Casey et Ausgang réveillent le fantôme de « Chuck Berry »
Le clip commence par un contre-pied, avec quarante-cinq secondes de chant traditionnel et de kora, assurées par le guinéen Sekou Kouyate. Et à bien considérer, ce qui suit est aussi un contre-pied pour ceux qui s’attendaient à un retour solo de Casey à une forme rap pur après les aventures Zone Libre et les récentes rééditions de ses premiers albums. « Ne me demande pas si je suis à ma place : j’ai déjà brûlé la scène », affirme d’ailleurs d’emblée la rappeuse du Blanc-Mesnil. « Chuck Berry » est pourtant fidèle à ce qu’elle porte depuis plus de vingt ans : une interrogation constante sur les questions d’identité, d’appropriation et de réappropriation culturelle, et de place à prendre dans un monde qui minimise les identités communautaires et de classe. Il y a pourtant du neuf dans ce premier extrait de Gangrène. L’adaptation de Casey à la scansion du rap moderne (déjà montrée sur le « En bas d’la page » de Harry la Hache). L’hybridation dans cette direction rock par la formation Ausgang, entre la syncope apportée par le batteur Sonny Troupé et les distorsions synthétique de Manusound. Et pour avoir eu l’occasion d’avoir quelques aperçus des autres titres de ce Gangrène, « Chuck Berry » est à la fois une bonne entrée en matière autant qu’un fragment de ce diamant brut prévu pour le 6 mars prochain.