De Lloyd Banks à Aaliyah
Petit aparté dans notre break estival avec cette sélection directement sortie de nos enceintes. Où l’on retrouve du 187, des grandes déclarations, un album posthume, de l’absurde et un pari gagné.
Rick Ross ft. John Legend – « Rich Forever » (Rich Forever, 2012)
Déjà entendu sur la mixtape-apéritif Rich Forever, il sert de conclusion parfaite au théâtral plat de résistance God forgives, I don’t. Une célébration de l’opulence et de la réussite, une orchestration d’opéra, la voix divine de John Legend face au timbre rauque du gros Rozay. La scène a une portée cinématographique évidente. On imagine le Boss, semi-conscient, au 187ème étage d’une tour luxueuse, contemplant tout Miami de son sommet, portant un regard fier sur le passé tout en célébrant le quotidien. L’avenir, lui, sera serti de vingt-quatre carats… jusqu’à une fin aussi soudaine que brutale. « Regardless of how it goes down, life goes on. Am I right? » — Nicobbl
Lloyd Banks – « Rise from the Dirt » (V6, 2012)
Mine de rien, les récentes déclarations de 50 Cent à XXL enterrant (définitivement ?) le G-Unit closent un chapitre. Mais peut-être pas la carrière de Lloyd et Tony – ne parlons pas du cas Buck, bien trop douloureux. Les deux rappeurs du Queens ont sorti chacun des projets rudement bons cet été, V6 et Sex, Drugs & Hip-Hop, ce qui n’est ni une surprise (les précédents étaient bien gaulés aussi), ni une gageure quand à leur futur. Reste qu’avec leur esthétique rugueuse mais résolument moderne, leur bagout new yorkais aussi à l’aise sur des sons crasseux qui puent leur South Jamaica que sur des ambiances clinquantes et synthétiques, ils continuent à faire brûler cette flamme en forme de « G ». Pour s’en convaincre, au choix, prenons ce « Rise From The Dirt » de Banks, souffle de résistance et de survie sur boucle de soul enragée. « I’m too strong, hard as a rock, so inside cold, hardly ever happy, hard times turning melody to homicide ». Pourvu qu’il ne fusille pas sa propre carrière. — Raphaël
Aaliyah ft. Drake – « Enough said »
Quand il a appris que l’album posthume d’Aaliyah allait être supervisé par Drake, Timbaland a fait la gueule. Le producteur, pygmalion de la chanteuse disparue en 2001, aurait du être au convié au projet, au même titre que Missy Elliott. C’était acquis. Le problème, c’est qu’en 2012, le Canadien et son producteur Noah « 40 » Shebib apparaissent comme des choix aussi pertinents que le duo Timbo/Missy pour un tel album. Le premier extrait confirme : les arrangements de 40 enrobent la voix d’Aaliyah d’une blancheur fantomatique qui reflète malgré elle l’aspect sinistre de cette entreprise post-mortem. Pas sûr que le Timbo actuel, dont l’ambition s’est égarée quelque part entre la salle de muscu et le salon de tuning, puisse apporter la même plus-value. Au final, il sera bien présent sur deux titres de l’album. Ce petit camouflet provoquera-t-il chez lui un sursaut d’orgueil, prélude à un grand retour ? C’est tout ce qu’on espère. — JB
Jackie Chain ft. Freddie Gibbs – « Night is young »
Jackie Chain n’est pas un très bon rappeur. Tout le monde le sait. Lui-même doit le savoir d’ailleurs. Et pourtant il sort de la très bonne musique. Sur ce gros banger nocturne, il se fait assassiner techniquement par Gangsta Gibbs, mais qu’importe, ce sont ses phases à lui qu’on retient in fine. Personnage aussi attachant qu’improbable, le représentant de l’Alabama à la permanente absurde a une carte à jouer dans le rap régional. Sa dernière mixtape au titre génial, Bruce Lean Chronicles, aurait pu être un peu meilleure, mais on y trouve tout de même quelques morceaux très inspirés où, sans qu’on puisse trop se l’expliquer, le flow simple de Jackie Chain fait une alchimie parfaite avec l’instru. — David
Isaiah Toothtaker & Rapewolf – « Sorry 4 the Trouble » (Rob Zombie, 2012)
Appeler son EP Rob Zombie, c’est déjà réussir son pari. Pour les personnes peu familières avec l’ancien leader de White Zombie, il faut savoir que le bien nommé Rob porte la double casquette : chanteur de métal et réalisateur de films d’horreur (le remake de Halloween, c’est lui). Ça vous situe un homme. Alors, lorsque Isaiah Toothtaker et Rapewolf décident de lui rendre hommage via un cinq titres entièrement produits par Harry Fraud, on est fatalement intrigué. Au menu, ambiance white trash assumée et flow perchés qui devraient suffire, au pire, à vous donner envie de vous procurer un de ces cristaux bleus concoctés par Walter White ou, au mieux, à consommer cette livraison musicale sans modération. Au milieu de tout ça, « Sorry 4 the Trouble », morceau ensoleillé du projet, apparaît comme un candidat sérieux pour rythmer votre week-end. — Mehdi
Je pense qu’en parlant de ses potes, 50 parle de lui-même.
(merci pour le temps passé à recopier ou copier/coller!)
XXL : Just last month you were very critical of Lloyd Banks and Tony Yayo, saying they need to “Get themselves together.” Since that time they each dropped a mixtape, Banks with V6 and Yayo with Sex, Drugs & Hip-Hop. Have y’all talked?
50 : I actually haven’t spoke to ‘em very much. I’m to fault for that, though. I think I disabled them.
XXL : What do you mean by that?
50 : I did so much for them that they don’t have a continuous work ethic. They got both of those tapes out there, but did you see any visuals? Anything? There’s certain things that the new guy is doing to create momentum or energy. They just sit there and wait. When someone works for you, you have the habit of dealing with things by not dealing with them. You may get in the regimen of coming over and doing it for them.
XXL : By them not dropping videos to accompany their mixtape tracks, what does it tell you?
50 : Dropping mixtapes…that was my ’02 strategy. That’s 2002 marketing. That’s old. You did nothing if you did that. Look what I’ve done with The Lost Tape or The Big 10. There’s videos for everything that was on the tapes. If you’re going to just wing it and drop a mixtape…pick the highlights that people like most and shoot ‘em. Go shoot the video.
Ah merci ! J’ignorais que V6 était sorti. Il a dit quoi dans XXL ?