Feross
Mon Hip-Hop
Connu avant tout pour ses activités au sein de Hip-Hop Résistance, Sound Records, et jusqu’à il y a peu le magazine Radikal, Feross manie le micro depuis maintenant quelques années. En 2000, il faisait ses premiers pas discographiques au sein du groupe Les Fauves qu’il formait avec Dasso et DJ Pray One. Un maxi (1ère morsure) et quelques désaccords plus tard, Feross embrayait sur une carrière solo, apparaissant au passage sur « l’Alchimiste », le EP de Mike G. Mais c’est aujourd’hui avec la sortie de son premier maxi 5 titres que débute véritablement sa carrière solo.
« Mon Hip-Hop. » Le titre, pour le moins explicite, annonce d’entrée l’ambition de Feross pour cet EP, en l’occurrence nous donner sa vision du Hip-Hop. Une vision aux influences diverses et particulièrement variées à l’image des trois producteurs présents sur ce maxi. Drixxxé tout d’abord, auteur du premier morceau (que l’on retrouve plus tard dans sa version instrumentale). Le producteur attitré de Triptik trouve une jolie boucle auquel il ajoute une basse retentissante sur laquelle Feross pose un texte gonflé à l’égotrip. Classique, mais explosif et efficace.
Saneyes apporte une touche bien plus posée sur deux morceaux, ‘Nouveaux Punks’ et ‘Soul’. Accompagné d’Asco (du groupe Bunzen) sur le premier titre, Feross exprime son ressentiment d’exclu, de persona non grata à l’apparence gênante. Si ce dernier est plutôt convaincant, on en dira pas autant de son invité. ‘Soul’, dans une ambiance musicale relativement proche, apparaît comme une ode à la musique, presque une confession. Si le refrain chanté (de Bijou) était dispensable, les écrits de Feross respirent la sincérité « Musique, je t’implore d’affection, c’est pas la mer à boire d’y croire que tu es la source d’évasion. »
Enfin, Tacteel, ex-ATK et auteur du maxi « Butter for the fat », nous plonge dans une ‘8ème dimension’ futuriste dont l’atmosphère ne va pas sans rappeler le travail du fondateur du label Definitive Jux, El-P. Entre égotrip et allégories digne d’un film de science-fiction, Feross trouve sa place au sein de cet enchevêtrement de sons saturés. Le meilleur titre de cet EP.
Au final, Feross signe donc avec « Mon Hip-Hop » un premier maxi honnête, reflet d’influences musicales extrêmement variées. On attend la suite.
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