French Montana reprend (encore) un classique du rap new-yorkais
Depuis longtemps déjà, le rap new-yorkais pratique l’auto-citation. Des classiques locaux sont modernisés, recontextualisés et transmis à la génération suivante, comme une course de relais sans fin. Entre fierté et chauvinisme, ce mouvement porte un nom : le Rap New-Yorkais Consanguin™, sous-genre fascinant dont les chefs de file s’appellent Fabolous et French Montana.
La notion d’âge d’or se déplaçant avec les années, l’époque de réference pour ces rappeurs se situe désormais dans une période qui va des premiers Wu-Tang (1993) au Black Album de Jay Z (2003). Dans son dernier album, Fabolous reprenait ainsi « Represent » de Nas et l’éternel « Oochie Wally ». French Montana, quant à lui, citait les Diplomats de 2003 et le Raekwon de 1995 dans son album Excuse my French. « Off the Rip », son dernier morceau, fait coup double : accompagné de Chinx et N.O.R.E., Montana fait simultanément référence à « Wild for da Night » de Rampage et « Bloody Money » de Capone-N-Noreaga, deux morceaux sortis en 1997. À New York, rien ne se perd, tout se transforme, et Funk Master Flex cautionne évidemment tout ça en balançant quelques bombes. C’est le cycle de la vie.