Baloji
137 avenue Kaniama
Troisième album du rappeur belge, 137 Avenue Kaniama est encore et toujours en marge des cases musicales. Construit comme une production audiovisuelle dans sa forme, l’album de Baloji est une invitation au voyage dans un monde où tout est fusions et dualités pour ne donner qu’un. L’Afrique et l’Europe s’entremêlent sans règles pour donner des sonorités tintées de rock, d’afro trap, d’électro, de soukous, mais toujours résolument hip-hop. Le flow est cadencé, poétique et tranchant à la fois, rappelant que l’ex-membre de Starflam n’a rien perdu de sa verve originelle. Car Baloji narre comme personne la nostalgie du temps présent, le beau et le douloureux, le festif et le profond. Le trio « Ciel d’encre », « Peau de chagrin – Bleu de nuit », « L’art de la fugue – Le vide » est un condensé de sentiments à différents stades de la relation. Quand « Bipolaire – Les Noirs » raconte l’exotisme pervers de Bolloré, « Tropisme – Start-up » s’en prend aux politiques africaines. Comme à travers chacun de ces albums, Baloji a réussi à rendre le personnel un peu plus universel en repoussant les lignes de l’industrie musicale pour nous laisser lire entre elles.
Ouafa