I’m Still In Love With You <br>d’Al Green, <br>leçon de Memphis
Sampleur / Samplé

I’m Still In Love With You
d’Al Green,
leçon de Memphis

Le 23 octobre 1972 sortait I’m Still In Love With You, cinquième album d’Al Green. Enregistré dans le Royal Studios sur le prestigieux label Hi Records piloté alors par Willie Mitchell, il est aussi son quatrième disque sous la houlette de ce dernier. Un album qui reste souvent dans l’ombre de Let’s Stay Together, de huit mois son ainé, mais qui a droit ici à un moment de lumière. Pour cause : ses nombreux samples et réutilisations dans le rap.

Photographie : Jim Shearin

Il s’en passe des choses en un demi-siècle. Le dernier a vu naître les ordinateurs portables, Internet, les portables puis les portables-ordinateurs. Rayon technologie musicale sont apparus les boîtes à rythmes tels que la Roland TR-808, les échantillonneurs MPC 60 ou autres SP-1200, les logiciels de production tels que FL Studio et encore l’auto-tune. Il y a cinquante ans, il n’y avait pas de rappeur et DJ Kool Herc expérimentait tout juste sa technique du « Merry-Go-Round ». En 1972, il y avait des chanteurs et des producteurs. Et parmi eux, il y avait Al Green et Willie Mitchell. Ils ne le savaient pas encore mais avec leur son, celui de Hi Records et du Royal Studios, ils allaient alimenter un courant musical qui était à la même période, bien plus au nord de leur base tenesséenne, à l’état embryonnaire.

Si Let’s Stay Together reste leur album le plus connu, ces deux artistes sortent quelques mois plus tard dans la même année I’m Still In Love With You. Et bien que ce soit sous le nom d’Al Green que ce disque emprunt du Memphis sound est édité, il faut y regarder à deux fois dans les crédits pour trouver le chef d’orchestre de ce bijou chaud, suave et romantique. Car derrière la voix du crooner natif de Forrest City dans l’Arkansas, il est déjà là. Au conseil d’abord, afin qu’Al Green prenne la pleine possession de son timbre de voix à lui, pas celui d’un Sam Cooke ou d’un Wilson Pickett. Puis à l’orchestration du groupe qui donnera pendant quelques années de magnifiques disques à des artistes tels que Ann Peebles (Straight from the heart et I can’t stand the rain), O.V. Wright (Into Something (Can’t Shake Loose)) ou Syl Johnson (Back For a Taste Of Your Love et Diamond In The Rough), tous signés alors sur Hi Records.

Aux côtés d’Al Green, auquel il sera attribué un seul et même microphone spécifique pendant toutes ses sessions d’enregistrements, Willie Mitchell compose une équipe de choc au service du rythme : la Hi Rhythm Section. Au sein d’elle, la fratrie Hodges : Charles à l’orgue (et au piano sur l’album I’m still in love with you, poste normalement occupé par Archie Turner), Leroy à la basse et Mabon à la guitare. À la batterie il y a parfois la légende Al Jackson Jr. (membre originel du groupe Booker T. & The M.G.’s) mais c’est souvent Howard Grimes que Willie Mitchell emploie pour son sens du rythme. Un rythme que le producteur canalise pour arriver à ce groove mélodique et percutant. La section de cuivres est tout aussi efficace avec Wayne Jackson à la trompette et Andrew Love au saxophone ténor. Autres habitués du band, James Mitchell, le frère de Willie, aux arrangements des cordes, ici avec Charles Chalmers, lui-même également présent aux chœurs avec les sœurs Rhodes formant le trio Rhodes, Chalmers & Rhodes. Cela fait beaucoup de noms, beaucoup d’instruments et pas mal de liens familiaux (Charles Chalmer ayant été marié avec Sandra Rhodes, sœur de Donna – là vous savez tout), mais cela donne aussi une idée de la proximité de ces nombreux talents et de l’état d’esprit de Willie Mitchell lors de la conception de ce son humble et chaleureux doté d’un groove imparable. Une vision artisanale mais aussi professionnelle de la musique qui préfère la chaleur d’un swing entraînant et sonnant live quitte à parfois laisser telle quelle une erreur qui sonne bien. Avec ses compositions dynamiques et langoureuses, Willie Mitchell a créé une bande son des années soixante-dix appréciée dans de nombreux foyers afro-américains.

Ce n’est donc pas un hasard si vingt ans plus tard, le son du Royal Studios de Memphis, merveilleusement mis en avant sur I’m Still In Love With You, se retrouve passé dans le filtre des samplers des rappeurs et des DJs ayant grandi avec ce petit chef d’œuvre. Sur les neuf titres de cet album, sept sont décortiqués dans cet article par le prisme de leur réutilisation dans le rap, de New York à Houston, en passant par Vitry.


« I’m Still In Love With You »

Memphis, 1993. Même ville, deux décennies de décalage. L’ambiance chaude et légère du morceau titre du cinquième album d’Al Green contraste avec la moiteur pesante des prémices de la Three 6 Mafia. « Drinkin On Tha Alizé » apparaît sur Vol.1 Da Beginning, cassette à l’étiquette bleue de DJ Paul et Juicy J sortie dans l’indépendance la plus totale deux ans avant Mystic Stylez, premier album culte du groupe de Memphis. Le décalage est brutal, autant dans le mix des deux morceaux que dans les thèmes. Al Green y joue de ses vocalises en prolongeant le succès de son single « Let’s Stay Together » sorti quelques mois auparavant. Vingt et une années plus tard, les deux pionniers du horrocore sudiste ralentissent les cuivres intronisant le morceau et la batterie de Al Jackson Jr. pour en faire une ode à une boisson alcoolisée à base de vodka et de fruit de la passion : le Alizé, maintes fois cité par les rappeurs des années 90, Tupac et Biggie en tête (qui le mélangent donc à du champagne). Le premier couplet de DJ Paul aurait même pu faire l’objet d’un clip promotionnel si, après lui, Juicy J n’avait pas été aussi salace. Un an plus tard sur la cassette Smoked Out Loced Out, c’est un extrait de « What a Wonderful Thing Love Is » qui est utilisé en fond sonore de l’introduction de « Beatin’ Them Hoes Down ». Ne comptez pas sur la Three 6 pour parler d’amour, leur créneau est ailleurs.

DJ Paul & Juicy J - « Drinkin On The Alizé » (Vol.1 Da Beginning, 1993)


« I’m Glad You’re Mine »

La mine d’or. Avec un break de batterie aussi remarquable en tout début de morceau, Al Green, et surtout le batteur Howard Grimes, ont fait de nombreux heureux. Que ce soit les producteurs ou les simples auditeurs, impossible de résister au charme de ce breakbeat espacé redoublant de malice au moment de retomber sur le tom, petit tambour de la batterie souvent utilisés dans les breaks pour marquer la transition entre deux rythmes ou pour appuyer des passages rythmés. Cela donne cet effet de rebond pour mieux repartir sur la même rythmique. Les arrangements qui vont suivre sont également une merveille de production : orgue, violons, cuivres et la voix de velours d’Al Green. Willie Mitchell tenait là une de ses œuvres les plus abouties et où son talent de producteur devenait incontestable. Une signature du son Memphis exploitée entre autres par Eric B et Rakim sur « Mahogany » en 1990 ou par le groupe de R&B Jodeci sur « S-more » en 1995. Leurs utilisations du sample restent encore sirupeuses (un peu pour le premier, beaucoup pour le second) et la boucle est encore exploitée en ce sens, notamment chez l’écurie Bad Boy Records de Puff Daddy et The Notorious B.I.G.. L’équipe des Hitmen utilise les drums de Howard Grimes sur deux titres de Life After Death mais c’est sur « Dead Wrong », en 1999, que le flip du sample devient plus explosif. Exit l’ambiance de crooner, Diddy, Harve « Joe Hooker » Pierre (président actuel de Bad Boy), Chucky Thompson et Mario Winans récupèrent un freestyle de Biggie sur une mixtape de Mister Cee de 1995 et invitent Eminem pour une réunion « mort/vivant » qui figure Born Again, album posthume de Christopher Wallace. « Hail Mary, full of grace… Smack the bitch in the face / Take her Gucci bag and the North Face. » L’ambiance mortifère et destructrice ainsi que l’humeur noire transformée en exercice de style par deux jongleurs de mots hors pair tranchent radicalement avec la musique suave et groovy du morceau samplé. Du pain béni pour Eminem qui avouera avoir écrit son couplet en dix minutes tant le thème était dans ses cordes.

The Notorious B.I.G. - « Dead Wrong » feat. Eminem (Born Again, 1999)

Même année, autre localisation : direction la cité Camille Groult dans la banlieue sud parisienne. DJ Mehdi sample une autre partie du joyau d’Al Green et Willie Mitchell. Souci de se démarquer ? Éclair de génie ? Peut-être un peu des deux. Le producteur alors attitré au groupe vitriot échantillonne la voix du chanteur sur quelques microsecondes pour la placer en introduction de « Face à la police ». Un gimmick sonore qui hante la mémoire, autant que le coup de génie suivant. DJ Mehdi reproduit au violon une sirène de voiture de flics qu’il combine à sa signature : des percussions doublées et un BPM rapide. Un cadeau dont le 113,  accompagné de Faya Dem, ne fait qu’une bouchée en livrant un storytelling en passe-passe frontal dont la conception sonore reste d’une ingéniosité sans faille. Malin et diablement efficace.

113 - « Face à la police » feat. Faya Dem (Les Princes de la ville, 1999)

Avant le horrorcore posthume version Bad Boy et la charge anti-police du 113, c’est à Houston en 1992 que se trouve une des utilisations les plus habiles de la rythmique magique du « Bulldog », surnom donné par Willie Mitchell à Howard Grimes pour sa façon de jouer. Elle est à mettre au compte de Big Mello, aidé du producteur Crazy C et de DJ Harvee Luv, sur un délicieux « Prime Time Live » issu de Bone Hard Zaggin, album du catalogue Rap-A-Lot regorgeant de samples soul. Les deux artistes rebouclent une partie de la batterie de « I’m So Glad You’re Mine » en l’associant à des éléments (basse, piano et cuivres) de « You’ve Got the Feel’n » de Tom Scott, autre sample ultra-suave et chaleureux. Le résultat : un « smooth mellow ass groove » de six minutes qui filent, encore aujourd’hui, beaucoup trop vite.

Big Mello - « Prime Time Live » (Bone hard zaggin, 1992)


« Love and Happiness »

Les différents samples de « Love and Happiness » sont avant tout une histoire de miaulements. Ceux d’Al Green au microphone pour deux d’entre eux en tout cas. Sur le single « Let’s Get It » de G-Dep, rappeur harlemite maudit du label Bad Boy Records, l’échantillon est reconnaissable dès la première écoute. Yogi, producteur talentueux du groupe CRU qui a brillé au tournant des années 2000, flippe pourtant une ou deux secondes de la voix d’Al Green entourée d’une guitare ronronnante. Le beatmaker, aussi doué qu’un Nottz ou qu’un Rockwilder à la même époque, en fait une boucle propice aux flows saccadés des new-yorkais qu’il agrémente d’une basse entraînante et de bruits synthétiques. L’héritage du son funk et gras d’EPMD version Harlem (avec un refrain ghostwrité par 50 Cent selon ses propres dires).

G-Dep - « Let’s Get It » feat. Black Rob & Diddy (2000)

Mentionner EPMD n’était pas innocent, Erick Sermon est à la production de « On Fire », onzième piste du troisième album de Redman. Quatre ans avant la composition de Yogi, The Green Eye Bandit samplait la même voix sur le même morceau mais quelques secondes plus tard pour donner une courte mélodie un brin mélancolique à un instrumental tout en basse et percussions. Le flow élastique de Redman n’a pas besoin de plus, sinon un scratch emprunté à Busta Rhymes, pour donner une prestation de rap XXL tout seul, comme un grand. « Now everytime I grab the mic I always start shit up ».

Redman - « On Fire » (Muddy Waters, 1996)

Sur « Love and Happiness », la guitare de Mabon « Teenie » Hodges est à l’honneur. Avec ses deux frères Leroy, à la basse, et Charles, à l’orgue, la fratrie fait partie de la composante gagnante mise en place par Willie Mitchell. Discrète pendant les premières secondes, sa guitare se fait plus présente après les vocalises d’Al Green pour s’imposer en un riff mémorable. Un accord que le chanteur et producteur Tank sample, encore couplé au « miaulement » du chanteur soul, sur « Listen » de Styles P dans son premier album solo A Gangster and a Gentleman en 2002.

Styles P - « Listen » (A Gangster and a Gentleman, 2002)


« What a Wonderful Thing Love Is »

Passé sous les radars des listes des meilleurs albums de 1994, Somethin’ serious du natif de la Nouvelle Orléans Big Mike a pourtant de sacrés arguments de son côté. Sorti chez Rap-A-Lot Records la même année que The Diary de Scarface, son partenaire de micro au sein du Geto Boys de Til Death Do Us Part l’année précédente, l’album bénéficie d’une production impeccable exécutée par les experts in-house du label de J Prince. Mike Dean produit « Creepin & Rollin », Simon Cullins (qui n’est autre que Crazy C sous son vrai nom) compose « Smoke’ Em & Choke’ Em » et Pimp C se joint à la fête sur « Havin’ Thangs ». Big Mike n’est pas en reste au micro, lui qui en remplaçant Willie D au pied levé au sein des Geto Boys s’éloignait potentiellement d’un deal chez Death Row à Los Angeles. « Playa Playa », produit par N.O. Joe, est une autre perle de cet album oublié. Le sample n’en est pas un puisque le producteur texan, avec l’aide de Mike Dean, a rejoué les éléments comprenant un arrangement de cordes et la section rythmique de Howard Grimes sur « What a Wonderful Thing Love Is ». Le sample initialement demandé par Big Mike a finalement été un compromis royalement mené par N.O. Joe, qui se paye en plus le luxe d’imiter Al Green en chantonnant sur le refrain. Ironie de l’histoire, Big Mike retourne complètement le thème original de la chanson en narrant ses exploits à mi-chemin entre le pimp et le player. Le contre-pied parfait d’une génération ayant complètement digéré la musique qu’écoutaient leurs parents.

Big Mike - « Playa Playa » (Somethin’ Serious, 1994)


« Simply Beautiful »

2002, Kanye West n’a pas encore sorti son College Dropout mais ses productions gorgées de soul sur The Blueprint de Jay-Z et d’autres livraisons Roc-A-Fella ont déjà marqué les esprits. Talib Kweli, après le succès critique de son Train of Thought avec le producteur Hi-Tek, sent le bon coup et l’invite sur Quality. Le prodige de Chicago y produit trois titres dont « Good to You » dans le même esprit soulful que ses succès précédents samplant de grands noms de la musique noire. Ici, la future superstar reprend un accord de guitare angélique de « Simply Beautiful » en l’accélérant pour en faire un morceau imparable. Kanye impose sa touche tout en se fondant dans le style du label Rawkus, grand client de boucles chaudes et de voix pitchées (la voix d’Al Green ici sert de soupape de décompression) qui lui va alors comme un gant.

Talib Kweli - « Good to You » (Quality, 2002)


« For the Good Times »

Life After Death ne comprend pas moins de quatre samples d’Al Green. « What’s Beef » et « I Got a Story to Tell » reprennent le breakbeat de « I’m So Glad You’re Mine ». « Long Kiss Goodnight » s’attaque à « The Letter », figurant sur Green is Blues de 1969. Quant à « My Downfall », diatribe de Biggie envers des jaloux plutôt coriaces, Carlos « 6 July » Broady et Nashiem Myrick vont chercher une boucle de « For the Good Times ». Avec son orgue ample et chevaleresque, ses arrangements de cordes aux vibrations nostalgiques et ses hi-hats métronomes, les Hitmen transforment la tristesse d’une séparation amoureuse en une charge fière mais inquiète du rappeur le plus habile des années 90. En l’associant à une réinterprétation d’une mélodie de Marvin Gaye et Tammi Terrell, Biggie s’offrait un de ses derniers tours de piste où Al Green et Willie Mitchell sont présents en filigrane derrière les braillements d’un Puff Daddy bientôt orphelin (au moment de l’enregistrement) de sa superstar et de son ami.

The Notorious B.I.G. - « My Downfall » (Life After Death, 1997)


« Look What You Done For Me »

L’avant-dernier morceau de I’m Still In Love With You semble commencer comme « Let’s Stay Together », premier grand tube d’Al Green et Willie Mitchell. Un standard qui trouve un deuxième souffle en 1994 lors de son emploi dans Pulp Fiction de Quentin Tarantino, autre sampleur de talent avec des outils différents. Willie Mitchell semble vouloir surfer sur la même vague une deuxième fois avec ces cuivres brefs et répétés dès l’introduction et les drums caractéristiques de la Hi
Rythm Section où le batteur Howard Grimes frappe le tom au même moment de frapper la snare. Une singularité caractéristique du son Hi Records selon Lawrence « Boo » Mitchell, fils de Willie, lui-même devenu producteur et propriétaire du Royal Studios. C’est pourtant au milieu de « Look What You Done For Me » que DJ Shay, feu mentor de la clique Griselda, pioche une boucle composée des choeurs de Rhodes, Chalmers & Rhodes, de la batterie et d’un arrangement de cordes. Le producteur de Buffalo ralentit la boucle et donne cette impression de murmures d’âmes perdues venues d’outre-tombe, que seules des trompettes viennent égayer entre les deux couplets interminables de Benny The Butcher et Black Thought.

Benny The Butcher - « Crowns For Kings » feat. Black Thought (The Plugs I Met, 2019)

Comme pour Bad Boy Records et les Hitmen, les occurrences où Willie Mitchell est samplé par RZA sont nombreuses. C’est d’ailleurs lui qui produit pour Biggie « Long Kiss Goodnight » en samplant « The Letter ». Sur « Liquid Swords » de GZA, le producteur du Wu-Tang Clan utilise l’introduction de « Groovin' », morceau de Willie Mitchell de 1967. Sur Only Built 4 Cuban linx… de Raekwon, c’est « Heaven & Hell » qui a le droit à son échantillon de Syl Johnson. Et ce n’est pas moins de trois morceaux d’Al Green qui sont plus ou moins bien dissimulés sur Ironman, premier album de Ghostface Killah. Et la liste continue… Mais son premier échantillon du duo Mitchell / Green se retrouve en 1994 sur Tical, premier solo de Method Man et, par la même occasion, d’un membre du Clan. RZA ralentit au maximum la batterie et une trompette de « Look What You Done For Me », rajoute quelques bruits d’ambiances lugubres et celui d’un grain de vinyle qui craque. Se dessine un décor étouffant où la poussière règne et où la lumière n’est plus. Une vision chaotique et noire à milles lieues de celle chaleureuse et groovy du duo iconique des années 70. Il n’y a qu’à regarder les pochettes des deux disques pour saisir le contraste entre les deux musiques. Pourtant, si le Wu-Tang Clan, Biggie ou encore un ex-membre des Geto Boys n’avaient pas remis cette soul au goût du jour au milieu des années 90, il est fort possible que plusieurs générations soient passées à côté d’un disque aussi merveilleux que cet I’m Still In Love With You. Au lieu de cela, grâce à ce dépoussiérage, le catalogue d’Al Green, et celui de Willie Mitchell, ont eu droit à une deuxième jeunesse.

Method Man - « P.L.O. Style » feat. Carlton Fisk (Tical, 1994)

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