Cadeau d’Halloween : Don Choa feat. George Romero
Des fils à papa à soigner façon goret dans Dr Hannibal, c’est au tour des nazis dans « Kill Dem All », une des chansons les plus réussies de l’EP sorti en avril par le rappeur le plus drôle de la FF. S’il y a bien de jouissives scènes de bataille et de résistances, ce sont plutôt celles empruntées aux classiques du cinéma d’horreur, avec toutes ses composantes – des survivant-e-s classes, une centrale électrique louche, un virus et même un caddie. Des nazis aux zombies, glissement sonore qui fait songer à un opus de Call of Duty, mais qui n’est pas si arbitraire que ça. Au moins depuis le chef-d’oeuvre de Romero, les morts-vivants sont un parfait support métaphorique pour la critique sociale : le passé et présent raciste des États-Unis dans La Nuit des Morts-Vivants (Night of The Living Dead, 1968), la société de consommation dans Zombie (Dawn of the dead, 1978). Ce n’est pas pour rien que le morceau qui clame « Nique l’État et tous ses avatars / Tous les condés sont des bâtards » débute par un plan sur le cadavre zombifié d’un agent de police… À saluer, au passage, le travail de la maquilleuse toulousaine Marine Bouvier sur le rendu visuel des visages. Et celui des danseurs, sous un pont tagué de bombe rouge, en un hommage explicite aux chorégraphies saccadées du « Thriller » de Michael Jackson. Don Choa dans ce qu’il a de plus original : un humour décalé et sans compromission.