Le C.Sen ne fait aucun commentaire
À celui qui connaît un peu la discographie du C.Sen, il n’aura pas échappé que le rappeur du dix-huitième arrondissement est un spécialiste du portrait de ses contemporains taillé en creux du sien. Alors quand il intitule l’une de ses chansons « No comment », Pierre Cesseine ne peut que mentir un petit peu puisqu’il a toujours ponctué les contradictions de l’existence, la sienne et celle de tous, avec des traits d’esprit mélangeant humour, affection et noirceur. Pressentiment vérifié, tant ce titre qui annonce l’arrivée prochaine de l’EP Sourire Jaune n’échappe pas à la règle. Celui qui se fait surnommer Le Parpaing y déambule d’une façon laidback typiquement parisienne et peuple les bribes de vie qu’il raconte de commentaires et annotations. En parlant du rappeur habitué à graffer le grand mur de la rue Ordener, Thomas Blondeau avait écrit que sa « poésie fugace scintille au creux des rues électriques. » Avis à tous ceux qui « réalisent leurs erreurs plus vites que leurs rêves » et qui se refont le portrait au détour des ruelles et des couleurs des néons, que ce soit du nord parisien ou d’ailleurs : le C.Sen est une nouvelle fois de retour.