Le lâcher de ballons de Martyrs Modernes
C’est un projet impulsé par un MC qui se faisait rare. Mais quand Pejmaxx a entendu l’album d’Ol’Zico, il a décidé qu’un disque commun devait se faire. Nefaste vient compléter le duo et Manï Deiz, omniprésent cette année, l’orchestre derrière les machines entre deux apparitions fugaces au micro. Le quatuor forme Martyrs Modernes, et derrière l’une des pochettes les plus réussies de l’année, aussi lugubre que poétique, il dénoue onze pistes durant la corde du pendu. L’ambiance est austère autant que nerveuse et les samples du Kids of Crakling posés sur des caisses claires sèches secouent les entrailles. Ici, « la rue est mise sur écoute » et le rap est celui de ceux qui s’y font des cheveux gris. Parce que la grisaille n’est pas grisante et qu’on est souvent d’abord victime de soi-même avant d’être victime des autres.