Le blind-test de Benjamin Paulin
L’ex-Vrai Ben du groupe Puzzle continue son exploration des univers pop à la française. A la veille de la sortie de son nouvel album, nous lui avons fait déguster quelques titres au hasard : du rap français, de la chanson, et du rap français qui flirte avec la chanson. A moins que ce soit l’inverse.
Il y a deux ans, Benjamin Paulin avait brouillé les pistes. Présenté à l’époque comme son grand saut dans la chanson française, son album L’homme moderne avait pourtant été conçu comme un disque de rap : pour se muer en pop singer cinglant, l’ancien pilier du groupe Puzzle avait rédigé ses textes sur des instrumentaux de Logilo, son producteur historique. Le résultat : des figures de style au kilomètre, une ambiance étonnamment Rhythm n’Blues, mais assez peu de mélodies à fredonner en voiture. De ce point de vue, son nouvel album 2 (sortie physique le 2 juillet) coupe formellement les ponts avec son prédécesseur. « Avant j’étais plus brut dans l’écriture, comme un marteau qui assène des dogmes » expliquait-il récemment au magazine Le Bonbon. « J’ai adopté une écriture plus impressionniste, qui laisse plus de place à l’imagination. »
La direction artistique de l’album, ses arrangements synthétiques, les adorables minauderies capturées dans son premier clip (voir plus bas) : tout laissait imaginer que la rupture était définitivement consommée entre Benjamin Paulin et le rap. Mais celui qu’on est encore obligé d’appeler « l’ex-Vrai Ben » pour ne pas trop désorienter nos lecteurs ne renie aucunement ses origines. Tout comme il n’exclut pas, à l’avenir, de glisser des seize mesures au milieu de ses chansons. « Je suis un auditeur accidentel » nous dira-t-il, « les choses arrivent à moi par des biais divers et variés, et soit elles me heurtent, soit elles ne me touchent pas. » Une raison suffisante pour mettre sa schizophrénie (et ses goûts) à l’épreuve avec ce blind-test à la croisée des genres.
OrelSan - Le Chant des sirènes
On dirait Orelsan, mais je ne suis pas sûr. Ah c’est lui ? Je trouve ça étonnant, comme choix musical. C’est très « booba-esque » d’il y a deux ans. J’aime bien Orelsan, il a de super punchlines, c’est un très bon auteur. Il a vraiment de la chance d’avoir rencontré le public dès son premier album, et d’avoir bénéficié de l’appui de gens qui croyaient en lui dans un très bon label. Je suis content que quelqu’un comme lui puisse exister et avoir une Victoire de la Musique. Je l’ai vu sur scène quand il a participé à un concert de 1995. J’ai été très impressionné par sa prestance. J’avais trouvé ça un peu bof la première fois que je l’avais vu, mais là les progrès étaient incroyables. J’avais peur qu’il s’enferme dans le truc du no life/rappeur blanc, mais il s’en est bien sorti. Il est devenu lui. Si je devais refaire des morceaux avec des rappeurs, il fait partie des gens avec qui j’aimerais travailler.
Benjamin Biolay - Bien avant
[après une minute] Je connais par cœur cette voix, je ne sais pas pourquoi je n’arrive pas à me souvenir du nom… [on lui donne un indice : « grand fan de Booba »] Ha, OK, c’est Benjamin Biolay. Voilà comme je le reconnais : parce qu’il est fan de Booba, et parce qu’il a fait un morceau avec 113 ! Mec, il a fait un morceau avec 113… Bon, à mon avis, il a voulu faire un morceau avec Booba, Booba a dit non alors il a cherché d’autres rappeurs… Je pense qu’il doit être séduit par l’énergie et la liberté du rap, à l’inverse de l’académie dans laquelle lui a appris la musique. Ce côté punk et rue, ça a dû lui plaire. J’ai écouté La Superbe. Il y a une chanson que j’adore sur cet album, c’est « 15 août ». La prod’ est géniale. J’aime moins quand la nana parle, mais lui est très bon dessus. « Je marche sur la route, et je trompe la mort… » L’album est très étonnant. Il y a des titres que je n’ai pas du tout aimé, et d’autres que je trouve terribles.
Fabe - Quand j’serai grand
Ha, c’est Fabe ça. J’adore Fabe. La première fois que je l’avais entendu, c’était sur une émission qui s’appelait Boulibaï. Avec le morceau « Je n’aime pas » : « Je n’aime pas la pluie qui tombe, elle mouille mes habits, elle mouille mes amis et aussi apporte l’ennui !« , tu te rappelles de ça ? C’était super. En fait, je connaissais Fabe à l’époque car j’avais été taggeur dans ma première vie, et Fabe était un super taggeur. Il avait des lettrages incroyables. Il taggait avec un mec qui s’appelait Joke, leur groupe s’appelait « ELC ». Ça voulait dire « Écarte Les Cuisses ». [rires] Fabe avait un vrai style, avec tous les mecs de Barbès, comme Butch. La première fois que je l’ai rencontré, j’étais très impressionné. C’était par l’intermédiaire de la Long Possee, Sléo, tous ces mecs là. Il y avait un long freestyle sur l’album de Sléo, où Fabe faisait un couplet incroyable : [il se lance dans le couplet de Fabe : « Au pays de Candy, comme dans tous les pays, je m’amuse, tu pleures, ils en rient, y a des cailleras et des reur-ti… »] Je pourrais te le faire en entier, je suis un juke box du rap français des années 90 !
Camille - L’Étourderie
Camille. Je n’aimais pas du tout le personnage, ni sa musique… Puis je l’ai vu en concert il y a quelques jours a Montauban et là ça a été une révélation. En toute sincérité, je n’avais jamais vu quelque chose d’aussi abouti, risqué, libre et à la fois millimétré en France. J’ai été très ému par la performance vocale, la pureté de l’orchestration et la beauté de la mise en scène. Ça faisait très longtemps que je n’avais pas pris une telle claque en concert. Quelle efficacité ! Je veux dire, il y a plein d’excellent musiciens, de grand parolier et autre performer mais là tout était réuni. Je crois que je n’achèterai pas l’album par peur de ne pas l’aimer la tête froide… En tout cas, Camille est passée à une toute autre étape de sa carrière.
Teki Latex - J’aime la pop music
C’est Tekila non ? Sa tentative variét’, enfin, pop ? Teki, c’est un mec que j’ai un peu connu. A l’époque, il était beaucoup plus calme et introverti, c’est plutôt Tido qui tenait la baraque. On a eu un passage de vie commune à l’époque des débuts respectifs de Puzzle et TTC. J’adore TekiLatex en tant que rappeur. Il rappe ultra bien. Il aurait pu avoir une vraie carrière de rappeur, pas une carrière de rappeur qui sort du contexte du rap. Pour moi, il a toujours été très crédible. Je trouve dommage que son album n’ait pas marché. Peut-être que c’était un peu trop moqueur. Il a voulu aller vers la variété un peu en se foutant de leur gueule, mais au final ça s’est retourné contre lui. Moi, je ne me demande pas si la pop music m’aime. Ce prisme de la pop ou du rap, ça ne me vient même pas à l’esprit. Je ne fonctionne pas comme ça. Ce n’est pas Benjamin Paulin d’un côté, et la musique de l’autre. Mais je pense que TekiLatex a posé cette question au sens « punchlinesque » de la chose, comme ODB qui disait « Je n’aime pas le rap, c’est le rap qui m’aime.«
Harcèlement Textuel - Poum Poum Tchac 2 (Anti-thèse)
« Poum poum tchac » ! Harlem ! C’est marrant que tu passes Harlem juste après Teki, car Harlem aussi avait énormément de talent en tant que rappeur. Harcèlement textuel, c’était une super équipe. Brahima était un improvisateur assez incroyable. La première fois que j’ai rencontré ces mecs-là, c’est dans une boîte qui s’appelait Le Neo. Elle se trouvait près des Halles. Le soir, il y avait des micros ouverts : le micro arrivait, et les mecs se battaient pour rapper. Quand tu avais le micro, Il fallait taper sur les mains des autres car les mecs voulaient te l’arracher. Je me souviens, ce soir-là, j’y étais allé avec Kery James. Il y avait aussi Manu Key, Jahson [Different Teep], Tony et moi. Il y avait ce mec, Harlem, qui s’appelait K6 à l’époque. Il avait fait un truc à moitié rappé, à moitié chanté, ultra-énergique. J’avais été très impressionné. Ce mec avait énormément de talent, c’est dommage qu’il l’ait un peu gâché. La messe n’est pas dite, mais cette histoire de Star Ac’ les a tous un peu dégoûté. Ils méritaient un meilleur futur.
Je me souviens d’ailleurs que ce soir là, il y avait un mec défoncé qui voulait poser un couplet. Un mec un peu inquiétant, du genre prêt à tout, et capable de sortir un flingue. Il était vraiment chaud. Kery avait commencé à rapper ce qui deviendra « Le ghetto français », avec cette phrase empruntée à Mobb Deep : « Tu marches la tête baissée avec la peur de regarder le quartier… » Le mec voulait absolument lui arracher le micro des mains, mais Kery lui a tenu tête en le regardant droit dans les yeux. La situation était flippante : Kery faisait trois têtes de moins que l’autre type, mais il l’a tenu en respect par ses mots et l’intensité de son regard. Le mec n’a pas bronché et à la fin, il lui a serré la main. Après ça, plus personne n’a essayé de prendre le micro à Kery.
Kery James ft. Charles Aznavour - A l’ombre du show-business
C’est son morceau avec Aznavour ? En toute franchise, ça ne m’intéresse même pas. C’est un projet trop arriviste pour moi. Profiter d’un énorme succès de Grand Corps Malade pour faire ensuite un album avec Grand Corps Malade, Souleymane, Aznavour… J’ai énormément de respect pour Kery James et sa carrière. Mais comme toute personne qui respecte, j’ai le droit aussi de ne pas aimer, et là je n’ai pas du tout accroché.
Pour continuer dans les anecdotes, la deuxième fois que j’ai vu Kery James, c’était pendant un concert dont on avait fait la première partie, Tony et moi. Il y avait Ali dans le public. Kery James commençait à être un peu plus connu. A l’époque, les mecs bougeaient à quarante. Tous les premiers rangs, c’était la Mafia k’1 Fry. Je me souviens que l’ingé son déconnait à plein tube. On n’entendait rien du tout. A un moment, Kery s’est énervé. Il a dit « Soldats ! » Et là, les quarante mecs se sont retournés vers l’ingénieur du son. Le son est arrivé direct. [rires]
Alain Bashung - Tant de nuits
Mokobé ? Non j’rigole ! C’est Bashung. Je ne suis pas un ultra-connaisseur de Bashung, mais je l’adore pour ce qu’il a réussi à faire, comme un directeur artistique de lui-même : ne pas vraiment écrire, ne pas vraiment composer, mais personnaliser à l’extrême chacun de ses morceaux. Et surtout, il avait cette capacité à rendre ses chansons très impressionnistes. Un peu comme Dylan : il a fait des chansons que personne ne comprend mais qui veulent dire énormément. Après, est-ce qu’on a le droit de ne pas aimer un truc chez Bashung ou est-ce que ça y est, il est trop devenu un monstre sacré ? Moi, le seul truc que je n’aime pas, c’est certains de ses jeux de mots un peu trop abusés. J’ai un problème avec les jeux de mots. C’est très français les jeux de mots. Tu ne vas pas dans un seul village sans tomber sur un coiffeur qui s’appelle « Rock’Hair » ou un boulanger qui s’appelle « L’ami du pain ». La France, c’est le pays des ronds points et des mauvais jeux de mots : il y en a partout !
Diam’s - Petite banlieusarde
Diam’s. Ce qui m’énerve, c’est sa voix en fait. J’aime pas les gens qui font semblant de prendre une voix qu’ils n’ont pas quand ils parlent. Ça fait partie des trucs qui rendent des morceaux ridicules. Je n’aime pas du tout les choix artistiques de Diam’s, mais je trouve que c’est une excellente rappeuse. Ce n’est pas ma came, mais je respecte. Un peu comme Eminem : il est peut-être l’un des trois, quatre meilleurs rappeurs américains que j’ai jamais entendus, mais parfois, il a fait des choix artistiques un peu « plouc ». Comme Diam’s. Mais dès que ces gens là se mettent à rapper sur un truc un peu plus goûtu, ça devient super intéressant. Diam’s, sur un bon instru, elle met à l’amende 80% des rappeurs.
Alex Beaupain - Avant la haine
C’est Les chansons d’amour ? Ha non, c’est sur le dernier album d’Alex Beaupain. C’est le duo avec Camélia Jordana. Lui et moi, on habite à une rue l’un de l’autre. Bizarrement, on ne s’est croisé qu’une seule fois. On a tous les deux participé à un événement de Michel Delpech au Silencio. On faisait chacun un duo avec lui. Je n’étais pas très sensible à Alex Beaupain, jusqu’au jour où je suis allé le voir en concert au Bataclan. J’ai été très touché par la finesse de ses chansons. Ce concert m’a obligé à écouter jusqu’au bout, et à rentrer dedans. J’aime aussi beaucoup Camélia. J’ai fait quelques unes de ses premières parties lors de mon premier album. Je la trouve très impressionnante, très humaine, très chaleureuse.
Alkpote - L’Empereur
Je connais ce sample. « L’unité de feu » ? Ça me dit quelque chose, attend, ça va me venir… Ha, ne dis rien, c’est le mec qui fait des trucs avec Néochrome. Son nom va me venir… Il est toujours un peu vulgaire, ce mec. Il faisait des trucs avec mon pote Tarik, de l’émission Marché Noir. Je sais qu’il est de l’équipe de Seth Gueko, mais son nom ne me revient pas. [en entendant la réponse] Alkpote, voilà. Il a son style, mais c’est un tout petit peu trop viandard pour moi. Le lexique est un peu trop paillard à mon goût. C’est totalement revendiqué, donc c’est réussi, mais ça ne m’excite pas plus que ça.
Cyril Mokaiesh - Mon époque
Moka-iesh. En un seul mot [rires]. J’étais persuadé qu’il avait mon âge, et j’ai été très étonné d’apprendre qu’il n’avait en fait que 24 ans. A la lumière de ça, je trouve qu’il a fait un très bon album. Je ne suis pas dans son délire, je n’ai jamais été fan de Noir Désir ou des postures un peu revendicatives. De la même façon, j’aimais écouter « Le pouvoir » à 15 ans, mais quand tu réécoutes à 32 ans, tu réalises que c’est une vision de la société un peu facile. Ceci dit, mon côté « déserteur » est sans doute aussi une posture… J’avais écouté son album en avant-première, et j’ai trouvé les arrangements très beaux. Je l’ai vu sur scène, il envoie grave. La clause de compétitivité m’empêche de dire que j’ai bien aimé [ndlr : Benjamin Paulin et Cyril Mokaiesh sont tous deux des artistes du label AZ], mais néanmoins, c’est un très bon album. [rires]
1995 - Comme un grand
Vu l’instru, ça doit être 1995. Leur dernier morceau me fait penser à Souls of Mischief. J’aime bien leur énergie. Je les ai vus en concert. Ça ressemble aux cyphers qu’on pouvait faire à l’époque, sauf que là ils sont au Bataclan. Franchement, ils vivent le rêve qu’on aurait aimé vivre. Je pourrais faire le mec aigri, et dire qu’ils font la même chose que nous en moins bien, mais j’ai juste envie de leur dire « Bravo ». Ils ont la chance de pouvoir vivre ce que j’aurais aimé vivre en 1996. C’est un peu une revanche pour tout le rap « backpacker » de ces années-là qui n’a jamais réussi à exister. Moi, je trouve ça cool que ça marche pour eux.
La Fouine - Les vents favorables
Ça me fait penser à « Cigarette » de Jacques Higelin… C’est La Fouine ? Bon, ce morceau n’a aucun intérêt. Je n’ai pas aimé l’idée de faire un double album, même si c’était gonflé de sa part. Au départ, je n’aimais pas du tout le délire de La Fouine, mais c’est devenu un super rappeur. Il ne faut pas qu’il lâche le pavé. Quand je l’ai vu chez Ruquier avec Zemmour et Nolleau, je me suis dit que ce mec là avait tout compris, et qu’il serait encore là dans dix ans. Je lui souhaite en tout cas. C’est un mec malin, il fait des bons choix. C’est un entertainer à la française, avec le côté reubeu, chanson… C’est très réfléchi, et c’est tout à son honneur. Je pense qu’il peut être un personnage populaire qui fait du rap « crédible » – même si, de toute façon, ceux qui définissent ce qui est crédible dans le rap ne l’aiment pas car il vend des disques. Pour moi, il est beaucoup plus crédible que plein de rappeurs qui ne vendent pas de disques. Il a très bien drivé sa carrière… Et il ne faut pas oublier qu’il part d’un radio crochet sur Skyrock.
Abd Al Malik - Miss America
MC Solaar… Non ? Non ! Il m’a fait penser à MC Solaar ! C’est ouf non ? J’avais écouté les premiers albums de NAP, et côté rap, je n’aimais pas du tout. J’avais acheté La Racaille sort un disque. La pochette était horrible, le disque aussi. Ce mec a une carrière assez inespérée, et pour ça c’est respectable. J’ai un avis partagé sur Abd Al Malik, je ne le connais pas et je ne veux pas me faire l’écho de ce qu’on m’a dit sur lui. Il avait un discours intéressant sur ses premiers albums, mais je n’ai pas compris le dernier. Cet espèce de virage « hypeux ». J’ai croisé Gonzales, je lui ai dit « Tu as fait l’album d’Abd Al Malik ? » Il m’a répondu « Pas du tout, j’ai juste fait les arrangements sur quatre morceaux. » Toute la promo avait pourtant été faite autour de ça ! Gonzales est un mec qui désacralise un peu tout, tandis qu’Abd Al Malik est à l’inverse, il est en prise avec la réalité, il défend des causes. Ça ne m’étonnerait pas qu’il fasse de la politique dans quelques années. Je comprends son envie de « hyper » ce qu’il faisait, mais j’ai peur qu’il ait perdu son côté intello au profit d’un côté hype. Sachant que, de toute façon, la hype s’intéresse à des postures, mais pas celles d’Abd Al Malik. Mon analyse, c’est que c’est un échec stratégique. A mon avis, il aurait du continuer sur sa lancée de néo-Brel, avec ses revendications sociétales. Ça lui allait beaucoup mieux.
Brigitte - Ma benz
Je détestais le morceau original. A la limite, je trouve que cette version est meilleure. Mais c’était un peu l’idée de tous les DA à Paris : [il prend un air pincé] « Ce serait cool de faire une reprise de Ma Benz » C’est de la blague quoi… Est-ce que Renan Luce reprendra « Bouge de là » sur son prochain album ? Le problème de tout ça, c’est que c’est ironique. Le sous-titre, c’est « On fait de la musique avec quelque chose qui n’en est pas. » Mais encore une fois, j’ai toujours trouvé ce morceau très médiocre. Lyricalement et musicalement. Je n’aimais pas du tout. C’est drôle que le pendant français de Public Enemy ait fait un tube avec « Ma benz ». Franchement… Moi, j’étais vraiment fan de NTM sur le tout premier EP qui était sorti, avec « C’est clair », « Le monde de demain » et « Le pouvoir ». L’album Authentik, je le connais par cœur. C’était un album magnifique, avec un super esprit de groupe. Tellement amateur, tellement bricolage, mais génial. Après, ils se sont améliorés à tous les niveaux, mais il y a une magie qui a disparu… ou alors c’est moi qui ai grandi.
A l’époque, il y avait une grosse guerre à Paris entre ceux qui aimaient IAM et ceux qui aimaient NTM. J’ai toujours préféré Akhenaton. Il était peut-être ridicule à cause de ses pulls marin, ses boutons et son accent. Il n’avait peut-être pas la présence de Joeystarr, mais il avait la plume. Et moi, j’ai toujours été plus fasciné par les auteurs que par les rockstars.
Je kiffe le puzzle.
Moins le sceud du vrais Ben.
Pas le premier Benjamin Paulin…
Je trouve le mec un poil narcissique même si j’ai bcp de respect pour ce qu’il a fait et sa carrière.
Une grosse culture musicale quand même Benjamin !