Souvenir

Fonky Family – La Friche, 1996

Emblème de l’épopée du rap phocéen à la fin des années 90, la Fonky Family explosera avec l’album Si Dieu Veut… en 1998. Deux ans plus tôt, le groupe se faisait les dents sur scène, à Marseille. On a retrouvé l’enregistrement de ce live oublié.

Merci à Anthony Cheylan, qui a retrouvé ce live parmi ses vieilles K7 audio. Il nous en raconte la genèse :

« En 1996, IAM s’était occupé de la programmation de Logique Hip-Hop, le premier festival du genre à Marseille. Pour la clôture, ils ont décidé de caler la Fonky Family. A cette époque, la FF n’a rien sorti à part son feat sur le désormais légendaire « Bad Boys de Marseille ».
Les membres du groupe ont une réputation sulfureuse, un buzz gigantesque et une moyenne d’âge d’à peine 20 ans. Le live est retransmis en direct sur Radio Grenouille, une des rares radios locales à passer du rap. C’est là-dessus que j’ai pu suivre le concert et l’enregistrer sur une vieille cassette, vu que je n’avais pas réussi à me rendre à Marseille ce soir-là.

Cet enregistrement est donc complètement inédit et exceptionnel à plusieurs titres. D’abord, parce qu’on y trouve des morceaux qui n’ont pas été inclus sur l’album Si Dieu Veut…, sorti deux ans après. Le groupe est encore en formation, mais on sent déjà que les tempéraments s’affirment : Don Choa démarre au quart de tour en freestyle, Menzo gère le show à défaut d’avoir les meilleurs couplets, Sat communique le plus. Et déjà, Le Rat est le diamant brut de l’équipe tandis que l’on regrette l’absence de Blaze, dit Fel’.

Surtout, on peut voir ce live comme un témoignage historique d’un certain âge d’or du rap marseillais, une sorte de prequel annonciateur des grandes sagas à venir et que l’on décèlera à travers quelques détails. Tous les futurs protagonistes sont là : le groupe Soul Swing (and Radical) avec Def Bond, K-Rhyme le Roi et le Dope Rhyme Sayer, que l’on connaîtra plus tard sous le nom de Faf Larage

– ou « MC Dubois », c’est selon. Sans qu’on s’y attende vraiment, l’inénarrable Bouga monte sur scène et annonce le lancement de sa marque MDLR (Mecs de la Rue). Akhénaton, fasciné par New York, ramène dans ses valises le rappeur américain Bruizza. Il appelle aussi les spectateurs à se torcher avec le magazine Taktik, un journal gratuit qui avait critiqué IAM quelques jours auparavant. Comme je n’étais pas dans la salle, je ne sais pas si beaucoup de spectateurs ont obéi.

Au rayon des anecdotes, on notera que Shurik’n souffrait d’une extinction de voix pour avoir trop poussé la veille, et que les autres artistes de la soirée étaient Expression Direkt et KDD, mais j’ai enregistré quelque chose sur le freestyle final. Oui, j’ai honte.

Deux ans après ce concert, la FF deviendra l’un des groupes les plus populaires de France. Sans concession – ni rémission –, le collectif réussira un joli tour de force en vendant plus de 250 000 exemplaires de son premier album au son à peine moins brut et poussiéreux que cet enregistrement. C’est dire. »


Tracklisting

  1. Intro
  2. Marseille/Queens, Bad Boy Affiliation (ft. Bruizza)
  3. La Mort est Facile
  4. Interlude DJ Djel
  5. Freestyle Le Rat Luciano
  6. Le Chacal
  7. La Force au Micro
  8. Bad boys de Marseille (version sauvage) (ft. IAM & Bruizza)
  9. Nique la Musique de France
  10. Interlude Bouga
  11. Freestyle final (ft. Faf Larage aka le Dope Rhyme Sayer & Def Bond)
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1 commentaire

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  • Alou,

    J’ai cru que Shurik’N allait clamser sur Bad Boys 😉 Vous manquez la FF.