Conférence « Femmes cachées : Derrière les micros »
« Le rap game nous fait perdre la tête restons lucide / C’est vrai derrière chaque grand homme se cache une femme » rappait récemment Alonzo dans un featuring avec Amel Bent. Mais si ce proverbe – à moitié appréciable, comme dirait l’autre – est autant paraphrasé par les rappeurs (Médine, Kery James, Despo Rutti…) c’est que la place des femmes dans un genre décrié à souhait pour son sexisme ne se limite pas aux refrains R’n’B. Outre les artistes, le rap français n’existerait pas sans ces « femmes cachées », attachées de presse, manageuses, directrices de label. Capacités d’organisation parfois hors du commun, entretien sans relâche des sociabilités nécessaires avec les autres acteurs de l’industrie, soutien émotionnel, voilà autant de compétences avec lesquelles certains hommes ne se prennent pas trop la tête, mais qui font très concrètement naître et durer les artistes, les albums, les belles interviews… Par ailleurs, elles n’ont rien à envier à leurs confrères puisqu’elles témoignent souvent d’une vision d’ensemble, d’un sens de la direction artistique, d’une inventivité tout terrain, et surtout, une passion pour la musique et un goût pour le travail acharné. Autant de qualités et de besognes quotidiennes peu mises en avant en général, et encore moins lorsqu’il s’agit des femmes de l’industrie de la musique censée être la plus sexiste de l’univers – comme si dans le rock ou la variété française les directrices de label couraient les rues.
C’est pourquoi notre merveilleuse rédactrice Ouafa Mamèche organise le 22 juin avec sa maison d’édition Faces Cachées, une conférence qui leur donnera la parole à partir de 17h à The Family (25 rue du Petit Musc, 75 004 Paris). Netta Margulies, attachée de presse indépendante dont le professionnalisme et la gentillesse ont permis de nombreuses interviews, notamment sur ce site ; Pauline Duarte, directrice de Def Jam France (rien que ça) et Daphné Weil, productrice et manageuse de longue date d’Ärsenik, reviendront sur la réalité de leur métier et les idées reçues qui vont avec. L’occasion d’entendre ces femmes peu visibilisées mais sans lesquelles notre musique préférée ne vivrait pas aussi bien – voire pas du tout.