Chronique

Sixtoo
Body Ache Summer

Ninja Tune - 2004

Voguant de label en label (Four Ways to Rock, Metaforensics, Anticon, Cease and Desist, Vertical Form, Bully, Endemik, Mush, et aujourd’hui Ninja Tune), Sixtoo poursuit son petit bonhomme de chemin. Et s’il ne rappe plus beaucoup, il continue de produire à la pelle. Son dernier album « Chewing on glass & other miracle cures » à peine sorti, et alors que « No one leaves », le projet réalisé avec Dj Signify, est distribué à l’occasion de leur tournée commune, voici que Sixtoo sort un nouveau 10″.

Petite inquiétude en jetant un coup d’œil à la pochette : le collage est exactement le même que sur le livret de l’album. Il ne reste plus qu’à espérer que le contenu ne réservera pas le même genre de surprise. Heureusement, ce maxi n’est pas de ces produits déclinant à n’en plus finir un seul et même album.

La face A contient un morceau inédit à rallonge, plus ou moins clairement morcelé en trois parties – on a l’habitude avec Sixtoo, souvenez-vous de « Duration » ou du ‘Canada project’ sur « The psyche continuum ». Tout sauf linéaire, ‘Waiting for anything’ / ‘Body ache summer’ / ‘Bonus beat’ est une sorte de traversée épique, mélangeant mélodie entêtante de clavecin et bruitages science-fictionnesques. Ce voyage très électronique est une réussite totale, peut-être meilleur que « Chewing on glass ».

Seul petit bémol de ce maxi, ‘The bricklayers union’ aurait pu être une pause apaisante dans un projet grandiloquent ; en début de la face B, il n’est qu’un court teaser qui ne démarre jamais.

Ce qui est loin d’être le cas des remix d’Alias… Pour quiconque s’intéressant à ce membre d’Anticon, l’année 2003 aura été d’une richesse détonante en matière de production : le sauvetage en règle de Sole sur « Selling live water », le EP « Eyes closed » en guise de hors d’œuvre instrumental, le chef d’œuvre « Muted » et le maxi d' »Unseen sights » pour la touche finale.

L’année 2004 ne semble pas mettre un terme à cet élan. Les morceaux originaux (‘Karmic retribution’ et ‘Funny sticks’) étaient enchaînés sur l’album, les deux remix ne forment donc qu’un et sont présentés tels quels sur le tracklisting du maxi. Loin de démentir sa récente constance, Alias s’adapte naturellement à l’univers proposé, imposant sa patte massive, triturant la voix pourtant déjà maltraitée de Sixtoo. Au delà de la belle surprise de voir ces deux noms apposés, la collaboration entre l’hôte Sixtoo et son invité Alias fonctionne presque mieux que l’on aurait pu l’imaginer, leurs derniers travaux n’étant pas particulièrement proches.

D’un projet à un autre, Sixtoo tâtonne, explore des pistes, cherche sa voie et passe parfois par des périodes où tout s’imbrique, où tout devient évident : ce maxi est indubitablement issu de ces moments-là.

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