DOC X, kickage dans les règles
Sur l’artwork de Mieux vaut tard…, un enfant pose à côté d’une BMW massive. Une E30 avec grille Taifun. Sûrement une de celle que le Booba de Lunatic évoquait à l’automne 2000 sur « HLM3 » ou « 92i ». Le jeune garçon, sourcils froncés, poings serrés, pose comme s’il partait en guerre. La plaque d’immatriculation d’un autre temps indique le département 92 avec au centre 2 lettres : MC. Si ce n’est pas un hasard, il fait ici bien les choses. Car tout au long des huit titres de cet EP, un rappeur va froisser des instrus. Des instrus qui, eux aussi, ramènent vers une époque et des disques, ceux de Pete Rock & C.L. Smooth, d’Artifacts ou des Beatnuts. Et l’énergie déployée par DOC X pour kicker ses couplets, où les rimes internes se bousculent, ressemble à celle d’un Redman chauffé par une basse lourde et une batterie sèche. Pas encore disponible en streaming, seulement en copie « en dur » et payante disponible sur le bandcamp de Franck Da Cockroach, Mieux vaut tard… compte tout de même quatre clips disponibles sur YouTube pour ceux qui n’auraient pas de quoi mettre la main à la poche. Parmi eux, « Le temps et la passion » en featuring avec Kohndo qui s’est également attelé à l’enregistrement et au mix du EP. Trempant dans une atmosphère cool et surtout salutaire, le dernier en date « Sparring » est un parfait teaser si vous n’avez pas encore pris son train en pleine tronche. Un morceau qui file à toute allure sous l’élocution élastique et précise du MC. Comme il le rappe si bien lui-même pour clôturer son deuxième couplet : « Le plus intéressant : se laisser porter par la vibe du morceau sans en chercher les sens ». Sans se prendre au sérieux, DOC X sort, en toute discrétion, un des EPs les plus sportifs de ces derniers mois.