Confidences, première mixtape d’YL, se caractérise par un classicisme à toute épreuve. Sans exubérance ni faux pas majeur, c’est un disque qui marche droit –avec tout de même ses tentatives d’ouverture plus ou moins réussies. Du rap français dans tout ce qu’il a de plus traditionnel, selon un format on ne peut plus connu. En dix-sept titres, le Marseillais donne à entendre ses intentions musicales et laisse deviner l’étendue de son potentiel d’auteur de rap. Jeune par l’âge, YL propose néanmoins un discours parfois glaçant de maturité. Des cernes, des rides, un décor triste, les Confidences du rappeur portent en elle non seulement son vécu, mais également celui de ses parents et aïeux. Elles sont aussi les confidences d’une cité, Air Bel, et sont en premier lieu la retranscription d’un héritage pluriel, au croisement de l’Afrique du Nord et du Sud de la France, aussi bien du point de vue mélodique que du point de vue thématique. Derrière YL, on devine des influences très rap français –Rohff, Nessbeal, Salif, Niro ou Zesau, mais on entend également un amour pour la musique de ses parents, comme en témoigne la reprise d’Idir aux côtés de Soolking. De ce mélange naît une musique qui danse et pleure, un rap qui touche au cœur.

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