De Dinos, on connaissait sa technique : celle qu’il affutait depuis ses passages dans Rap Contenders, comme bon nombre d’autres rappeurs de sa génération. Mais quid de sa vie et de ses ressentis ? Un trou béant que le jeune rappeur de La Courneuve a su admirablement combler cette année tout au long de son premier album Imany. Alors qu’on aurait pu attendre de lui des démonstrations de technicité à rallonge, Dinos laisse finalement les émotions et les mélodies prendre le dessus sur son premier album solo pour raconter son parcours, tout en incarnant plus souvent le rôle de Jules que de son alias artistique Dinos. Un parti-pris couillu, étonnant, et touchant, qui ne laisse pourtant pas de place à la facilité : sur les quelques mois de ré-écoute, Imany n’aura eu de cesse de nous faire découvrir des nouveaux détails dans les recoins des mélodies et des histoires qu’il raconte. Celle d’un gamin de la banlieue parisienne, prêt à dévorer le monde, tout en enrichissant son esprit et son portefeuille au passage. L’un des meilleurs testaments de jeunesse de ces dernières années, tout simplement.

Brice