Dernier album pour Scarz le Rapologist
C’est une tradition qui a été décrite plusieurs fois dans nos colonnes : chaque hiver, Scarz livre un album. Décembre 2016 n’a pas échappé à la règle puisque Le Rapologist a sorti Tant qu’il est temps, son huitième projet solo en presque autant d’années. En dix titres bien remplis, le Niçois y aiguise un peu plus son code de conduite. Mais annonce aussi son dernier projet, avec ce flow bourru qui le caractérise. Alors pour ses trois derniers quarts d’heure au micro, le MC s’assume plus que jamais en tant que « sale puriste », plonge les yeux dans le rétro’ puis regarde l’horizon, donne ses derniers coups de coude et tapes dans le dos à un rap qui le tiraille, dédie un émouvant morceau à sa ville qui se réveille en larmes un 15 juillet 2016, et regarde la nuit lui ouvrir ses portes. Un dernier album envoûtant, qui sonne comme la fin d’un cheminement. Car ces dernières années, chaque disque de Scarz contenait un peu plus de clarté tout en continuant à propulser l’indignation musclée et les longues séquences de parts d’ombre des débuts. Bref, le rap d’un mec de mieux en mieux dans sa vie, mais de plus en plus mal à l’aise devant son époque. Et si cet article est bien trop court pour dire tout le bien que l’on pense de celui qui à la ville s’appelle Ben, c’est le moment où jamais pour vous de vous plonger dans sa discographie et dans le long portrait que l’Abcdr’ lui avait consacré l’an dernier. Il était titré « Le retour à la terre » et il s’accompagne désormais d’un disque qui rappelle à quel point il est important de profiter du monde qui nous entoure. Tant qu’il est temps.