Mac Miller 1992 – 2018
Arrêtée en plein vol. Voilà comment l’on évoquera la trajectoire de Malcolm McCormick décédé des suites d’une overdose dans la nuit du 7 septembre 2018. Une nouvelle aussi dure que brutale, qui ne peut qu’être choquante quand on connaît les derniers épisodes de la vie du jeune rappeur originaire de Pittsburgh et auteur d’un superbe disque il y a seulement un mois. En proie à des addictions dont il n’a jamais caché la teneur dans sa musique, Mac Miller avait décidé de se montrer – publiquement du moins – sous un jour positif, comme le racontait parfaitement son dernier album Swimming, bijou d’écriture, personnel et sincère lorsqu’il s’agissait d’évoquer ses zones d’ombre sans jamais tomber dans le piège du pathos. Un disque référence pour le rappeur, que l’on aura constamment vu progresser ces dernières années, passant peu à peu du statut de simple rappeur étiqueté frat-rap à celui d’artiste touche à tout, autant capable de produire pour les autres (sous le pseudonyme de Larry Fisherman pour Vince Staples, SZA ou Earl Sweatshirt) que de se lancer dans un concept-album dédié à l’amour et aux femmes (The Divine Feminine). Mac Miller vient donc de nous quitter avec un dernier disque qui, malgré les idées noires, malgré la tristesse et malgré le danger de ses vices, n’aura eu de cesse de nous marteler le message du morceau « Self Care » : « Hell yeah, we gonna be alright ». On préférera retenir cette phrase dans nos têtes en évoquant le jeune Mac. Puisse-t-il continuer à s’allumer des clopes dans l’au-delà.