Lous : Solo mais philanthrope
Au-delà de la performance visuelle et du vent de fraîcheur qu’ils apportent, les morceaux de Lous and the Yakuza sont plus profonds qu’ils n’y paraissent. La jeune Belge aime distiller des souvenirs personnels, des sentiments intérieurs, des messages universels et des notions historiques. Le nouveau titre de Lous, « Solo », est à l’image du combat humaniste mais pas utopique de Lous : un condensé d’abnégation.
« C’est à mon retour en Belgique à l’âge de 15 ans que je me suis rendu compte de ma condition de Noire, on était trois Noirs dans l’école. Surtout qu’un Noir qui vient d’Afrique [Lous est née en République démocratique du Congo et a ensuite vécu au Rwanda, NDLR] c’est différent d’un Noir qui est né en Europe. Je n’avais aucun code, je criais haut et fort d’où je venais parce que j’en étais contente, je kiffe trop mes racines. C’est beaucoup d’ignorance au début, un problème d’instruction, et à force d’éducation, de répéter les choses en boucle, c’est finalement entré. J’ai tellement de peine pour les gens qui me blessent, je leur donne tout ce que j’ai à donner, comme ça ils ne paraîtront plus jamais comme des gens bêtes. J’ai eu le pire du racisme, on m’a traité de « nègre » en pleine face, on m’a dit « je te déteste sale noire » et je répondais « moi je t’aime ». Ils attendent des réactions violentes alors que je prône l’amour H24. Le voie du pardon est une voie très complexe, ça demande beaucoup d’humanité. Il faut vraiment aimer pour pardonner, il faut avoir beaucoup d’amour dans son coeur. Il faut pardonner pour soi. »
Propos recueillis le 27 septembre 2019.