L’oeil des photographes de l’Abcdr du Son (2024)
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L’oeil des photographes de l’Abcdr du Son (2024)

En 2024, l’Abcdr du Son a collaboré avec 14 photographes pour ses interviews. Retour avec chacun d’entre eux sur leur travail pour le site durant toute l’année.

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Depuis quinze ans, l’Abcdr du Son livre ses propres images du rap français. En parallèle de ses entretiens longs ou de ses portraits, le site a, après plusieurs années passées à majoritairement se concentrer sur le texte, décidé d’apporter une véritable illustration à ses articles. Une initiative née un peu par hasard, par envie, et de manière spontanée, qui a ainsi amené zo. (sous le nom de Photoctet qu’il partageait avec Kosh et Echt) à illustrer au milieu de l’année 2010 une interview de Triptik avec ses propres photos. 

Par la suite, les photos originales pour les interviews sur le site vont alors devenir, autant que possible, un réflexe, avec d’autres noms comme Anne-Laure (alias AL), Draft Dodgers, Jérôme Bourgeois, LS Photographie, Chroniques Automatiques, David Delaplace, ou Jessica Attia. Un moyen pour l’Abcdr du Son de mettre en valeur le travail de photographes, tout en appuyant sur le moment de rencontre qui peut véritablement exister dans ses entretiens. Au point de déboucher en 2018 sur une exposition photo à Paris

Quinze années plus tard, le leitmotiv reste le même : continuer d’illustrer les interviews que fait le site, avec ses propres images originales. Une autre manière de documenter le rap français, à travers l’œil de nombreux photographes, qui a amené l’Abcdr du Son à collaborer avec une quinzaine d’entre eux en 2024. Pour le site, chacun d’entre eux raconte ainsi une photo prise pour une interview ou un portrait ces douze derniers mois, avec leur point de vue et leur analyse. Pour mieux comprendre les choix faits derrière chaque image. Et aussi les remercier de nous accorder de leur temps pour donner plus de valeur à ces entretiens tout au long de l’année.


Vicky R par Nour Aucomte

« Le jour où on a rencontré Vicky R pour l’interview, elle n’était pas préparée et elle a préféré qu’on les fasse un autre jour. J’ai bien aimé faire ça dans un second temps. Comme j’ai pu assister à l’entretien et que ça s’est super bien passé avec elle, c’était plus fluide quand on a fait les photos. Ça m’a permis d’essayer de m’adapter en fonction de ce qu’elle avait raconté. J’ai commencé les photos sur des concerts ou des tournages, où on n’a pas à demander aux gens de prendre la pause. Avec Vicky R, c’était une des premières fois où je dirigeais quelqu’un, et elle était très attentive. On s’est retrouvés dans une agence, la Black Rainbow, qui travaille avec pas mal de grosses marques. Comme on peut le voir sur la photo, il y a plein d’objets partout, de leurs collaborations, donc c’était top parce qu’il y avait déjà des accessoires. C’est cette photo qui collait le mieux par rapport à sa musique, à son histoire aussi, et à l’interview. Elle a vécu des choses pas forcément évidentes, elle a beaucoup de choses à dire, et elle est artistiquement très réfléchie tout en étant légère et facile d’accès. De manière générale, je travaille davantage en noir et blanc. Une lumière ou un regard m’attire plus que les couleurs. »

– Nour Aucomte (@Acmtnour)

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Chanceko par Brice Cassagn

« J’ai été contacté par Makia, qui a réalisé l’interview, et on a un peu réfléchi à ce qu’on pouvait faire comme direction artistique. Je me suis penché sur son profil, j’ai regardé ses clips, j’ai vu que c’était hyper travaillé. J’étais déjà assez fan de lui parce qu’il a une énergie un peu folle. J’ai conseillé à Makia de faire le shooting dans le 13ème arrondissement. On s’est posés devant un restaurant asiatique, avec beaucoup de néons et j’ai fait venir le 4×4 d’un pote. Chanceko s’est vraiment motivé. Il est venu avec une grosse DA, un pantalon de cow-boy, une veste en cuir, un petit pull. Ça m’a bien aidé pour l’image. Au niveau de la technique, je shoot tout à l’argentique donc je n’avais aucun retour visuel sur ce que je faisais. J’ai pris la photo au flash donc je savais que Chanceko allait bien ressortir, mais je voulais vraiment ce contraste sur sa peau. Et je n’ai pas retouché l’image derrière. Pour la composition, je voulais que l’image se découpe en trois parties : en haut les néons du restaurant, la voiture derrière avec la porte ouverte, et Chanceko en plein milieu avec sa dégaine. La photo s’est faite en quelques secondes, sur le vif : il a fait cette pose, il a montré ses grillz, et ça a hyper bien marché. Cette photo montre bien sa folie. Et côté technique, elle est parfaite. Elle résume bien le shooting. »

– Brice Cassagn (@BriceCassagn)

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ADM par Alice Baldjian

« Pour les photos de cette interview, on avait envie avec ADM de trouver un lieu dans Marseille qui soit représentatif, mais qui ne soit pas complètement cliché non plus. On a donc choisi d’aller au-dessus de l’Estaque, qui est un quartier de Marseille assez éloigné, avec une vue sur toute la ville. Marseille est une ville qui est à la mode en ce moment, et il y a un peu le stéréotype des calanques, du pastis, et des TN, et vu qu’Arnaud est vraiment Marseillais, qu’il mentionne beaucoup la ville dans sa musique, on ne voulait pas tomber là-dedans pour plutôt faire quelque chose d’authentique en allant dans des lieux qu’il connaît un peu. On est partis un peu tard dans la journée pour faire les photos, et on a pu avoir une lumière d’hiver, ce qui allait bien avec la couleur musicale de son projet pour l’interview au final. Ce que j’aime sur cette photo c’est qu’elle a quelque chose de naturel qui ressort. Il a posé dessus, mais avec la lumière, son expression, la ville derrière, il y a quelque chose en plus qui se dégage. »

– Alice Baldjian (@labaldj)

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Zamdane par Tom Giangrasso (Withtom)

« On a fait le shooting dans une salle de répétition à Marseille. Il était en train de préparer des versions live pour son concert Arte. On a pris environ 20 minutes pour faire ça. On se connaissait déjà, donc c’était assez fluide. Le travail a plutôt été après coup, sur l’iPad et l’ordinateur. Il y avait un micro, une chaise, on a fait comme s’il donnait un concert assis. Il y avait quelques belles lumières. On a discuté et en même temps, on shootait. Quand je suis rentré chez moi, les premiers jours, je ne savais pas ce que j’allais faire ressortir. Donc, j’ai laissé reposer ça quelque temps, et je suis revenu dessus. La lumière réagit aux temps de pose assez longs que j’utilise, c’est super aléatoire. Je pense que j’avais 300 photos, mais il y en a eu une dizaine de bonnes.  Il m’a fallu 4-5 heures de retouches pour trouver cet effet pixelisé. La photo est sur un fond plutôt noir, et j’ai rajouté un maximum de grain, du bruit numérique. Normalement ce n’est pas souhaitable, mais là j’ai réussi à faire quelque chose qui me plaisait. Je ne voulais pas forcément qu’on comprenne où était prise la photo, que ça ressemble à un tableau. J’aime bien ce côté hors du temps. »

– Tom Giangrasso (@withtom_)

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Bricksy & 3G par Sophie Hugues

« La photo a été prise à Bordeaux, dans le jardin du père de 3G. Ils n’avaient pas forcément envie de faire des portraits ou de poser, mais plutôt d’avoir des photos d’eux pendant la discussion. Ça ne m’a pas posé de soucis de mon côté, et j’ai pris des photos sur le vif pendant l’interview. Je suis arrivée avec mon Canon 5D Mark IV avec un objectif 70-200 et j’ai capturé des images pendant qu’ils parlaient. La disposition du jardin faisait que j’avais sur mon côté gauche quelques arbres. Du coup je me suis servie de ça pour créer cet effet de flou qui donne un peu de profondeur. L’environnement faisait que je pouvais amener un peu ça à la photo et donc je suis allée le chercher. C’est tout bête, mais ces petits effets visuels rajoutent quelque chose à la photo je trouve. »

– Sophie Hugues (@sophiehugues_)

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Nobodylikesbirdie par Jesse

« Manue et Léon, qui ont fait l’interview de Nobodylikesbirdie m’ont dit qu’ils auraient aimé que les photos le représentent, donc on a décidé d’aller prendre des images dans le quartier où on habite. On vit à Fives à Lilles, et on est allés faire ce qu’on fait habituellement quand on se prend un café, avec une clope, sur les briques rouges. L’idée était que la photo soit la plus naturelle possible, et je l’ai prise en contre-plongée, avec le soleil qui vient sur Birdie, pour faire ressortir la fatigue sur son teint. La musique de Birdie raconte aussi que la vie est dure, et je voulais que l’on voit ça aussi avec ses cernes. Ce que j’aime dans cette photo c’est qu’elle représente bien Birdie et le Nord : il y a de la fatigue, la dureté de la vie, les briques rouges, tout en ayant une certaine beauté avec le petit soleil d’hiver qui vient sur son visage. Il y a vraiment quelque chose qui en ressort, avec son regard, le café, et la petite clope qui fume. »

– Jesse (@_h2opium)

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Ron Brice par Raphaël Da Cruz

« J’ai fait les photos de cette interview avec 12 Monkeys un peu par défi à moi-même. La photo, c’est un exercice que j’aime bien mais que je ne fais jamais dans un cadre vraiment pro. Ça a pu m’arriver par le passé sur des interviews que je faisais tout seul, et je me suis dit que cette fois-là, j’avais bien envie de tester. Comme on était en studio, je voulais prendre des moments de vie dans ce cadre-là, soit d’écoute, soit d’interaction, soit en cabine de prise de son. Donc les photos ont été prises comme ça sur le moment post-interview. Sur cette image, on voit Ron Brice, un des rappeurs du label. Et ce que j’aime toujours, ce sont les différences de champs, avoir une espèce de rendu flou/net entre un élément au premier plan et un autre au deuxième ou troisième plan. Et là, il y a le micro devant Ron. Comme il y a un côté très rap millésimé, orthodoxe, chez 12 Monkeys, l’image de l’homme avec un micro, pour citer Les Sages Poètes de la Rue, je trouvais que ça participait assez bien à retranscrire cette vision au sein du label. Le regard qu’il a, avec ce micro juste devant son œil illustre bien ce dont ils m’ont parlé en interview. »

– Raphaël Da Cruz (@rphldcrz)

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thaHomey par Camulo James

« On s’est donné rendez-vous à la Bibliothèque François Mitterrand avec thaHomey parce que j’avais déjà fait des photos là-bas et je savais qu’il y avait des beaux extérieurs, avec le parvis, les marches, les immeubles. Sauf que ce qu’on n’avait pas du tout prévu c’est qu’il faisait super froid. Et surtout, il y avait une pluie vraiment pas agréable du tout [rires]. On s’est dit bonjour sous la pluie, on s’est dit au revoir sous la pluie, il n’y a pas un moment où ça s’est arrêté. thaHomey a voulu faire un pas vers moi en essayant de shooter malgré l’averse, mon objectif se trempait, et il avait du mal à sourire. Parce que vraiment il n’y avait rien qui donnait envie de sourire dans l’après midi qu’on était en train de passer [rires]. Mais il a été patient de fou. On a attendu que ça se calme un peu, et on a réussi à faire des photos sur le parvis avec les immeubles derrière. Il avait sa chaîne, des attitudes qui s’y prêtaient et je l’ai pris en contre-plongée. Grâce au temps qu’il faisait, on voit qu’il y a 2-3 gouttelettes sur ses lunettes, ça donne un petit quelque chose de cool en plus je trouve, mais ce n’était pas du tout volontaire. Dans tous les cas ça a vraiment été un travail d’équipe : thaHomey a vraiment joué le jeu, je devais prendre mon t-shirt pour secher mon boitier, il avait ses lunettes en essuyage automatique, et même si les conditions climatiques n’étaient pas folles, il m’a vraiment proposé quelque chose. Il a une « gueule », et surtout il trouvait facilement des poses qui rendaient bien. »

– Camulo James (@camulojames)

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N’Dji par Paul Huot

« Quand j’ai proposé à N’Dji de faire une interview à La Réunion, je lui ai dit que ce serait bien que l’on fasse aussi des photos. Il n’avait personne de disponible, donc je me suis dit que j’allais les faire moi-même. J’ai voulu coller à un de ses clips, « Rondade Salto », et on est donc allés dans un endroit pas loin de son studio à Saint Gilles. On s’est retrouvés dans ce champ de canne au bord d’une route, sauf que quelque chose avait changé : au moment du clip, la canne venait d’être coupée, et on était à ce moment-là à la saison opposée fin juillet. Ce qui fait que la canne était à ce moment-là immense. N’Dji n’est pas petit, mais sur la photo on pourrait le croire, parce que la canne faisait bien 2 mètres 50. J’ai pris la photo à l’iPhone 15, et je l’ai un peu retouchée ensuite, mais c’est vraiment une photo sur téléphone. N’Dji a reçu un appel de quelqu’un, et j’ai bombardé à ce moment-là. L’image que j’ai gardée est celle où il range son téléphone. Et je trouve que ça fonctionne parce que c’est un petit moment de vie. Ce que j’aime sur cette image, c’est qu’il y a un contraste qui colle à La Réunion : ce n’est pas un paysage insolite, ça ne fait pas trop exotique non plus, et en même temps on voit que c’est ailleurs. »

– Paul Huot (@paul_ht3095)

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Furlax par Fabio Rabarot

« J’ai proposé de faire des photos de Furlax dans le quartier Beaugrenelle à Paris parce que j’aimais beaucoup les bâtiments là-bas. On est passé par hasard devant le bowling, je savais qu’il était dans le quartier, et je me suis dit que ça aurait pu être sympa de prendre Furlax en photo juste devant. J’ai shooté avec l’appareil photo que j’utilise tout le temps, un Sony Alpha 7 III, et le flash était de couleur blanche de base, je l’ai rendu un peu plus chaleureux à la retouche. J’aime bien avoir un éclairage chaleureux dans mes photos et j’avais envie de faire un contraste avec une ambiance nocturne, c’est pour ça que j’ai proposé de faire les photos le soir. Furlax était super à l’aise, donc je le dirigeais mais il savait comment poser, je lui ai juste demandé de mettre en valeur ses grillz. Et c’était volontaire d’avoir le bowling au-dessus de sa tête : je me suis inspiré d’une photo d’un photographe que je connais, Sacha Tissier, qui avait pris Bu$hi devant l’Olympia de la même manière. J’avais beaucoup aimé et je me suis dit que ça aurait pu être cool de lui faire un clin d’œil. Au final, je trouve que cette image est la plus forte de toute la série, c’est un peu la “couverture” des images qui ont été prises. Et elle a d’ailleurs été choisie en visuel principal pour les réseaux sociaux. »

– Fabio Rabarot (@DumpFabs)

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Jeune Mort par Lina Zouiten

« De base, on voulait emmener Jeune Mort dans des anciennes friches. C’était un peu compliqué, ça impliquait de faire du parkour, et on a finalement trouvé ce lieu sur Spotr, une application pour photographes, et j’ai bien aimé. Il y avait des immeubles modernes, un pont, une belle vue, et une très belle luminosité. Pour cette photo, c’était hyper spontané. Je faisais des essais et elle sortie de nulle part. Il n’était même pas prêt, il était en train d’allumer sa cigarette. Il y avait une bonne ambiance. Il était drôle, il lâchait des petites vannes, faisait de l’autodérision. J’en garde un bon souvenir. Comme il montre peu son visage en général, on pourrait penser que ça va être compliqué, qu’il va vouloir tout contrôler, mais pas du tout. Il a fait toutes les poses de lui-même, et j’ai eu beaucoup de liberté. Après, j’ai modifié la couleur, et j’ai rajouté un peu de texture. Je suis très contente du résultat final. »

– Lina Zouiten (@linapayiva)

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MC Solaar par Clémence Losfeld

« Je préfère généralement prendre des photos en vertical pour des portraits mais sur cette photo de MC Solaar j’ai voulu qu’on voit le sujet de plus loin, qu’on s’attarde aussi sur autre chose que son visage. J’ai donc avant tout voulu jouer avec le mouvement de son bras et de son corps qui se dédoublent différemment grâce à l’ombre sur le mur. Je suis un peu obsédée par les ombres de manière générale et en voyant le mur scintiller de temps à autre, j’ai tout de suite su que j’allais pouvoir jouer avec ça. Après avoir pris 3 ou 4 photos de MC Solaar assez statique, je lui ai demandé de bouger le corps, les mains, les bras. Je le guidais aussi un peu, mais le geste qui revenait souvent était celui-ci : le bras tendu vers l’avant et la main qui semble dire « dégage ». J’ai immédiatement pensé à son titre “Bouge de là”. Ça m’a fait marrer. Je me suis dit banco. Comme dit avant, je crois que ce que je préfère sur cette photo, c’est l’ombre. Et j’aime bien aussi le détail des trois carrés du mur dans cette dernière. Ça lui apporte de la matière, et ça la rend moins lisse. »

– Clémence Losfeld (@clemencelosfeld)

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Rejjie Snow par Jessica Attia

« Quand je rencontre quelqu’un, j’essaye de capter un moment qui reflète une émotion et une part de vérité sur la personne. Et c’est encore plus particulier avec les artistes parce qu’ils ont leur monde à eux, en plus de leur personnalité. D’ailleurs, je me plonge toujours dans leur musique avant de faire les photos, j’essaye d’avoir une démarche d’immersion totale. Pour ces photos de Rejjie Snow, j’avais envie de rendre des photos qui captent son énergie. Sauf que je n’avais pas énormément de temps, environ dix minutes. J’ai l’habitude de ça, on nous donne même parfois cinq minutes, voire deux minutes. Mais j’ai fait en sorte d’avoir le plus de temps possible, en attendant que toutes ses interviews soient passées. Et ça m’a aussi permis de passer un peu de temps avec lui pour qu’il s’habitue un peu à moi. On a ensuite fait des portraits, notamment en plan rapproché. C’est quelque chose que j’aime bien faire, parce que ça me permet de vraiment me concentrer sur le regard, les yeux, et donc capter une émotion. J’ai choisi cette photo parce qu’elle reflète vraiment l’authenticité que je cherche. Elle montre bien la connexion entre le ressenti que j’ai eu en faisant sa rencontre et ce que lui dégage. »

– Jessica Attia (@jessattia)

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Ekloz par Bastien Internicola

« J’ai choisi de faire cette photo d’Ekloz à l’esplanade de la Major à Marseille parce que c’est un espace qui est dégagé. On ne reconnaît pas la ville d’ailleurs, je ne voulais surtout pas que l’on voit la cathédrale à côté ou tout ce qui peut être reconnaissable. Quand j’ai retrouvé Ekloz, j’ai fait des tests tout en discutant avec elle. Et petit à petit j’ai trouvé cet angle-là. Je me suis baissé pour vraiment neutraliser les bâtiments derrière (même si on aperçoit un peu le toit et les cheminées en flou sur le côté, on l’a finalement gardé car on aimait bien ce détail) dans le but de se focaliser sur elle, et sa pose. J’ai fait une quarantaine de photos pour trouver le bon angle : je l’ai faite regarder dans la caméra, sur le côté, et je l’ai ensuite laissée proposer ce qu’elle voulait. Et j’ai adoré celle-ci parce que je trouve qu’il y a une harmonie entre la courbe du haut de son corps, et sa tresse qui suit le même mouvement. Et surtout la lumière est assez harmonieuse, ça le met en valeur et on voit bien ses tatouages. Sur cette photo, on la sent presque dans ses pensées, et c’est ce que j’aime bien. Pour une artiste qui se livre dans une interview, je trouve que ça colle bien. » 

– Bastien Internicola (@bastieninternicola) 

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