Nems, NY ne dort jamais
Fort du succès de « Bing Bong », son titre sorti à l’été 2021 (presque 1,2 millions de vues sur YouTube à ce jour), de ses multiples remix (avec Fat Joe, Busta Rhymes et Styles P, mais aussi Trae The Truth et Paul Wall), et de l’expression « bing bong ! » elle-même devenue virale via TikTok (au point d’aller jusqu’à la Maison Blanche), Nems s’est imposé comme l’un des rappeurs new-yorkais les plus percutants et authentiques de ces dernières années. Celui que certains appellent « le maire de Coney Island », a croisé le fer de nombreuses fois lors des battles Fight Klub sur MTV 2, dans les années 2000, et depuis cette époque, sa gouaille agressive est restée intacte. Après une période entre problèmes d’addictions et délinquance, deal impossible avec Shady Records, et volonté d’indépendance dans l’industrie de la musique, cette fine brute est retombé sur ses pieds, tout en gagnant en notoriété.
Dans une suite logique, Nems a récemment sorti le banger “NY Is Killing Me” sur son label Gorilla Music, avec comme invités Dave East et le vétéran Uncle Murda, les trois posés sur une production de Scram Jones, construite autour du titre du même nom signé Gil Scott-Heron. Une musique menaçante, électrique et dépouillée, un appui parfait pour célébrer New-York, mais également formuler une critique acerbe de celle-ci. Preuve en est, Nems aborde les contradictions de cette ville et sa gentrification (« City workers give up twenty years of they life and still can’t afford to pay a mortgage in the five boroughs (Goddamn) )», (« They tryna turn the projects into condos (Get the fuck outta here) Gеntrification, fuck it, what do I know? It’s like taking the gorilla out the Congo »), avant que Uncle Murda ne s’en prenne à l’actuel maire de New-York, Eric Adams (« Fuck the new Mayor, I don’t like his politics / He black, but he a racist, he tryna bring back stop and frisk »), enfin, Dave East plus léger, cite différentes légendes du rap local, telles que The Lox ou Terror Squad, sans pour autant oublier de saluer la jeune génération « The youth got the drill vibes, it’s still live ». La métropole de la côte est ne dort jamais, et ses rappeurs non plus. Nems en est bien la preuve.