Diamond D
The Huge Hefner Chronicles
Figure fondatrice majeure du collectif D.I.T.C., auteur de deux albums solo de premier plan (Stunts, Blunts and Hip-Hop, et Hatred, Passions and Infidelity) et d’une quantité infinie de productions sur un paquet d’albums majeurs de ces vingt dernières années, Diamond D n’est pas tout à fait un parfait inconnu. Et s’il n’est plus une vraie tête d’affiche depuis un moment, ses états de service donnent toujours envie de laisser traîner une oreille curieuse sur ses nouveaux projets. Le dernier en date s’intitule The Huge Hefner Chronicles, en référence au magnat de Playboy, Hugh Hefner. Pourquoi cette référence aussi explicite qu’inattendue ? La réponse n’est ni donnée ni vraiment évidente. On devine juste que le DJ, producteur et MC trouve certains points communs entre la vie torride de Hugh Hefner et son quotidien (fantasmé ?) de quarantenaire.
Annoncé comme un vrai nouvel album, The Huge Hefner Chronicles sent rapidement la récession. A peine une demi-heure au compteur, un casting composé de rappeurs rangés dans la catégorie des quatrièmes couteaux – Sadat X mis à part -, seulement trois morceaux effectivement produits par l’auteur supposé de cet album. De la récession à la carotte il n’y a qu’un pas. Heureusement, Diamond D a encore un semblant de carnet d’adresses et les producteurs invités tiennent bien la route. Mention spéciale à DJ Scratch et Cook à l’origine des deux meilleurs morceaux (‘U Can’t Be Me’, ‘I getz it in’) de l’album. Du bon vieux gros boom-bap très classique qui transpire New-York, le sampler et fait toujours claquer les enceintes bien affûtées.
En revanche, n’imaginez pas trouver le moindre intérêt du côté des rappeurs rameutés pour l’occasion, D n’est toujours pas un grand MC et ses compagnons de fortune ne décollent pas plus. L’intérêt est ailleurs. Difficile tout de même de comprendre pourquoi certains des cracheurs de feu de Babygrande – au hasard Vinnie Paz, GZA ou N.O.R.E. – ne se sont pas retrouvés sur un projet de cet acabit.
Fat Joe aura beau jouer les cautions morales (et historiques) en introduction, The Huge Hefner Chronicles reste un album au rabais. Quelques bonnes productions, mais tout péché nostalgique mis à part, cela reste bien trop peu pour enflammer une galette qui pue la crise. Ou la carotte.
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