Chronique

DJ Tearz
Behind the hype

Autoproduit - 2003

Moins d’un an après Débats rapologiques, DJ Tearz revient avec Behind the Hype. Cette fois-ci la mission n’est plus de réaliser une tape contenant uniquement des inédits de MCs francophones, mais de « mettre en avant une autre facette du rap, loin du bling bling véhiculé par les médias et les grosses productions »…ceci dit, on pourrait objecter à Tearz que ce que l’on nomme communément « underground » est aujourd’hui tellement éclaté en multiples familles ou tendances, qu’il faudrait sortir un nombre incalculables de tape (mais peut être en a-t-il l’intention ?) pour être exhaustif à son sujet, et ainsi faire l’étalage de tous les joyaux qui se cachent derrière le rap labellisé MTV, BET, hot 97 ou même skyrock et sa légendaire vision périphérique globale quant à une musique marginalisée, peu lucrative et pas du tout dans l’air du temps…

Mais revenons à nos non-moutons, qui n’ont donc pas cédé à la facilité en refusant de suivre la meute du « rap-r’n’b » ou du « bling-bling » : après une intro scratchée par ses propres soins, introduisant la phrase de Flavor Flav « Don’t believe the Hype » (dans le morceau du même nom), fil rouge de la tape, Tearz lance les hostilités. Il n’a probablement pas pensé à moi en ouvrant sa sélection ainsi, mais je ne peux avoir un jugement négatif sur une tape qui commence de cette manière : à Lexicon featuring les immenses Celph Titled et Apathy succèdent 7L & Esoteric et leur très bon ‘Watch Me’. Le démarrage Demigodz est néanmoins une arme à double tranchant, le soufflé risquant de retomber rapidement par la suite…mais Tearz s’en sortira très bien sur cette face A, même s’il aurait pu épargner nos oreilles en évitant de placer l’immonde ‘Caliwayz’ de Declaime. Très bons moments par contre, les ‘Even Dwarfs Started Small’ du bien nommé R.A the Rugged Man et le ‘Say it Twice’, véritable moment de génie dans la carrière de Defari. Sur la face B, après une brève intro, Tearz poursuit sa sélection, dont la qualité baisse légèrement jusqu’à l’immense Daylight d’Aesop Rock, un morceau pas forcément évident à inclure dans un mix, mais qui en ressort encore plus grand…la tape s’achève avec ‘For What You Live’ d’Emanon, et Ruste Juxx et son ‘Raw HipHop’, histoire de boucler la boucle.

Outre sa sélection, on sent un Tearz à l’aise derrière les platines, fluide et en progression, la situation s’offrant également plus à la démonstration de ses qualités de DJ que sur Débats rapologiques. Et Tearz a eu la bonne idée de convier ses confrères Raidmort et V-air pour signer une interlude chacun, tâche dont ils s’acquitteront avec brio. Une sélection sympathique, un bon niveau de Deejaying, voilà donc une tape qui en ravira beaucoup, même si un travail en marge pour découvrir toutes les saveurs du rap de derrière les « faggots » est un devoir pour chaque accro à la musique Hip-Hop qui se respecte…

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