J-Zone
S.L.A.P
Le King Pimp est de retour, et son actualité est pour le moins chargée : il figure sur le tracklisting du troisième volet d’Eastern Conference All Stars, produit le maxi de son compère Al Shid, tourne un peu partout dans le monde, mais trouve tout de même le temps de sortir un nouveau 12 », sorte de préambule à la réédition de son premier opus, Music for tu Madre.
On remarquera tout de suite que le temps passé depuis le mythique Pimps don’t pay Taxes ne l’a pas adouci…dans S.L.A.P, il distribue des claques à tous les gens qui lui prennent la tête, et ils semblent être nombreux. Le refrain reprend la phrase du regretté Eazy E : « Reach back like a pimp and slap the hoe !« , et les couplets nous replongent dans l’univers de J-Zone, de la violence, du matérialisme et beaucoup de cul : « I‘ll stay pompous as long as pussy stays pink, and i’d go join Nsync if it would get my ass a mink (…) I’ll be pimpin at 80 no viagra runnin trains, throwin rims on my wheelchair with a diamond studded can« . La prod reprend les ingrédients qui ont fait le relatif succès du Captain Back$lap jusque là : beaucoup de samples vocaux, des répliques de films, différents bruits de choc, tout ce joyeux bordel venant se greffer sur un beat saccadé, agrémenté entre autres par des boucles de violons, un riff de guitare, et du xylophone. Ca parait bancal et trop touffu au premier abord, puis sa reste coincé dans un coin de votre tête par la suite. On remarquera que le flow gagne en technique, pour atteindre un excellent niveau pour quelqu’un qui dit détester rapper. Un classique de plus à mettre à l’actif du Zone.
‘Ho Kung-fu’ voit J-Zone donner dans le story telling : l’histoire se passe à Chinatown, où il rencontre une jeune prostituée chinoise lui rappelant son fantasme de toujours, Lucy Liu. Néanmoins, après leurs ébats, le Captain Back$lap se fait courser par toute la mafia locale, et finit par se retrouver face au sosie de Bruce Lee, à qui il bottera bien sûr le derrière. La morale de l’histoire ? Don’t trust no ho, no mo‘…la prod, moins encombrée que celle de ‘S.L.A.P’, va puiser dans la musique traditionnelle asiatique, pour un résultat très correct, même si on a déjà connu le bonhomme en meilleur forme. On regrettera un peu que les rebondissements d’un scénario si bien ficelé ne se ressentent pas dans le flow du Zone.
Après un interlude instrumental comme il les affectionne, J-Zone revient à la charge pour signer le remix de County Check Pimpin’, qui constitue en quelque sorte son hymne officiel, reprenant les grandes idées de ses textes, notamment dans le refrain : « I sell dick like Avon and take no crap, wanna date me, then make my bank roll fat, girls linin up to give me the ass, but I don’t do shit until you show me the cash, girls wanna fuck with me? Backslap don’t fuck for free ! » L’instru de ce remix s’écarte finalement peu de l’original, la structure du morceau reste la même, seul change le sample de guitare sèche utilisé, entraînant une légère baisse de niveau de la première à la seconde version.
Ce maxi est donc une nouvelle pièce apportée à la discographie reluisante de J-Zone, et force est de constater qu’il n’y fera pas pâle figure : Back$lap (à noter que le $ constitue la 27ème lettre de l’alphabet officiel des Old Maid Billionaires) nous permet de patienter avec un nouveau 12 » plein de son humour grinçant, en attendant les prochaines sorties de son label, où figurera notamment le LP des Gorilla$ Pimp$, le duo que Zone forme avec Dick Stallion, conseiller spirituel du label…
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