Chronique

5 bonnes raisons d'écouter MZ Music, Vol. 3 de la MZ

2014

MZ Music, Vol. 3 s’avère être une franche réussite. Voici cinq bonnes raisons de se pencher dessus.

La MZ, c’est un peu le groupe du moment. Même si nous les avions déjà interviewés l’an dernier, il est probable que les rappeurs du XIIIème arrondissement soient encore étrangers pour certains de nos lecteurs. Après le deuxième volume de leur série des MZ Music sorti l’été dernier, le groupe fait preuve d’une productivité remarquable puisqu’il vient tout juste de lui donner un successeur. Tuons le suspens tout de suite : si nous avions trouvé le MZ Music, Vol. 2 intéressant mais parfois inégal, ce dernier projet s’avère être une vraie réussite qui réussit même le pari de se bonifier au fil des écoutes. Voici cinq bonnes raisons de se pencher dessus.

1. Parce que le groupe est parfaitement en phase avec son époque

À première vue, on peut se demander ce qui relie la MZ aux Sages Poètes de la Rue. Pour comprendre ce qui a pu intéresser Zoxea (la MZ est, en partie, signée chez KDBZIK), il faut se souvenir de l’impression laissée par Qu’est-ce qui fait marcher les sages ? lors de sa sortie. Peu de groupes de rap français à l’époque étaient autant en phase avec le rap du moment, les productions comme les flows des rappeurs tutoyaient alors de très près les standards du rap américain. Près de vingt ans plus tard, il en est exactement de même pour la MZ. Plus influencé par les ambiances aériennes du A$AP Mob ou les débits autoritaires des rappeurs d’Atlanta que par le rap jazzy de la Native Tongue, le groupe ne semble pas se polluer l’esprit avec des questions existentielles et regarde essentiellement devant. Hormis une référence au premier album de Zoxea, la MZ ne cite quasiment aucun artiste ou grand disque de rap français. Le groupe préfère, une nouvelle fois, jouer l’honnêteté et se remémorer ses souvenirs d’enfance : ici une phase sur Titeuf, là une autre sur Jean-Edouard et Loana. Pourquoi pas.

2. Parce que leur humour de mauvais garçon rappelle (un peu) le Ministère Ämer

Plus qu’aux Sages Poètes de la Rue, c’est au Ministère Ämer que le groupe peut parfois faire penser. Chez la MZ, pas de figure de style compliquée ou de jeux de mots à dormir debout. L’écriture est simple, concise et privilégie presque le gimmick à la punchline. En ce sens, Dehmo, Jok’Air et Hache-P rappellent Stomy et Passi. Comme eux, ils sont parfois maladroits mais enchaînent les blagues de gamins et les roulements de mécaniques avec un sourire en coin malicieux. Souvent véhéments sans être dans la revendication, toujours rigolards, ils donnent surtout l’impression de ne penser qu’à une seule chose : les meufs. On ne va pas les blâmer.

3. Parce qu’ils débordent d’énergie…

Ecouter MZ Music, Vol. 3 s’apparente à regarder un bon gros film d’action dans lequel les moments de répit sont rares. Il s’y passe toujours quelque chose, le groupe semblant en permanence chercher à interpeller l’auditeur. Hache-P, par exemple, donne l’impression de rapper jusqu’à l’épuisement et les morceaux, pas avares en refrains chantés et en ponts, sortent régulièrement du format classique des trois couplets entrecoupés d’un refrain. Il faut écouter la musique de la MZ avec le même objectif qu’eux ont en la concevant : se défouler.

4. …mais qu’ils savent aussi se poser de temps en temps

MZ Music, Vol. 3, ça n’est pas exclusivement un recensement de morceaux bourrins visant à électriser les fosses en concert. « Tourne autour », « Bonbon », « Lune de fiel » ou « Enfermé dehors » sont autant de titres plus posés dont certains révèlent même un vrai potentiel radio sans que l’ensemble ne sonne putassier pour autant. C’est le cas de « Bonbon » par exemple, chaude ballade où, même si ça chantonne de manière un peu gauche, la sincérité vient sauver le tout. La sincérité, c’est d’ailleurs une des clés du disque. Pris indépendamment, on pourrait avoir à redire sur les critères qui font généralement qu’un disque ou un rappeur est bon ou mauvais. Les flows ne sont pas aussi millimétrés que chez d’autres, les paroles tombent parfois dans la facilité, les productions peuvent sembler un peu répétitives… Mais la joie de rapper de la MZ est tellement communicative que ça fonctionne systématiquement. Une mention également à l’hypnotique « Lune de fiel » dont le refrain vous restera longtemps en mémoire (ce qui peut s’avérer franchement dommageable en société).

5. Parce qu’ils se sont bien trouvés

Pour la MZ, le rap est clairement un sport collectif. Dans une récente interview donnée à Hip-Hop Reverse, le groupe indiquait que la priorité n’était clairement pas sur les projets solos. D’où l’importance de battre le fer pendant qu’il est chaud et de profiter au maximum de l’exceptionnelle cohésion qui les anime. Les rappeurs ont beau être dans un style assez proche, leurs personnalités sont facilement identifiables et se complètent tout le long du disque. Surtout, on sent à chaque titre qu’ils s’éclatent au micro et qu’ils sont contents de rapper ensemble. Un message à transmettre à Franck Ribéry : le plus important, c’est de remporter la Ligue des Champions, pas le Ballon d’Or.

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1 commentaire

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  • mehdi,

    Une fille en cagoule et en string, des armes couleur or.

    FACE PALM !!!