges » de la « Saleté d’espérance » de Rocé et le « I’m the quiet storm nigga who fight rhyme » de Prodigy s’intercalent ici le véhément « Sacerdoce » d’Afrojazz, la « Sale défaite » de Vîrus ou encore la voix de Lino, celle qui dit que si tu n’adhères pas, rien à foutre. En gros, tu te casses et c’est tout. Se casser, c’est ce qu’ont fait E.One et Skalpel en s’installant dans l’Ouest de la France, plus ou moins proches de là où vivent les autres membres de Quatre-Vingt Breizh, quelque part où la notion de bout du monde a un sens, c’est à dire entre Brest et Concarneau. Mais pour les deux rappeurs du quatre-vingt-treize, partir ne veut pas dire renoncer au racines du Blanc-Mesnil et de La Courneuve. Et pour Raan, Tideux et Fl-How, être sur la pointe bretonne ne signifie pas tourner le dos à la lutte, c’est au contraire en cultiver les embruns. Voilà pourquoi ce disque est présenté d’une jolie formule : « un truc de banlieue du bout de la terre ». Et ce n’est pas non plus par hasard qu’il s’appelle Loin. Sur un tissu instrumental quasi exclusivement signé de Tamahagané beats (Raan, Tideux et Fl-How toujours), cet album à quatre voix se joue des « enfantillages du nouveau monde », y compris celui du rap (« Je viens du passé, toi du turfu mais t’es déjà rincé »). Il brise les murs des impasses et fout le feu aux voies proclamées sans issue. Tour à tour, chaque rappeur pose sa singularité sur des instrus aux caisses claires qui cognent, entre samples vocaux pitchés, relents de guitare électrique, ambiances à la Jean-Pierre Melville et même un riddim ragga joliement insolent. Une ode au rap qui fait de la pointe du continent un terrain insulaire, une première ligne qui se détache de la masse et prend ses quartiers, avec un sens de la formule tantôt sans fard, tantôt lumineux et souvent sans illusions. Du 93 au quatre-vingt-breizh, de la rade aux barres, l’art de la flibuste continue à faire son bout de chemin. Malgré les vents actuels.

Photographie en page d’accueil : Isabelle Calvez pour Le Télégramme.

Mais que fait donc Myka 9 de son talent ? La question est un mystère insondable ; de ceux qui peuplent l’univers. Le légendaire MC de Freestyle Fellowship, le virtuose du Project Blowed, le chamane d’Haïku D’Etat, consacre désormais son temps à des errances microphoniques. Attention, il ne faut pas s’y méprendre : Michaël Troy a toujours été un homme de trajectoires erratiques, un rappeur curieux et indubitablement un peu perché. De plus en plus même avec les années qui passent. Alors même si, désormais, il collabore (la plupart du temps) avec des producteurs méconnus, ce n’est pas pour faire autre chose que ce qu’il a toujours fait : un marmonnement céleste aux rimes posées à la manière d’un jeu en staccato. Cela prend une ampleur particulière sur le troisième volume de Teleported. La série de LP, commencée en 2017 avec le beatmaker Freematik, s’inspire d’un comics (de mauvaise facture) réalisé par le producteur lui-même. Il y est question d’aliens cannibales, de la cité des Anges en feu, et de beats proches de l’ambiant. Une bande son sur laquelle ne cracherait pas une agence spatiale pour une exploration interstellaire peuplée d’angoisses. Mais avec sa voix aux gammes ondulatoires, Myka 9 a préféré en faire une œuvre ésotérique, aux paroles peuplées d’amour, à la limite d’un spoken word apaisant. Idéal pour l’auditeur qui plane après une prise de drogues hallucinogènes et qui doit entamer doucement sa descente, un peu plus désarçonnant pour la personne qui se voit présenter Myka 9 comme une légende de Los Angeles et une incarnation ultra-respectée d’une certaine définition du rap californien. Alors du comics au livre, c’est aussi l’occasion de souligner qu’une auto-biographie de Michael Troy est sortie. Comme un clin d’œil hallucinatoire, elle s’intitule My Kaleidoscope. Et les extraits audios des entretiens qui ont servi de base à cet ouvrage devraient convaincre les plus sceptiques, au même titre que l’excellent mix réalisé par notre confrère Slurg et présenté il y a deux ans dans nos colonnes. Que ce soit terrestre ou galactique, il n’y a finalement pas tant de mystères que ça dans l’Univers, du moins dans celui de Myka 9 : « It’s all love ».

Dans les radars de l’Abcdr depuis un petit moment maintenant, Mairo s’affichait en homepage du site à la fin de l’année 2021, pour son morceau « Eritriste ». Dix mois après, c’est la une de Rap Mag que Mairo s’accapare. Certes le magasine n’existe plus, mais qu’importe, si la revue ne s’était pas éteinte en même temps que son espèce la presse musicale imprimée, le rappeur genevois mériterait d’en faire les gros titres. Il a repassé les Grünt #46 et #50 par ses passages, il a colorié les studios de  Couleurs3 et de Colors par ses freestyles, il a envoyé la concurrence à l’hôpital avec Hopital sur Rougemort, ses moments sur Chaos Kiss de Makala et OV3 de Di-Meh ont marqué les esprits comme l’essentiel des récentes apparitions qu’il a pu faire…  Mairo compte dans le paysage et si feu Rap Mag existait encore, le feu que crache le jeune Suisse devrait y figurer sans doute.

Le temps d’un morceau, il redonne vie au papier glacé qu’il chapardait au Naville étant jeune, se félicite des  premiers accomplissements de sa carrière et se projette dans ce qu’elle deviendra : « Là, j’ai rempli La Boule noire, Dieu seul sait ce qui m’attend, d’après les bruits de couloirs, il y a moyen qu’ça pète bientôt… » ; « En c’moment, j’fais du son à longueur d’née-jour, faut que j’fasse les sous à la Roc Nation, avant que j’n’échoue. » Tout à la fois architecte, chef de chantier et manœuvre dans la construction de ses rimes, Mairo s’inscrit toujours dans la droite lignée des grands techniciens de la discipline, un Lyricist comme dans Mic Forcing, un tueur Futuristiq, un lignes-mortelles-écriveur comme le plus Sage Poète de la Rue… Il connait ses ascendances et assume l’héritage (« Bravo Mairo et félicitations, j’écoute les rappeurs et j’fais des citations ») et ne manque pas non plus de poser un regard critique sur ce qu’est sa musique chérie dans l’industrie : « C’est toujours la même histoire : sûrement un noir qu’a fait naitre le rap, et c’est des blancs qui l’font tapiner. »

Pas de méprise cependant, que ce soit dans ce morceau superbement mis en images par Bagdad 794 ou dans ses précédentes sorties, Mairo ne fait pas que du rap pour le rap et sur le rap. Il a bien plus à offrir, des émotions, du vécu, de l’amour et tant d’autres choses qu’il partage. « Avec mon père j’faisais le fier, j’l’écoutais pas : j’prenais une gifle ; mais ses souvenirs de guerre, j’les écoutais : j’prenais une gifle », rappe-t-il à la fin de ce « Rap Mag » collector. Et si, au contraire des rimeurs à gage qu’il a tant écoutés, Mairo trouve le moyen d’allier le succès financier à celui d’estime, ses fonds iront à l’Erythrée plus qu’au climat, qu’il réchauffe par son rap de toute façon.

Si les liens entre le monde du rap et du skateboard ne sont aujourd’hui plus une surprise, le sujet reste encore assez peu documenté. Avec son documentaire All The Streets Are Silent, le réalisateur canadien Jeremy Elkin tente justement de combler ce manque : dévoilé l’an dernier, et considéré comme un des meilleurs films musicaux de 2021 par le média Pitchfork, All The Streets Are Silent raconte le temps d’une heure trente comment, dans les années 90, New York a vu ces deux cultures exploser tout en se croisant régulièrement. On y voit ainsi la petite boutique de la marque Supreme, les débuts d’un certain Jay Z et l’explosion des Beastie Boys, ou la sortie du film Kids de Larry Clark, le tout sur une BO signée Large Professor (Nas, Busta Rhymes, Mobb Deep). 

Pour sa septième édition, le Paris Surf & Skateboard Film Festival diffusera le documentaire au cinéma L’Entrepôt à Paris le samedi 24 septembre à 21h15. L’Abcdr vous fait gagner 2 places pour assister à la projection, sur nos comptes Facebook, Twitter, et Instagram

La billetterie pour assister au film est par ailleurs ouverte.

Depuis la sortie de son premier projet Offline il y a deux ans, NeS, constant dans son marathon (six projets à ce jour), installe son univers, étape par étape. Les sonorités sont fraîches et futuristes, produites majoritairement par Lil Chick, BRIAN et Poivre Blanc. Son entourage ne se compose pas que de beatmakers, NeS est aussi fréquemment accompagné par Luther, artiste niortais signé fraîchement chez Sublime (le label de Disiz), Yvnnis, rappeur et Lyre, rappeur et ingénieur son orléanais. Le mixage du projet La Course a d’ailleurs été confié à ces deux derniers. Comme disait Moses Isegawa dans ses Chroniques abyssiniennes, « le succès d’un homme est mesuré en fonction de son entourage. » Accompagné d’une équipe déjà bien calibrée, NeS réunit les conditions pour réussir, même si le succès n’est pas son ultime but.

« Je cours après rien, je me dépasse tout seul » rappe-t-il dans « PUCHKA », extrait de son dernier EP. Le jeune rappeur y fait la course contre une meilleure version de lui-même. Celle qui porte ses doutes et supporte ses ambitions. Il vient ainsi grossir les rangs des jeunes anciens (« J’rappe comme un an-ienc, j’ai même pas vingt piges« ) en reliant productions avant-gardistes et technique un peu plus classique. Il garde cependant dans le flow quelque chose de très contemporain, flirtant parfois avec le chuchotement, à la manière d’autres rappeurs issus de la scène dite new wave. Il propose également une vision stakhanoviste de son art, lui qui voit le rap comme un taff et non un don. NeS n’est pas qu’un rappeur qui privilégie la technique au détriment de l’écriture. L’artiste dresse une esquisse précise de son état d’esprit.  Il extériorise ses émotions par des images fortes (« C’est pas des larmes, c’est des dagues qui coulent sur mes joues« ), décrit sa vision de la débrouillardise, le temps qui passe et ses conséquences. Un thème prédomine : l’évolution de NeS dans le game avec les mêmes gars (« Comme dirait ma mère :  » le positif attire le positif « , donc je traîne qu’avec des bons, avec eux on produit que des bombes« ).

La Course est un projet pour celles et ceux qui apprécient le côté revival d’un flow et d’une technique des années 2000 pas si rare dans le rap de ces dernières années, la combinaison d’une forme contemporaine et d’un fond classique.

Figure éminente du mouvement West francophone depuis l’époque des Sales Blancs, Le Foulala est toujours actif en studio. En 2020, il livrait deux mixtapes Pour le plaisir et voici qu’il annonce l’arrivée d’un troisième volume, cette fois en duo avec Pash Corleone. Ils en ont dévoilé cet été le premier extrait « G.P.S », en compagnie de l’immense Taro OG. Ce dernier représente le G de Grigny, tandis que Le Foulala incarne le P de Pierrefite et Pash Corleone le S de Sarcelles : « G.P.S tu prendras, sur Waze tu trouveras Grigny-Pierrefitte-Sarcelles » entonne Topaz au refrain de cet excellent morceau né dans les entrailles d’une West Coast qui reste locale. Chacun est là pour porter haut les couleurs de chez lui autant que pour faire honneur à la production de Bianksta, l’alliance de ces « trois villes au style hostile pour les non-inités » certifiant un résultat « kiffant comme à Los Angeles ! » Sans surprise, l’alchimie naît, et la présence du marseillais Mofak à la talkbox ensoleille encore davantage le morceau.

Il vient d’être mis en images par Gor, qui a emmené sa caméra à travers les trois points du G.P.S qui n’indique que l’West. Du bleu, du rouge, des lowriders à deux roues, des lowriders à quatre roues, des barbecues, des sourires, de beaux maillots et bandanas, des lunettes teintées, c’est un prolongement de l’été plein de rêves californiens qui est proposé. Rêves californiens certes, mais la réalité est bien dans le 91, le 93 et le 95 puisque se mêlent durant cinq minutes de vidéos des images captées à la CAN des Vétérans de Sarcelles, au Big Barbecue de Pierrefitte et au Westival de Grigny.