Drumma Boy
Ambitieux, bosseur acharné et toujours prompt à caser son gimmick dans ses productions, Drumma Boy a enchaîné les sons pour tout ce que la planète sudiste compte de rappeurs. Entretien express avec un mec de Memphis qui est déjà allé loin.
Drumma Boy a sûrement grandi en admirant les super-producteurs tels Swizz Beatz, Neptunes et Lil Jon, et a décidé de faire pareil. Ambitieux, bosseur acharné et toujours prompt à caser son gimmick dans ses productions, le jeune prodige a enchaîné les sons pour tout ce que la planète sudiste compte de rappeurs (Scarface, Bun B, T.I., Gorilla Zoe, Lil’Scrappy, 8 Ball & MGJ, T.I, Rick Ross et croyez-nous, on en oublie). Il a même réussi l’exploit de travailler en même temps pour les ennemis jurés Young Jeezy et Gucci Mane. Mais Drumma Boy n’est pas que business et l’ambition, puisqu’il tente actuellement, entre collaboration artistique et œuvre caritative, de relancer la carrière de ce pauvre Young Buck. Entretien express avec un mec de Memphis qui est déjà allé loin.
Les débuts
« Ma mère était chanteuse d’opéra, mon père joueur de clarinette. J’en jouais aussi et mes parents avaient l’habitude de me réveiller à 5h30 pour me faire répéter. Ça m’a donné un gros sens de la discipline et ça m’a rendu très déterminé pour la suite de ma carrière.
J’ai grandi à Cordova, dans le Tennessee. Il y avait déjà beaucoup d’artistes hip-hop dans le coin (Tela, Gangsta Boo, Three 6 Mafia, Playa Fly). J’ai commencé à rapper et à faire de sons. Quand j’ai collaboré avec Yo Gotti, on s’est fait connaître et on s’est imposés comme les représentants de la nouvelle génération. En parallèle, je jouais beaucoup au basket et j’étais plutôt bon. J’ai même essayé d’obtenir une bourse pour aller à l’université. J’avais des offres de quelques universités (Memphis, Arkansas …) mais j’ai renoncé à cause de la musique. Je gagnais de l’argent avec mes sons depuis l’âge de 14 et je me suis dit que l’Université m’empêcherait de continuer à gagner de l’argent comme producteur ! »
Rencontres et collaborations
« J’ai rencontré T.I. quand j’avais 17 ans. J’allais aux soirées de lancement de ses albums, aux sessions d’écoute, toujours à attendre qu’une opportunité se présente. C’est le business en même temps : il faut rester présent, disponible, rappeler qu’on existe. Ca a pris sept ou huit ans avant que je produise un son pour de ses albums [notamment « Ready For Whatever » sur l’album Paper Trail].
Mais l’un des artistes qui m’a le plus impressionné, c’est Young Jeezy. Ensemble, on a fait « Standing Ovation » (sur Thug Motivation 101), « Put On » (The Recession) qui a été nominé aux Grammys. Idem pour « Lose My Mind » qui a aussi été nominé. C’est toujours un plaisir de bosser avec lui. Et même si je produis aussi beaucoup de sons pour Gucci Mane [avec qui Jeezy a une interminable embrouille depuis 2005], ça ne change rien. Je bosse avec Jeezy le lundi, avec Gucci le mardi et je ne mélange pas les choses.
Récemment, j’ai produit tout le street-album Back On My Buck Shit Volume 2 de Young Buck. On se connaissait depuis longtemps, on parlait de faire des trucs ensemble mais c’est quand il a eu le plus besoin que j’ai eu l’idée de ce disque. On a eu de très bons retours sur cette collaboration donc on prévoit un nouveau volume, mais cette fois-ci, on le mettra en téléchargement sur iTunes. »
Expérience en studio
« La plupart du temps quand j’essaie de placer un son sur un album, j’essaie de connaître le titre de l’album, le concept, l’ambiance. C’est plus important pour moi que de proposer n’importe quelle musique. Ensuite, j’ai appris à optimiser mon temps en studio. C’est du temps qu’on paie et il faut le rentabiliser. Par exemple, je sais que je n’arrive à rien quand j’ai faim. Aussi, je mange toujours avant d’aller en studio ! Je vois tellement de gens passer leur temps en studio sans aboutir à rien ! Mon rôle est aussi d’encadrer l’artiste avec qui je suis en studio. De capter son état d’esprit. Chaque artiste est différent et je suis un peu un psychologue avant d’être un producteur ! »
L’argent
« Les albums se vendent moins qu’avant mais toutes les chansons que je fais sont exploitées en singles. Par exemple, on a récemment vendu trois millions de sonneries de portable pour « No Hands », le single Waka Floka. Donc il n’y a pas de problème : si tu fais de la bonne musique, elle se vendra. »
La suite
« Je fais plein de trucs. J’ai des projets dans le rock, la country, le R&B. J’ai un son sur l’album de Musiq Soulchild et j’ai récemment bossé avec Mary J Blige et Jagged Edge. Je rappe aussi, sous le nom de D-Boy Fresh. Vous pouvez checker ma mixtape The Birth of D-Boy Fresh sur Livemixtapes.com. »
[…] le pari de ce style efficace, quitte à pêcher en originalité. Au milieu de cette émulation, Drumma Boy a rappelé qu’il reste maître de ce style. Si son “Ferrari Boyz” pour Flockaveli […]
a yeeeeah boy!!
Congrats Underscore/Undercov’ !