Houdi
LA FOLIE DES GRANDEURS
Malgré son arrivée récente dans l’écosystème musical, Houdi est d’ores et déjà convaincu de son talent et le signale avec arrogance sur LA FOLIE DES GRANDEURS.
« L’important, c’est de monter, c’est pas la chute. » En mars dernier, Houdi affichait ses ambitions. Depuis un an, le rappeur masqué de Seine-et-Marne – qui cumule déjà quatre EPs, dix-huit clips, et plus de trente titres – se consacre entièrement au rap et peaufine sa technique en explorant une palette sonore éclectique, tout en posant sur des productions trap qui lorgnent parfois vers la house, la pop, voire la dance. À un rythme soutenu, le jeune rappeur révèle ainsi depuis plusieurs mois pièce par pièce le puzzle de son univers, où l’écriture se mêle à un flow tantôt féroce, tantôt aérien. Il en dévoilait une nouvelle facette au printemps avec un EP composé de neuf titres nomé LA FOLIE DES GRANDEURS.
Quatre mois après la sortie de LA BÊTE, où il peignait avec hargne un tableau surnaturel, LA FOLIE DES GRANDEURS donne à entendre une ambiance stratosphérique aux sonorités parfois futuristes produites par Giovanni & Push K, Dance, Bayadis et Sobek. Une tonalité planante s’en dégage, laissant place à la technicité et aux placements du rappeur. Débit rapide, variation du flow, humour (« Critique mes sons, j’peux bouder jusqu’à dans deux mois »), silences marqués, assonances et allitérations… Autant d’éléments qui rappellent ses influences rap comme Alpha Wann, Kekra, ou Lesram. À bord de son vaisseau et la voix haut perchée, Houdi crève l’atmosphère pour une exploration en altitude, comme s’il était au-dessus de la mêlée. La cover du projet en témoigne : une île en lévitation au cœur des nuages où s’ajoute un grand masque de ski, marque de distinction du rappeur. Malgré son arrivée récente dans l’écosystème musical, Houdi est d’ores et déjà convaincu de son talent et le signale avec arrogance.
Si le rappeur tente de nouvelles choses sur cet EP, à l’image des sonorités plus aériennes de « 20 ANS » ou « LA SEULE JOIE » ou des sonorités plus aigues dans sa voix, Houdi réussit pourtant à garder une couleur globale sur les neuf titres, où une forme de mélancolie amère domine, comme dans « SOUS LE MANTEAU » ou « LA SEULE JOIE » (« Quand j’regarde les photos, j’me dis ce qu’on était beaux / Nos sentiments moi j’savais pas que c’étaient des bombes »). Plus ambitieux, mieux travaillé, LA FOLIE DES GRANDEURS confirme la versatilité et l’investissement constant de Houdi pour s’affranchir des limites et continuer de faire évoluer sa musique dans un unique but : tutoyer un jour les sommets.
Pas de commentaire