Le « Black album » de Freko
« Dans son album, tu écoutais un morceau, tu te disais : « mais putain, Freko c’est une grosse caillera ». Puis tu écoutais un autre morceau et tu te disais : « hé mais Freko il est trop marrant ! » Et encore un autre et là tu te disais : « putain, le mec il réfléchit, il est loin d’être con. » Ainsi Cyanure parlait de l’album de Freko, prévu en 2004 chez Universal. Censé succéder à l’EP Mangeur de pierres, le disque n’est finalement jamais sorti. Depuis ? Freko a connu quelques fractures de vie supplémentaires et a navigué entre l’Association de dingos, la reformation d’ATK, et sa chaîne Youtube agrémentée de vidéos déjà entrées au panthéon des vlogs rap. Puis après un album sorti en 2019, le plus dingo des MCs français sort un Black Album. Dessus ? Des inédits, des titres déjà dévoilés sur sa chaîne Youtube et de merveilleux moments de complicité avec son pote Cyanure, sous le nom de Légadulabo. Mais aussi, à n’en pas douter, certains sons qui devaient figurer sur ce fameux album jamais sorti par Universal. L’indice ? La touche west-coast, voire sérieusement G-Funk qui se retrouve à l’écoute de plusieurs d’entre eux. En 2008, Freko le disait à L’Abcdr : « Universal m’avait présenté deux petits guitaristes, des jumeaux. ils ont rejoué l’instru de ‘Mangeur de pierres’ composée par Axis et c’était une tuerie. Mais je ne voulais pas faire que des morceaux comme ça. J’ai donc dit stop à Universal et j’ai rencontré Monk, le mec qui faisait la B.O du dessin animé Funky Cops sur M6. Monk de Bustafunk. Et lui m’a fait les morceaux plus ambiancés West Coast qui devaient être sur l’album. » Un disque fantôme qui éclaire ce qu’aurait pu être la carrière de Freko.