Interview

Joe Vitterbo, artisan beatmaker

Chaud partisan du do it yourself, intermittent du beatmaking et artiste-artisan polyvalent, Joe Vitterbo se fait la main sur des remixes tout en préparant tranquillement son prochain album, après Sometimes you have to stick with the old school ways en 2012.

Le producteur Joe Vitterbo s’est fait remarquer avec l’album instrumental Sometimes You have to stick with the old school ways, sorti en 2012. Un album autoproduit, bourré de samples et de scratches, et pour lequel il a tout fait lui-même, jusqu’à la pochette. C’était son premier disque à faire l’objet d’une distribution digne de ce nom, mais l’homme n’en était pas à son coup d’essai. Il avait déjà réalisé un premier mini-LP en 2004, 7 ½ tries, puis Blind, en 2006, composé « avec l’aide de la nuit, du silence, de l’urgence, et d’un matériel défectueux », qui a circulé sous le sceau de la clandestinité. Joe Vitterbo — pseudo trouvé dans un classique de la série B injustement méconnu — est d’ailleurs un artiste-artisan touche à tout, qui, comme en témoigne son site, fait non seulement de la musique et pas seulement avec des machines, mais aussi dessine, fait de la photo… et au milieu de tout ça, se fait la main sur des remixes de morceaux de rap américain tout en préparant tranquillement son prochain album.


Abcdr Du Son : Tu as déjà eu l’occasion d’expliquer dans une interview d’où venait ton pseudo… Peux-tu nous dire maintenant d’où vient le sample du morceau « Gotta Stick with the Worst » qui donne son titre à l’album ? D’ailleurs, as-tu hésité entre plusieurs titres pour cet album ou bien celui-ci s’est imposé tout de suite ?

Joe Vitterbo : C’est un emprunt à Jim Jarmush, un extrait de Ghost Dog pendant lequel Forest Whitaker explique à Isaac de Bankolé qu’en certaines circonstances, il faut savoir se référer aux voies de l’ancienne école… C’est un film que je revois régulièrement avec plaisir, pour son rythme, sa galerie de personnages, l’ambiguïté que laisse planer le scénario sur le bien-fondé de la dévotion du « samouraï » à son « maître », avec tout ce que ça peut symboliser… Et puis il y a cette B.O. de RZA que je trouve parfaite et qui achève de donner toutes leurs dimensions aux images.

Il n’y a aucune revendication derrière le choix de ce titre. Je n’ai pas cherché consciemment à aller à l’encontre des sons dominants aujourd’hui. Je ne me suis pas posé ces questions-là, j’ai fait avec ce que je savais, ce que j’avais et ce que j’aimais. J’ai simplement trouvé que cette phrase résumait plutôt bien la façon dont la couleur et le son de ce disque s’étaient en quelque sorte imposés à moi… Ce que je veux dire c’est que si j’ai suivi les « codes » de ce qu’on appelle aujourd’hui la « old school » c’est simplement parce que ce sont ceux avec lesquels j’ai grandi dans les années 1990, ceux que je connais. Je n’avais pas forcément conscience que ça sonnait « old school » avant que des potes ne finissent par me le faire constater…

Ensuite, à un niveau plus personnel, ce titre exprimait aussi mon envie d’en revenir à certains fondamentaux de mon rapport à la musique pour retrouver l’énergie, l’inspiration et le plaisir… Aller vers mes « old school ways », c’est-à-dire rallumer le sampler sans enjeux ni idées préconçues, c’était en quelque sorte me ressourcer.

A : Comment fais-tu pour choisir les titres de certains morceaux ? Dans certains cas ils sont tirés ou directement adaptés de samples vocaux, mais dans d’autres, ça paraît moins évident…

JV : Choisir des titres, c’est un exercice que j’ai toujours trouvé hyper-compliqué… J’ai essayé de faire preuve d’un peu d’imagination, en fonction de ce que le beat m’inspirait. Mais au final effectivement, je m’inspire assez souvent d’une phrase samplée ou scratchée, parfois du titre ou du nom du compositeur du morceau original dont j’ai tiré une boucle. Je fais en sorte que ça ait une petite signification, au moins pour moi… Sans non plus me torturer l’esprit là-dessus. Il ne faut pas forcément chercher très loin : « Groovy Harry » se base sur des samples de la B.O. composé par Lalo Schifrin pour Dirty Harry, « Teenie Weenie Groovy » est construit entre autres autour d’échantillons de Teenie Weenie Boppie, que Gainsbourg a écrit pour France Gall à la fin des années 1960. Il est vachement bien ce morceau, un truc hyper cuivré qui raconte l’histoire d’une gamine qui fait une overdose de LSD !

A : Comment as-tu déterminé l’ordre des pistes ? Quelle est la part du hasard là-dedans : est-ce que dans certains cas tu as hésité (ou pas)… ?

JV : J’ai voulu construire un voyage, avec l’idée de choper l’auditeur dès le début du disque pour le balader pendant quarante-cinq minutes. J’ai cherché à mettre en place des tableaux, en articulant mes titres les plus courts et mes jingles autour des prod’ un peu plus longues. Il y a eu quelques hésitations, j’ai fait plusieurs tests, il y a certains morceaux qui ont disparu du tracklisting… Mais à partir du moment où je me suis décidé sur les grandes lignes, il n’y a plus eu de hasard, le puzzle s’est complété assez logiquement. C’est une étape à laquelle j’ai fait gaffe, je n’avais pas envie que mon album soit une simple succession de singles, sans liens ni transitions entre eux. J’avais envie qu’on puisse le considérer comme un tout, avec un début, une fin, et un parcours entre les deux. C’est pour la même raison que j’ai essayé de soigner l’emballage de la version CD, en sérigraphiant moi-même mes pochettes. J’avais envie d’un objet cohérent. Je ne sais pas si j‘ai réussi…

A : Comment as-tu concrètement appris le turntablism ? Quelqu’un t’a mis le pied à l’étrier ou bien ça a été du pur do it yourself depuis le début ? Et avec tes machines ?

JV : Je me souviens que quand j’étais mioche, j’essayais de scratcher sur la platine de mes parents avec le 45 tours de Break Machine ! Plus sérieusement, j’ai eu l’occasion de pouvoir approcher ma première MK2 et mon premier sampleur vers 1993-1994 je pense, par le biais de potes musiciens qui s’essayaient à la production rap et électro. L’un d’eux tenait aussi les machines et les platines dans un groupe de fusion dans lequel j’étais bassiste. C’est lui qui m’a d’abord montré les rudiments du beatmaking, sur son Atari 1040STf et son sampler S2000, que j’ai d’ailleurs fini par lui racheter à la fin des 1990. J’ai bricolé mes deux premiers disques avec ça, en utilisant uniquement les 52 secondes de mémoire disponibles dans mon sampler. L’Atari, avec sa souris défectueuse et ses 16 pistes maximum, me servait de séquenceur et de contrôleur midi… Ça c’était old school !

J’utilise encore le S2000 aujourd’hui, mais j’ai fini il y a quelques années par accepter ce bond en avant technologique majeur à mon échelle, qui a consisté à m’équiper enfin d’un ordinateur convenable et d’une carte son ! Et c’est entre autres pour cette raison que Sometimes… est le premier album sur lequel je fais apparaître du scratch, parce que cette fois mon matériel me le permettait, tout simplement. Du coup, c’est en bossant ce disque que je me suis mis à travailler un peu plus sérieusement, même si j’ai une platine et une mixette depuis des années et que je me suis toujours plus ou moins régulièrement amusé dessus. J’ai une approche totalement do it yourself du turntablism et sincèrement, j’ai encore énormément de choses à apprendre. En l’occurrence, sur l’album, j’ai fait pas mal d’édition, pour nettoyer mes cuts et recaler mes amorces… J’assume, dans le sens où je ne recherche pas la technique à tout prix. Je ne concours pas pour les DMC, j’utilise le scratch comme un instrument, au service de la musique, en l’employant comme soliste, comme pourrait par exemple l’être une voix ou une guitare…

« Je ne recherche pas la technique à tout prix. J’utilise le scratch comme un instrument, au service de la musique. »

A : Peux-tu nous dire un mot de ton label « Young & Green Records » ?

JV : Young & Green est une entité tout ce qu’il y a de plus officieuse. C’est le nom générique que j’emploie pour labelliser les différentes choses que je peux faire, quand j’organise un concert, quand je fais de la sérigraphie ou quand je sors un disque… Il n’y a rien de plus et je ne sais pas si ça a vocation à s’officialiser un jour. Je le ferai si je constate que ça peut m’être utile, mais pour l’instant, c’est juste un nom qui circule, une entité de plus derrière laquelle j’aime bien me camoufler. Young & Green parce que nous serons toujours jeunes d’esprit malgré l’inéluctable grisonnement des tempes…

A : Où en es-tu de la préparation de ton prochain album ?

JV : J’ai accumulé pas mal d’idées et de bouts de prods ces deux dernières années, que je commence doucement à trier. A priori j’ai suffisamment de matière, mais je préfère prendre mon temps. Pour Sometimes…, j’étais volontairement dans une certaine urgence, je voulais voir des choses se concrétiser rapidement et j’évitais assez soigneusement de me poser des questions. C’est d’ailleurs l’approche que je continue à avoir avec mes remixes, que je produis et sors dans la foulée, avec un mix un peu cheap et sans rien masteriser.

Mais pour le prochain album, j’ai envie de me laisser le temps du recul et de laisser mûrir. Et je me pose encore des questions sur la forme que je veux lui donner. Est-ce que par exemple je repars sur un disque totalement instrumental ou est-ce que j’essaie de convaincre quelques rappeurs pour des feats ? Ou bien est-ce qu’il ne serait pas plus pertinent de sortir des maxis plutôt qu’un long format ? J’aimerais faire ça bien, démarcher des partenaires au moins pour assurer une distribution correcte. Mais ça impliquerait en contrepartie de pouvoir consacrer plus de temps et d’énergie à Vitterbo, pour la promo et pour monter un live. Ce qui n’est pas forcément évident, car mes autres projets sont eux aussi plutôt chronophages.

En tout cas j’ai des prods qui s’entassent et je recommence à ressentir le besoin de concrétiser et de finaliser quelque chose assez rapidement. Alors je vais essayer de donner quelques nouvelles au printemps 2015, au moins avec quelques titres et une distribution numérique via Young & Green, en attendant…

A : Discutons de quelques disques. Dis-moi ce qu’ils t’inspirent…

RZA Ghost Dog – The Way of the Samurai

Joe Vitterbo :  Comme je te le disais tout à l’heure, je trouve que cette B.O. remplit magnifiquement son rôle. Déconnectée des images, elle perd une partie de son charme, mais elle reste évocatrice. J’aime le son, son côté boiteux, l’aspect très brut du montage global. J’adore le fait qu’on puisse avoir le sentiment que RZA a fait ça en un quart d’heure… C’est quelque chose qui me plaît et qui revient régulièrement quand j’écoute son travail, cette impression de spontanéité et d’ « instinctivité » dans la façon dont il construit un groove.

DJ Shadow Endtroducing

JV : Difficile de ne pas le considérer comme un classique. Il a un vrai son, ce disque ; une prod’ à la fois millimétrée et crade, avec ses accumulations de samples et le groove bancal des grosses loops de rythmiques et du scratch. Je n’aime pas tout, mais je continue à beaucoup apprécier l’esprit et l’atmosphère qui se dégage de l’ensemble. J’aurais adoré pouvoir accompagner Shadow dans le sous-sol de ce disquaire où il est interviewé pour Scratch ! Je n’ai pas vraiment suivi sa discographie après Endtroducing, en tout cas pas suffisamment pour avoir un avis… J’ai écouté Unkle, posé une oreille à The Outsider, mais sans plus. Pendant les années 2000, j’avoue que j’ai eu moins de curiosité pour toute cette scène trip-hop/électro, je me suis peu à peu lassé de l’évolution du son, devenu trop « propre » à mon goût et qui pour moi conduisait trop souvent à privilégier la notion de production au détriment de la composition, de l’énergie ou de l’émotion…

Wax Tailor Tales of the Forgotten Melodies

JV : C’est marrant, je ne me suis rendu compte qu’après coup que j’avais comme lui samplé l’intro du « Feeling Good » de Nina Simone, pour le titre « (F)ever » que j’ai sorti en 2013 sur la compil’ JFXbits #06 de Jarring Effects. J’avais complètement oublié ce beat de Wax Tailor… Comme je viens de te le dire, je suis passé à côté d’un certain nombre de choses dans les années 2000. Ça a été le cas pour cet album, que j’ai entendu partout mais que je n’ai finalement écouté que d’une oreille. Je le trouve bien foutu, mais ce n’est pas vraiment une référence pour moi. J’aime bien ses rythmiques, je suis moins fan du côté mélodique et, pour en revenir à ce que je disais à l’instant, c’est déjà un peu trop « propre » pour moi… On parlait du boulot de RZA pour la B.O. de Ghost Dog : ce sont des boucles et une rythmique, mais ça lui suffit à poser une ambiance, parce que c’est plein de matière, ça transpire, ça boîte un peu… J’aime ça. Quoiqu’il en soit, il faudrait sûrement que je prenne le temps de plus me pencher sur ce que fait Wax Tailor…

Beastie Boys Check your Head

JV : Je cite systématiquement ce disque comme une référence pour moi. Il est sorti en 1992, j’avais 16 ans, j’étais jeune musicien, et je pense qu’il a eu un impact assez déterminant sur mon rapport à la musique, voire au-delà. Je sais pas, il est peut-être juste arrivé au bon moment, c’est tout. Ce qui est sûr, c’est qu’avec cet album, les Beastie m’ont totalement décomplexé. Ils m’ont autorisé à ne plus me soucier des questions de styles ou de tribus musicales, moi qui avait une affiche des Béru sur le mur de ma piaule, qui jouait de la basse dans un groupe de rock alterno et qui écoutait Authentik et Le Futur que nous réserve-t-il ? en boucle… Et puis il y a tout dans cet album, des milliards d’idées, un son de groupe incroyable, qui leur permet de passer du jazz funky au punk hardcore avec une évidence, un naturel et une décontraction qui personnellement m’impressionnent. C’est un des rares groupes dont je crois avoir tous les albums, mais la période qui m’a le plus marqué reste cette trilogie Paul’s Boutique, Check Your Head et Ill Communication. À partir de Hello Nasty, j’ai continué à les suivre mais avec moins de ferveur, j’ai été un peu moins attentif. Il faut sans doute que je me replonge dedans, j’en suis resté à l’impression que sur la longueur les Beastie avaient un peu de mal à renouveler la recette. Mais c’est un groupe dont je respecte énormément le parcours. Et mine de rien, la mort de MCA m’a mis une tarte…

Dilated Peoples The Platform

JV : Je n’aime pas toute la discographie des Dilated mais celui-là aussi est un classique pour moi. Dans le sens où je crois qu’il renferme tout ce que j’aime dans le rap : les prod’ sont groovy, DJ Babu n’est pas relégué à l’arrière-plan, Evidence et Rakaa sont dans l’équilibre, le tracklisting est réussi, le tempo est le bon, l’esprit aussi… À la même époque, je suivais aussi ce que pouvait sortir un label comme Rawkus : Black Star, Pharoahe Monch, le Home Field Advantage de High & Mighty… Ça faisait du bien. Et ça reste des albums que j’écoute régulièrement.

Omega One The Lo-Fi Chronicles

JV : Je ne connaissais pas cet album… J’ai réécouté pour l’occasion le morceau « Coma » qu’il a produit pour Aesop Rock, j’avais pas fait le rapprochement. Ce que j’ai entendu des Lo-Fi Chronicles sonne bien, mais je crois que je trouve les formats un peu longs. C’est pas évident sur des boucles hip-hop d’arriver à développer des idées sur plus de trois minutes sans justement finir par tourner un peu en rond… C’est un truc assez délicat, auquel j’ai fait attention pour Sometimes…, en essayant de ne pas étirer mes beats à outrance. J’en reviens à l’idée de voyage : j’ai cherché à faire en sorte que les paysages soient agréables mais évoluent suffisamment vite pour qu’on ne s’en lasse pas trop. C’est pour ça que j’ai beaucoup de morceaux qui ne dépassent pas les deux minutes trente.

Mister Modo & Ugly Mac Beer Modonut

JV : J’apprécie l’état d’esprit qui se dégage de leurs prod’ et leur façon de bosser, le fait qu’ils revendiquent le diggin’ et l’usage du sample, les scratches, l’humour… La série des Modonut me fait un peu penser à ce que sortait un label comme MoWax, puisqu’on parlait de DJ Shadow. Ou à Kid Koala ou Scruff, sur Ninja Tune… Ceci dit, j’ai tendance à préférer leurs titres typiquement hip-hop, comme « Diggin’ in the crates » [sur Modonut 2] ou certaines ambiances de l’album Remi Domost. [EP sorti en 2010 et invitant notamment Mike Ladd sur un titre – NDLR.]

Suprême NTM Authentik

JV : Je me rends compte que ça fait une éternité que je ne l’ai pas écouté, mais à l’époque, comme je te le disais, la K7 a tourné en boucle dans le poste ! La première fois que j’ai entendu NTM, c’est sur Rapattitude, en 1990. Pour moi qui depuis ma province vivait l’essoufflement du rock alternatif, des groupes comme eux ou Assassin ont représenté la relève en débarquant à l’aube des 1990. Dans l’énergie, l’aspect revendicatif des propos, un certain côté do it yourself et hardcore… Et même dans le son finalement, il y avait beaucoup de similitudes avec ce qui pouvait m’attirer gamin dans le rock alterno. Mais c’est incontestablement Paris Sous Les Bombes qui restera pour moi leur album de référence. Je les ai vu plusieurs fois en live sur cette tournée en 1995, c’était quand même un duo de frontmen ahurissant.

Cypress Hill Black Sunday

JV : Entre le flow de B-Real et les prod’ de Muggs, on a l’impression d’être dans Freaks et de se balader la nuit dans les allées du cirque… C’est tout autant malsain et lourd que frais et entraînant. J’étais assez fan de DJ Muggs dans ces années-là, 1992-1994 en gros, entre ce qu’il faisait avec Cypress Hill et House Of Pain. Des morceaux parfaits pour que des rockers se pètent la nuque. Par contre, ça peut paraître paradoxal puisque je viens aussi du rock et de la fusion, mais je n’ai pas du tout accroché à Skull & Bones. Je respecte la démarche, simplement je n’ai pas trouvé ça réussi. Je suis pas sûr que ça vieillisse mieux que Body Count [groupe de métal fondé par Ice-T au moment de l’album Original Gangster – NDLR]. En fait j’ai arrêté d’écouter Cypress Hill après Temples Of Boom et le EP Unreleased and Revamped. Il faudrait que je réécoute IV et ce qu’ils ont fait depuis…

John Coltrane A Love Supreme

JV : Mon album de jazz préféré ? Je vais te dire A Love Supreme de Coltrane en quartet, je ne serais certainement pas le seul. Ça n’a pas directement à voir avec son aspect spirituel et mystique, mais c’est un album qui m’enveloppe par son intensité, l’émotion et l’énergie qui se dégagent de l’harmonie entre les musiciens. Et puis, même si j’en entendais gamin chez mes parents, c’est un peu ce disque qui m’a servi d’introduction au jazz. Et quand je l’ai écouté pour la première fois, au début des années 90, c’était avec un pote qui y cherchait d’éventuels samples. Finalement, c’est cet usage du sampler qui m’a ouvert à la musique, dans son sens assez global, en m’obligeant en quelque sorte à une certaine curiosité…

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