Isha, le flow et le durag des Américains
« J’ai pris le flow à Biggie, j’rappe comme un New yorkais et je n’ai confiance qu’en l’élasticité du durag ! » Les bases sont posées, et les idées d’Isha sont protégées par un couvre chef savamment noué. Un an et demi après La Vie augmente vol.2, le rappeur annonce la sortie prochaine du volume trois avec « Durag » son nouveau morceau, produit par Eazy Dew et sobrement mis en images par Guillaume Héritier. On se souvient du frigo américain qui avait donné lieu à un titre fétichiste des plus savoureux en 2017, c’est cette fois le durag qu’Isha emprunte à la mythologie américaine nineties pour cristalliser ses intentions. Il rappe comme un grand pendant deux minutes, sans laisser de place au vide, et en alignant les images bien senties : des tresses qui caressent des fesses, des claquements de ceintures au son des cantiques, un frimeur qui prend des gifles. Sans fantaisie, Isha frappe à grands coups de style et assène chaque phase comme une vérité absolue. Et celui qui essaie d’en placer une ne sera pas écouté, « comme les notes vocales de plus d’une minute trente. »