Fayçal sort Bords perdus
Fayçal est un artiste discret, loin des canons de la productivité ambiante. Deux inédits, avec une inclinaison de plus en plus électro (souvenez-vous de « L’Appel de la nuit » qui revisitait le « Nightcall » de Kavinsky), voilà en tout et pour tout ce que le MC bordelais a délivré ces deux dernières années. Un besoin de recul et de discrétion qui semble faire partie du naturel de l’artiste, mais qui a peut-être à un moment été aussi teinté de raz-le-bol, comme il l’exprime à nos confrères du Bon Son. En cette fin d’année pourtant, Fayçal dégoupille à nouveau son stylo, avec un EP. C’est la première fois, et de ce format qu’il n’a jamais exploré, l’auteur de L’Or du commun fait encore une fois preuve d’une écriture en forme de ressac, de celles qui ont la capacité de faire remonter à la surface tous les antagonismes de l’Homme. Toujours le même spleen, introspectif et rétrospectif, la même faculté à regarder dans le rétroviseur, et parfois même à renvoyer à ses responsabilités « le seigneur comme D.A ». Le tout sur des productions signées DJ Yep, remplies « d’harmonies émotionnelles » pour reprendre les mots de leur auteur. Ça s’appelle Bords perdus et ça s’écoute au pied de la jetée, ou sur toutes les plateformes de streaming et téléchargement.